La Nouvelle

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Le jardin d'Adèle

Très chère Gabrielle, Il ne vous a pas échappé qu’en ce mois de juillet mon jardin ressemble plus à une friche qu’à ce lieu de délices qu’il fut autrefois. Naguère si pleine d’entrain, aujourd’hui je n’ai plus la force de jardiner. Cette vilaine chute du haut du pin m’a définitivement vaccinée contre la varappe sylvestre. Le facteur me l’a dit sans ambages : « On ne peut être et avoir été ! »

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Le Collectionneur de rêves *

À Paris, quelques agences de voyages développent le concept du « sur-mesure ». Récemment, à travers la vitrine de l’une d’elles, mon regard a été attiré par l’annonce suivante : « Voyage au pays du Rêve : le Pérou. Après la visite du marché et des pyramides de Túcume, vous rencontrerez un chaman indien de la tribu des Lambayèques, célèbre pour sa collection de rêves, unique au Monde.

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L'Arsenal du diable

Il est des scènes de la vie qui sont comme des songes. Elles vous hantent et vous attristent, laissant en tête des traces poignantes, une chorégraphie chahutée de personnes que vous aimez, qui vous manquent, dont le souvenir vous brûle et vous harcèle. Un cortège de souvenirs douloureux, provocants.

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Le dollar qui vallait quatre millions de dollars *

Gregor demeura pensif un instant et sa main gantée se posa sur la garde damasquinée de son poignard. « Vous avez raison Majesté » dit-il. « Il n’est plus temps de feindre ! » D’un geste, il appela deux hommes en armes. « Gardes ! Emparez-vous de sa personne ! » La reine s’élança vers les marches et son bras crispé se tendit vers la silhouette noire de son tourmenteur. « Dieu te jugera, Gregor, et lorsque sonnera l’heure de ta mort, redoute que le méfait que tu t’apprêtes à commettre ne te cause une éternité de tourments ! » Son doigt accusateur le désignait toujours lorsque le rideau tomba sur la fin du second acte. Timides au début, les applaudissements se mirent à crépiter dans la salle de théâtre parisien.

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Dans les yeux de Samsara *

13 heures. Alors qu’un temps de Noël envahit Europe, de l’autre côté de la Terre, les marteaux du soleil frappent droit sur les roches soit aveuglément crayeuses soit sombrement basaltiques de l’île de Padar, minuscule éclat dans l’archipel indonésien de Komodo… Les falaises à pic plongent directement dans la mer lumineuse aux eaux violines. À cette heure, les pierres devraient se rétracter sous les assauts de la fournaise mais aujourd’hui, comme le vent est puissant, il les préserve de la brûlure. Une maison se dissimule au bord d’un plateau aride. Dedans, au beau milieu de la plus grande pièce, étendu à terre sur une natte, je m’étire, puis me dresse silencieusement et sors en traversant la terrasse. L’heure est venue…

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La Mentor *

– Anya Choo, annonce-t-elle dans l’interphone.
La voix halète un peu. Depuis son appartement monégasque, Francisco Scuarini surnommé « Le squale », appuie sur le bouton pour déverrouiller la porte donnant sur la rue et dit : – Entrez. C’est au 8e. Arrivée devant l’unique porte de l’étage, vous poserez votre sac par terre, vous retirerez votre manteau et vous lèverez les mains, doigts écartés. Par le mouchard, Scuarini peut voir l’enfilade du palier et contrôler l’arrivée de l’ascenseur privatif. Il colle son œil au minuscule objectif et attend.

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Qui perd gagne *

Anya Choo est joueuse professionnelle. Baccara, craps, roulette, poker, tout est bon. Un peu cambrioleuse aussi… afin de réunir les gains qui lui permettent, partout dans le Monde, d’assumer sa passion, dévorante, du jeu. Une gentlewoman-cambrioleuse, en quelque sorte.

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Un brillant sarcophage *

M on nom est Zaki Al-Jaidah. « Zaki » signifie « pur, vertueux ». Ce prénom a profondément influencé ma vie, c’est la marque de ma destinée. Mais avant de vous expliquer pourquoi je pense cela, laissez-moi vous décrire l’endroit où je me trouve en ce moment. Je suis à bord d’un bateau qui a jeté l’ancre dans les eaux du Golfe Persique, au large des côtes du Qatar, dont je suis originaire.

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L'Anvers du décor *

Les deux seules entrées possibles dans cette forteresse qu’est le « square mile », le quartier d’Anvers réservé au commerce du diamant, sont solidement verrouillées. Côté Schupstraat, un poste de surveillance baptisé « le mirador », permet de contrôler les entrées et sorties des voitures et fourgons. Une pression sur un bouton, et les plots qui barrent l’entrée s’enfoncent dans le sol. La voie est libre… pendant quelques secondes. De l’autre côté, le bureau principal de police, Oudaan n°5, est le domaine du célèbre commissaire Hellinckx… Mais dès que l’on s’éloigne un peu de cet îlot sécuritaire, la surveillance est bien moindre ! Comme dans le quartier de la gare centrale d’Anvers, pourtant tout proche de Hovernierstraat, la rue de la Bourse au Diamants…

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La Nouvelle : L 'Anvers du décor

Je me nomme Mathias Demaules. Je dirige un « Bureau de renseignements » comme on dit maintenant, à Anvers, tout près du « square mile », le quartier des diamantaires, un secteur qui occupe un kilomètre carré dans cette ville, mais est connu du monde entier. Depuis la fenêtre de mon bureau, j’ai une vue plongeante sur l’enfilade de « la Rue », Pelikaanstraat, adjacente à la gare, qui concentre les quatre Bourses du diamant de la ville. Un lieu cosmopolite où juifs orthodoxes coiffés de larges chapeaux noirs, indiens à l’air pressé sous leur costume gris parfaitement taillé, discrets libanais, chinois présents sans l’être mais semblant attendre leur tour, et Russes parlant fort malgré la discrétion ambiante, travaillent en bonne entente. Moi, je suis détective privé.

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