On dit souvent qu’il ne se passe rien dans la capitale française au mois d’août,...C'est mal connaître la ville lumière qui n’en finit pas de briller et de nous surprendre. De nombreuses animations ont lieu ici et là et août permet de les découvrir ou redécouvrir à un rythme plus doux, sous le magnifique soleil d'été. Rive Gauche / Rive Droite, ATTITUDE Luxe est heureux de partager avec vous ses bons plans.

 
©-OTCP-David-Lefranc                                                                                   ©-Studio-TTG


Une adresse au luxe discret dans le Marais

Un peu en retrait de la célébrissime Place des Vosges, derrière une superbe porte cochère, quelle surprise ! La majestueuse façade du Pavillon de la Reine apparait au milieu d’un joli jardin artistique. Labellisé Small Luxury Hotels of the World, l’hôtel séduit immédiatement les globe-trotters en quête d’élégance et de calme. Nommé en l’honneur d’Anne d’Autriche qui séjourna dans l’aile séparant l’hôtel de la Place des Vosges, Le Pavillon de la Reine enchante tout de suite avec son décor historique revisité de touches contemporaines et chaleureuses.
Dès le lobby, le ton est donné avec le desk de la réception en bronze et pierre de lave gravée d’un doux phrasé poétique… Le décorateur Didier Benderli, agence Kérylos Intérieurs, (auparavant directeur d’Agence chez Jacques Garcia), a choisi du mobilier en chêne patiné, a préservé les poutres authentiques du XVIIème noircies pour un meilleur contraste, et opté pour des peintures cuivrées aux plafonds. Les tissus gaufrés du salon cheminée distillent une note chaleureuse, agréable et légèrement décalée. Dans le salon-cheminée, deux immenses tableaux de feuilles d’or blanc confèrent à ce lieu de relaxation une touche résolument contemporaine tout comme les tableaux d’artistes peintres coréens et français dans le lobby. Dans le salon bibliothèque, de nombreuses revues de décoration, des livres anciens et notamment les œuvres de Victor Hugo s’offrent au visiteur de passage.

 

Certaines suites portent le nom de personnages dont certains ont vécu Place des Vosges : Suite Madame de Sévigné et Suite Victor Hugo.  Dans tous les cas, toutes les chambres sont différentes tant au niveau des teintes que du mobilier, et évoquent avec élégance l’atmosphère des hôtels particuliers parisiens. Certaines, comme la mienne, conjuguent poutres, grands miroirs et coffres ferrés, alors que d’autres cultivent un mobilier plus contemporain en bois sombre. Dans la salle de bains, les produits de beauté sont signés Codage, symbole du glamour parisien. De ma fenêtre, je surplombe le jardin et ses tables dressées pour prendre un verre ou un petit-déjeuner. Mais pour l’heure, j’ai rendez-vous avec le Paris historique et la Place des Vosges. La plus ancienne de Paris avec la Place Dauphine, elle fut construite par Henri IV et inaugurée en 1612, à l'occasion des fiançailles de Louis XIII et d'Anne d'Autriche. Elle est conçue sur un plan quasi carré, bordée d'immeubles d'habitation de deux étages en briques rouges. En me promenant, je découvre les magnifiques hôtels de Sully, de Carnavalet, ancienne demeure de Madame de Sévigné, devenu le musée de l’Histoire de Paris, puis l'hôtel de Soubise, l'hôtel de Rohan pour ne citer que les plus remarquables. Un peu plus haut, le quartier juif implanté autour de la rue des Rosiers accueille de nombreuses boutiques et des snacks de délicieux falafels. Mais surtout, perdez-vous dans les ruelles pour goûter l’ambiance unique du Marais !

 


Pavillon Faubourg Saint-Germain : Un décor haute couture

Depuis l’extérieur, le rythme des façades rue du Pré-aux-Clercs a été conservé et les trois bâtiments du XIXème siècle sont devenus une seule grande demeure. C’est le projet de l’architecte d’intérieur Didier Benderli qui a réalisé ici un nouveau repère germanopratin, entre la Seine et le Café de Flore, à deux pas du Faubourg Saint-Germain, où flotte encore la mémoire de locataires aussi illustres que James Joyce, T.S. Elliot et Léo Ferré. Dans l’entrée monumentale avec son plafond à cinq mètres, tombe un chandelier sculptural qui évoque le mobilier de Giacometti. Les autres matières sont toutes aussi éblouissantes : Sol en pierre du Hainaut, comptoir de réception plaqué de palissandre, fond de mur en onyx. A ma gauche, je découvre une perspective où se suivent lobby, bibliothèque, bar et restaurant. Je m’installe dans une pièce au charme fou : Une ancienne verrière, découverte par hasard au cours du chantier, ouvre sur le ciel. Mais, le plus de ce salon précieux est la Toile de Laque® qui s’étire sur quinze mètres de longueur tout autour de moi. Son abstraction compose avec un camaïeu de différents verts qui rappellent les Nymphéas de Monet. Small Luxury Hotels of the World, gageons que cette nouvelle adresse ouverte en 2022, démonstration de l’art de vivre siglé Chevalier Paris, devienne rapidement une signature de la grande hôtellerie parisienne.

    

©-Jérome Galland 

En poussant la porte de la Suite James Joyce, l’atout charme est indéniable. C’est dans cette chambre que l’écrivain irlandais acheva son célèbre roman « Ulysse ». Sous les toits et d’une superficie de soixante-dix mètres carrés, elle transpose dans une réalité luxueuse l’imaginaire bohême : Poutres apparentes, parties mansardées et vue dégagée sur les toits de Paris. Elle profite en outre du confort de deux salles de bains, qui lui donnent une configuration idéale pour des séjours en famille ou entre amis, ou tout simplement en amoureux pour jouir d’un bel espace. La gamme de couleurs est douce, idéale pour passer une bonne nuit…
Avant le petit déjeuner, je vous invite à passer par le sous-sol, où se cache une surprise de taille avec fitness, bassin et Spa Codage. En descendant les marches, vous entrez dans les anciennes caves voutées qui abritaient dans les années 50 le Quod Libet, un cabaret mythique où Léo Ferré entre autres, débuta sa carrière !
Pour rejoindre la salle du petit-déjeuner, je traverse le salon littéraire, véritable bibliothèque avec ses mille cinq cents couvertures de la collection blanche NRF de la maison Gallimard, proche voisine du Pavillon Saint-Germain.

     


L’horizon de Khéops, voyage en Egypte ancienne

Parmi les expositions parisiennes de l’été 2022, celle qui est présentée par l’Institut du Monde Arabe permet d’entrer de plain-pied dans la grande pyramide Khéops. Conçue comme une expédition immersive en réalité virtuelle par la société Emissive et sous le contrôle de l’égyptologue, archéologue et épigraphe Peter Der Manuelian, l’aventure nous plonge au cœur de l’une des sept merveilles du monde ! La pyramide de Khéops est en effet la seule des sept merveilles à avoir résisté au temps. Preuve du génie architectural égyptien, elle domine le plateau de Gizeh et la ville du Caire. Edifié entre 2 590 et 2 565 avant J.-C., ce bâtiment en pierre haut de cent quarante-six mètres est à l’origine le plus volumineux jamais réalisé par l’homme. C’est à ses pieds que nous les visiteurs et nos avatars débutons notre excursion, menée par un joli chat tigré et par Mona, guide virtuelle et bavarde. Nous pénétrons dans le tombeau et déambulons dans la grande galerie, véritable prodige de l’architecture égyptienne antique. Ce corridor de plus de quarante-sept mètres conduit à une antichambre jouxtant la « chambre du roi » et son sarcophage. Nous poursuivons ensuite notre ascension jusqu’en haut de la pyramide et débouchons à son sommet où se dévoile une vue époustouflante sur la ville du Caire et le plateau de Gizeh. L’expédition se poursuit à bord d’une barque solaire semblable à celle découverte en 1950 dans la nécropole. Le navire remonte le Nil et le temps…. Avant d’arriver au     « temple de la vallée», également nommé le « temple bas » Ici, nous assistons aux rites funéraires pratiqués sur la dépouille du roi Khéops – embaumement et momification – avant la cérémonie funéraire du pharaon. En rendant le dispositif immersif (sac à dos connecté et casque), je réalise que j’ai fait un voyage à plus de trois mille kilomètres de Paris, jusqu’au troisième millénaire avant notre ère. Ce voyage poétique et sensoriel, ludique et onirique, est seulement interrompu par la réalité matérielle … que me dicte mon estomac (sic).

 

 
« Ici, tout est bon, beau et pas cher »

Il faut dire que je vais déjeuner dans un des temples de la cuisine française traditionnelle. Fondé en 1906 par Edouard Fournié, le Bouillon Julien a pour seule ambition de faire une cuisine simple, bonne en respectant les saisons et de proposer le meilleur rapport qualité prix.
C’est Abdel et son sourire qui nous accueillent et nous invitent à commander dans une carte qui ne laisse personne indifférent : Œufs durs mayonnaise (une institution et un régal), une soupe froide de petits pois à la ciboulette et ses croûtons, des poireaux vinaigrette aux noisettes ou encore une macédoine de légumes et crevettes roses au piment d’Espelette. Des recettes qui fleurent bon l’enfance et les souvenirs des déjeuners en famille. Les plats sont eux aussi appétissants et évocateurs : le Bouillon Julien bien sûr (bouillon de boeuf, pâtes fregola, macreuse de boeuf, gingembre, citronnelle), une bavette poêlée et ses pommes de terre grenailles, une tête de veau sauce gribiche, un navarin d’agneau ou un demi coquelet grillé, frites maison et sauce basquaise ! Quant à la liste des desserts, je vous laisse plutôt juger : « Julien » au rhum et raisin, sauce chocolat, baba au rhum et sa Chantilly, soupe de fraises, riz au lait, crème brûlée, tarte au citron …
Si vous parvenez à lever les yeux de votre assiette, prenez le temps d’admirer le décor du Bouillon Julien : véritable perle de l’Art Nouveau, tout ici est le fruit du travail artistique des plus grands maîtres de leur époque. Le maître verrier Louis Trezel, s’inspirant de l'iconographie d'Alfons Mucha, y a réalisé quatre magnifiques « femmes-fleurs » symbolisant les quatre saisons. Le céramiste Hippolyte Boulenger, lui, a conçu les motifs du magnifique carrelage, véritable tapis de fleurs, avec géraniums et marguerites. Charles Buffet (le père du célèbre Bernard) a dessiné la verrière, dont la réalisation fut confiée à Georges Guenne, spécialiste des vitraux d’art. Enfin, Louis Majorelle, l’un des plus fameux ébénistes de l’Ecole de Nancy, fut chargé des meubles dont le spectaculaire bar en acajou de Cuba recouvert d’étain, toujours en service un siècle plus tard ! En 2018, la Guilde de Saint Luc, dirigée par le designer britannique John Whelan, entreprit la rénovation du Bouillon Julien. Et c’est au cours de ces travaux que la couleur originale des murs, était en fait un vert Céladon. Pensez à réserver car on sert ici trois cent couverts par jour. Chapeau bas..

Paris sera toujours Paris, la plus belle ville du monde !

 

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