Au 22, Quai des Bateliers à Strasbourg s’élève une bâtisse bourgeoise au luxe discret qui abrite un restaurant étoilé. En famille, entre amis ou en amoureux, les déjeuners et les dîners ont lieu dans de jolis salons-boudoirs repartis sur trois étages. Poussons ensemble la porte du 1741,…

           


Un peu d’histoire

En arrivant à Strasbourg, l’Ill se divise en plusieurs bras qui enlacent la ville et lui donnent une noblesse et un charme tellement romantique. Au bord de ses quais aménagés, il fait bon se promener et flâner. Chacun raconte une histoire : Le Quai des Bateliers, lui, doit son nom aux pêcheurs et aux bateliers qui, dès le XVème siècle, s’y installent. C’est ici que se trouve le restaurant 1741, en hommage à la date de fin de construction du célèbre Palais Rohan, son voisin d’en face. Autant dire que la vue de toutes les fenêtres du 1741 est grandiose, avec en arrière-plan du palais, la flèche de la Cathédrale de Strasbourg.
Classé par les Monuments Historiques, le 1741 a évolué depuis qu’il est géré par Cédric Moulot, célèbre restaurateur alsacien, et par le groupe Salpa de Jean-Paul et Jean-Philippe Burrus. Les trois étages du restaurant ont été rénovés pour devenir des salons et des alcôves qui ont tous des identités particulières et portent les noms de célèbres architectes comme Robert de Cotte ou Joseph Massot (qui ont construit le Palais Rohan), ou de personnalités mythiques telles Cagliostro reçu à Strasbourg en 1780 et très apprécié par les Rohan.
Au rez-de-chaussée de la maison, nous sommes accueillis par Michaël Wagner, le Directeur et Sommelier du 1741, qui nous fait les honneurs de la Maison.

         


A table !

Nous montons ensemble le premier étage où se situe le « Salon Joseph Massol ». Privatisable pour un groupe de quatorze personnes, six tables sont dressées ce soir pour un dîner très intimiste. Avec des couleurs aux teintes acidulées et vert anis, l’ambiance est pétillante ! A gauche de l’escalier, presque cachée, nous nous installons dans une petite alcôve habillée d’une toile de Jouy rose et verte baptisée « Cagliostro ». Personnage énigmatique et sulfureux, Joseph Balsamo, plus connu sous le surnom de Cagliostro, vécut de grandes heures en France avec ses petits tours et ses secrets d’alchimie,…  Ce soir, c’est au Chef Jérémy Page de faire des petits tours (sic).

      


Né en Angleterre, Jérémy grandit en Périgord et se forme au Lycée Jean Capelle de Bergerac. Il fait ses armes ses armes à l’Hôtel du palais, à Biarritz et au Vieux Logis, à Trémolat. Mais, ce sont ses quinze années aux côtés de Joël Robuchon en France et en Angleterre à l’Atelier Joël Robuchon et au Comptoir Robuchon, qui sont les plus formatrices.
Depuis mai 2021, au 1741, ce Chef une étoile Michelin propose une cuisine gastronomique « vraie et de plaisirs ». La carte évolue toutes les semaines selon la saison et pour satisfaire une cliente de fidèles ! Le Chef adore aussi surprendre et rompre l’ordre : Dans ses menus à 3 Temps, 4, 6 ou 9 Temps, il aime par exemple introduire un dessert plus consistant avant un dessert plus léger.

      


Ce soir, nous partons pour une valse à … Six Temps. Michaël Wagner se réjouit autant que nous de notre choix. Avec le Chef, il réalise les fameux mariages Vins et Mets et sa cave est une grande source d’inspiration. Il pioche en effet dans une collection de dix mille flacons et plus de deux mille références internationales, nationales et régionales bien sûr. Avant d’ouvrir le bal des agapes, il dépose devant nous une lingette séchée qu’il réhydrate avec une eau à la verveine. Les amuse-bouche suivent : Tartelette topinambour truffe et noisettes, bugne munster et cumin et croustillant sarrasin pommes de terre et hareng fumé. C’est moelleux et délicieux. La nuit tombe doucement tandis que les bougeoirs en cristal de Baccarat se mettent à scintiller.

       


Puis, c’est le service du premier temps, de saison, avec ses asperges blanches d’Alsace et son velouté glacé et huile d’aneth. Le deuxième temps met en valeur un pagre mariné, savoureux poisson, dont la chair est réhaussée par une vinaigrette roche. A côté, un pain feuilleté réalisé par la boulangerie Thierry Schwartz à Obernai, mais cuit dans les cuisines du 1741, est un délice supplémentaire. Le troisième temps réjouit les gourmands de betterave avec sa glace à l’estragon et ses feuilles de roquette. Tous nos sens sont en émoi car les arts de la table sont également un spectacle à part entière. Les assiettes et bols sont signés Jacques Pergay et Pordamsa, et l’argenterie torsadée de Christofle.

        


La pomme de terre revisitée dans le quatrième temps va en séduire plus d’un avec ses morilles, sa sauce au vin jaune et son munster fermier. Nous poursuivons notre dégustation et c’est l’instant d’une montée en puissance avec le consommé de bœuf au raifort et chou rave, suivi d’un filet de bœuf Black Angus avec sa carotte en crumble et une sauce cardamome noire. Quelle délicieuse alliance ! Les desserts, eux aussi, sont étonnants : Le premier marie le chocolat et le gingembre ; le second est une déclinaison autour du pamplemousse. Quelle subtilité !Avant de quitter le 1741 et vous promener sur le Quai des Bateliers, demandez à voir « l’Espace Cuisine » au deuxième qui offre une vue imprenable sur le travail du Chef et de sa brigade. Arrivé au troisième et dernier étage, vous voudrez réserver le « Salon Rohan » pour un dîner plus théâtral dans un décor de moulures et de lumières. Alors, n’hésitez pas à revenir ou à offrir l’un des bons cadeaux pensés par le 1741.

      

www.1741.fr 
www.visitstrasbourg.fr