La Société des Hôtels Littéraires a été fondée par Jacques Letertre, c’est sa passion pour les livres qui a conduit ce grand collectionneur a donner à chacun de ses hôtels l’habit d’un de ses écrivains préférés. Cette entreprise familiale, dans laquelle son fils Alban l’a rejoint, réussit à créer dans ses hôtels quatre étoiles, une ambiance chaleureuse, avec un fil conducteur qui relie chacun d’eux, tout en leur offrant une identité propre.
Visuel© l’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud, chambre 42.
Le groupe familial des Hôtels littéraires a dans son giron quelques jolies pépites, comme le Swan dans le quartier Saint-Lazare ou encore le Marcel Aymé à Montmartre.
Aujourd’hui, je vous invite à découvrir l’hôtel Littéraire Arthur Rimbaud, au cœur du quartier des théâtres, tout près de la gare de l’Est où un jeune prodige ardennais, Arthur Rimbaud, débarquait à Paris en septembre 1871 à l’appel de Paul Verlaine. L’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud est pensé sous le signe du voyage et de la poésie, pour célébrer « l’homme aux semelles de vent ».
Paul Verlaine, justement, à qui l’hôtel a dédié une chambre la 42, qui m’a été allouée, au 4ème étage, celui « de la famille et des amis » d’Arthur Rimbaud ! C'est une chambre très agréable, lumineuse, avec deux grandes fenêtres. Elle offre une armoire avec de nombreux rangements, un réfrigérateur et un bureau.
Les Chambres
Visuel© l’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud, chambre, suite.
L’hôtel est composé de deux immeubles, une partie offre des chambres classiques et l’autre partie vient d’être livrée, pour se composer au total de 41 chambres dont la suite « Aden ». La décoratrice d’intérieur Aleth Prime a pensé la nouvelle décoration de l’hôtel en proposant une gamme aux tons variés de vert pour rappeler l’attrait de Rimbaud pour la nature et sa prédilection affichée envers cette couleur, déclinée à l’envi dans ses poèmes : Depuis ses escapades au « Cabaret-Vert », sur la route de Charleroi, et le récit de ses amours sous les « tilleuls verts de la promenade », à son rêve d’un « Bateau ivre » dans la « nuit verte aux neiges éblouies », Rimbaud n’a de cesse de chanter le vert.
Sur les murs des chambres domine un papier peint vert amande à la végétation foisonnante, en écho aux voyages exotiques de Rimbaud, loin de l’Europe « aux anciens parapets » : les Indes orientales néerlandaises, Aden et le Harar. Sur chaque tête de lit sont posés un livres de Rimbaud, un tableau ou un dessin, ... tout est fait pour faire voyager.
Dans les salles de bains se côtoient des mosaïques vertes et des carrelages muraux blancs, gravés de délicats motifs de feuilles de fougères, rappelant le poème « Tête de faune » : « Dans la feuillée, écrin vert taché d’or…». Les détails sont travaillés : lourds verres à dents en verre, serviettes de toilettes épaisses et très douces, dans le placard des suites on trouve de beaux peignoirs, assortis de chaussons. Et de la place pour poser ses affaires ...
Au-dessus du bureau, un autre papier peint invite à la rêverie par le motif léger et répétitif des portraits d’un adolescent, à l’image d’un Rimbaud qui réinventa la poésie à dix-sept ans.
Chaque chambre est personnalisée par une aquarelle de Jean Aubertin illustrant le poème choisi, accompagné d’un texte explicatif richement documenté. Une citation tirée du poème « Le Bateau ivre » est imprimée sur la tête de lit, et le chemin de lit est personnalisé par la signature de Rimbaud.
Dans chaque chambre se trouve une cafetière Nespresso et une bouilloire avec un assortiment de thé café et tisanes, de vraies tasses et verres ainsi qu’une bouteille en verre d’eau filtrée.
Le rez-de-chaussée
Visuel© l’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud - Rez-de-Chaussée, bibliothèque.
Au rez-de-chaussée, on suit Rimbaud et sa soif d’absolu par la méthode du dérèglement des sens qu’il avait tant cherchée dans les cabarets parisiens, avec le désir d’accomplir sa mission de poète « voyant ». « Les sujets très naïfs de la tapisserie », sont évoqués dans le papier peint aux singes jouant d’une végétation luxuriante, rappelant le paganisme d’un monde rêvé́ et oublié ; entre deux tables on croit apercevoir la silhouette de Rimbaud absorbé par sa quête de « l’absinthe aux verts piliers » : on aimerait parvenir avec lui sur le seuil de l’auberge verte, symbole du bonheur retrouvé (« Comédie de la soif »).
La grande bibliothèque multilingue de 500 livres est vitrée, est située à la réception, dévoile des éditions originales rares - Une Saison en Enfer, 1873 -, ses manuscrits de poètes amis - Verlaine, Théodore de Banville -, ou ses reliures de création - Rimbaud le Fils, de Pierre Michon (1991), chinés par Jacques Letertre .
On retrouve aux murs le dernier exemplaire original de la sérigraphie sur papier journal du Rimbaud d’Ernest Pignon-Ernest (1978), et les drolatiques dessins d’Ernest Delahaye – l’ami d’enfance de Charleville – et de Paul Verlaine, sur leur ami poète, livrant une sorte de bande dessinée avant la lettre.
Le petit-déjeuner est très appétissant et propose des produits locaux, des gâteaux gourmands et un large choix de produits. Et pour les aventuriers, le Bar présente une fontaine à absinthe !
Mélanie Vandaele, la Directrice de cet hôtel, réserve à ses hôtes un accueil chaleureux et sera de bons conseils pour les sorties parisiennes.
Informations pratiques
Visuel© l’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud, le bar, service à absinthe.
Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud
6 rue Gustave Goublier
75010 Paris
Métro : Ligne 4 Château d’eau ; ligne 8 Strasbourg Saint-Denis.
Hôtel Label Clé Verte
Espace fitness
Boutique souvenirs
Espace de coworking
www.hotel-litteraire-arthur-rimbaud.com
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