Envie d’une escapade automnale en famille ? A moins de deux heures de Paris, le Domaine National de Chambord constitue un bon prétexte pour revoir son histoire de France. Les valises posées au Relais de Chambord, à 150m du château, suivez Mireille Gignoux dans cette découverte royale.


Des lanternons néo-Renaissance


Oubliés les échafaudages qui encapuchonnaient les lanternons et défiguraient sa majestueuse silhouette depuis mai 2021. Le château de Chambord, classé Monument Historique en 1840, a retrouvé toute sa splendeur le 16 juin dernier. Les six lanternons coiffant l’édifice (12 m de haut, 15 tonnes chacun) ont été magnifiés par cette cure de jouvence. Les décors de plomb (fleurs de lys, salamandres, chapiteaux corinthiens et dômes) ont été restitués. Mais la pièce maîtresse de cette restauration est la fleur de lys en cuivre doré qui joue avec la lumière au sommet de la Tour Henri V (Comte de Chambord, né Henri d’Artois).



Vinci et les autres

Tout commence après la bataille de Marignan lorsque le jeune François 1er invite Léonard de Vinci à séjourner à la Cour de France en tant que « Premier peintre, architecte et ingénieur du roi ». En 1519, le Monarque lui ordonne la construction d’un château qui symboliserait son pouvoir. Mais la plupart des historiens ne reconnaissent pas le maître italien comme son concepteur unique. Ils le considèrent comme un conseiller travaillant avec l’ingénieur florentin Domenico da Cortona, dit Boccador.

Vinci décèdera quatre mois avant le début de la construction. Mais ses partis pris architecturaux, rassemblés dans ses croquis, ont été adoptés : plan centré du donjon, escalier à double révolution, latrines à double fosse, conduit d’aération ou étanchéité́ des terrasses.








Un cocon sublimé par JM Wilmotte


Dressé face au rêve de pierre de François 1er, le Relais de Chambord, membre des Small Luxury Hotels of the World, constitue un délicieux quartier général. En 2018, le vieillissant hôtel Saint-Michel a cédé la place à un quatre étoiles sous l’impulsion de nouveaux concessionnaires, dont Frédéric Jousset, grand mécène du Louvre.

Aux commandes des rénovations, Jean-Michel Wilmotte a notamment créé une façade contemporaine. Habillée d’ardoise noire, rappelant les toits du château, et rythmée par de hautes fenêtres verticales, elle cache la réception. Fauteuils et poufs de couleurs vives, murs égayés de livres et d’anciens ustensiles de jardinage accentuent l’ambiance chic et décontractée.




En tête-à-tête avec l’Histoire


Seul hôtel dans l’enceinte du domaine, le Relais de Chambord compte 55 chambres, dont une quinzaine s’ouvrant sur le château. Etagées sur trois niveaux, elles sont parées d’objets design, d’ouvrages d’art et de plaids en laine mérinos. Chaque tête de lit est surmontée d’une photographie noir et blanc signée par Jean Grisoni, illustrant des détails architecturaux.

Une fois les portes du château fermées, les hôtes du Relais ont le sentiment d’avoir le domaine rien que pour eux. Le monument illuminé favorise une flânerie alentour, en prélude au dîner au restaurant bistronomique Le Grand Saint-Michel. Si la météo le permet, on s’attable en terrasse pour profiter de la vue sur la majestueuse bâtisse. Si la température est un peu fraîche, on se blottit à l’intérieur près de la cheminée. Les jeunes hôtes, qui ont fait l’objet de délicates attentions dans les chambres, sont également choyés au restaurant. Mention spéciale pour le menu enfant, où un tendre morceau de filet régale les gastronomes en herbe.


 


De fastueux appartements


Joyau de l’architecture Renaissance, le château doit sa renommée à la complexité foisonnante de ses toits et au fameux escalier à double révolution. Cette spirale ascendante, qui mène du rez-de-chaussée aux terrasses, permet de monter ou descendre les étages sans croiser ceux qui utilisent l’autre escalier. Il constitue d’ailleurs l’axe central du plan carré flanqué de tours d’angle.

Introduction précieuse à la visite, un petit film de 20mn raconte l’histoire du monument et de son savant agencement. On peut déambuler au gré de son inspiration à travers une soixantaine de pièces. Magnifiquement remeublés, les appartements, ponctués d’une collection de 4 500 objets d’art, évoquent cinq siècles d’histoire : logis de François 1er, appartement de parade de Louis XIV, chambre de la Reine, anti-chambres et cabinets du XVIIIème, musée d’Henri II de Bourbon, rachat par l’Etat français en avril 1930.

De nouvelles salles rappellent que pendant la Seçonde Guerre, Chambord abrita 4000m3 de caisses renfermant des œuvres iconiques, dont La Joconde, La Liberté guidant le Peuple de Delacroix et la tapisserie de La Dame à la Licorne.


La salamandre représentée 300 fois

En famille, on peut se laisser guider par Cassandre la Salamandre, devenue la mascotte du jeune public. Le carnet d’énigmes, qui tient les enfants en haleine, les entraîne à travers les pièces incontournables. L’un des indices se trouve dans les salles voûtées du 2ème étage, où les plafonds sculptés portent les emblèmes royaux (le F de François 1er et le petit amphibien, symbole animal du roi).

Depuis les terrasses, auréolées de cheminées, de tourelles, de lanternons, la vue est spectaculaire sur les jardins à la française tels qu’ils avaient été dessinés sous Louis XIV, avec notamment d’imposantes fleurs de lys.


Profiter du domaine

D’une superficie de plus de 50 km², ceints par un mur de 32 km, le Domaine de Chambord est le plus vaste parc forestier clos d’Europe. Dans cet environnement préservé, où la nature est reine, 30 km de pistes cyclables (vélos à l’hôtel) attendent les amateurs. 20 km de sentiers sont également balisés pour les randonneurs. Les moins sportifs embarquent à bord d’une voiturette électrique pour une balade le long du canal, le château en ligne de mire.

Autre option qui séduit les enfants, le spectacle équestre dans les écuries du Maréchal de Saxe. En six tableaux, avec des commentaires de Jacques Weber, des comédiens-cavaliers font revivre le règne du roi chevalier, à travers une grande cavalcade, ponctuée d’une démonstration de fauconnerie. Une façon ludique de parfaire la leçon d’histoire !

Jusqu’à la mi-octobre, depuis des aires de vision et des miradors aménagés dans des zones dégagées accessibles au public, il est possible d’observer et d’écouter le brame des cerfs. Pendant cette période des amours, la forêt résonne des cris rauques des mâles dominants, qui doivent défendre leur territoire et conquérir les biches.

Crédit photographique : Forget / Sophie Lloyd / Olivier Marchand / Léonard de Serres.

Relais de Chambord,  Place Saint-Louis, 41250 Chambord

relaisdechambord.com

Domaine National de Chambord, 41250 Chambord

www.chambord.org


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