Ville européenne, française, lorraine et mosellane, labellisée en 2019, Ville Créative Unesco, Metz se traverse comme un livre ouvert avec ses 3 000 ans d’histoire. Pendant deux jours, nous allons la parcourir ensemble et vous montrer une cité vivante, vibrante, originale, audacieuse, artistique, durable, créative. ATTITUDE Luxe vous offre cette semaine le City Pass Metz pour ne rien manquer de ses incontournables.

     

©Philippe Gisselbrecht

 

JOUR 1

A peine sortie de la gare, je suis plongée dans l’élégance architecturale. Elue « plus belle gare de France » pour la troisième année consécutive en 2021, elle est la porte d’entrée d’une métropole trois fois millénaires. Idéalement située à cinquante minutes de Luxembourg, une heure de Sarrebruck, une heure trente minutes de Paris en TGV et à deux heures trente de Bruxelles, la ville est riche d’un incroyable patrimoine. Sur les bords de la Moselle et de la Seille, traversée par des places toutes plus jolies les unes que les autres, Metz à la pierre ensoleillée de Jaumont se découvre à pied, à vélo, en bateau, de jour comme de nuit.
C’est avec Vivienne, une charmante et brillante guide franco-anglaise, que je débute ma visite devant le Palais du Gouverneur. Edifié entre 1902 et 1905 pour servir de pied à terre à l’empereur Guillaume II, il rappelle que la Lorraine fut annexée trois fois à l’Allemagne au cours des guerres de 1870, 1914 et 1939. Après avoir traversé le jardin de l’Esplanade, nous empruntons les berges de la Moselle qui offrent un magnifique panorama sur la ville. Devant moi, s’avance le Temple Neuf et son Jardin d’Amour sur l’Île du Petit-Saulcy. En cheminant, j’en apprends plus sur Metz, née il y a trois mille ans, celtique, romaine, mérovingienne, carolingienne, germanique dès le Xème siècle et enfin française en 1648.


     

© Studio Hussenot

Nous voici maintenant devant la Place de la Comédie et son opéra-théâtre du XVIIIème, le plus ancien en activité de France. Tout à coup, la chaussée se surélève, et nous grimpons sur la Colline Sainte-Croix pour nous retrouver devant la façade gothique de la Cathédrale Saint-Etienne. Celle qui a fêté ses huit cents en 2020 est une des plus hautes de France avec ses quarante deux mètres sous les voûtes. En pénétrant dans sa nef, c’est sa verticalité et le rayonnement de la lumière qui impressionne. Sa collection de vitraux est la plus haute importante d’Europe avec six mille cinq m². La cathédrale est une véritable ode à la lumière d’où son surnom de lanterne de Dieu. Les vitraux sont signés d’artistes comme Valentin Bousch, Marc Chagall, Jacques Villon et Roger Bissière. Elle incarne à elle seule l’Art à Metz avec des éléments très anciens romains et mérovingiens (comme le trône de l’évêque ou la cuve de baptême) et contemporains avec les vitraux multicolores de Chagall.

       

©Philippe Gisselbrecht

En sortant de la Cathédrale, admirez la Place d’Armes et dirigez-vous vers le marché couvert. Ancien palais épiscopal, vous trouverez dans cette grande halle marchande tous les produits régionaux dont le fameux gâteau au fromage blanc de Lorraine ou l’eau de vie à la mirabelle de la Distillerie de Mélanie. Je vous invite d’ailleurs à déguster ce délicieux fruit doré pendant les Fêtes de la Mirabelle en août prochain. Tout autour du marché, les rues commerçantes ne manquent pas : la rue Serpenoise, la rue des Clercs ; rejoignez les Places Saint Jacques et Saint Louis, pour profiter de l’ambiance joyeuse de la ville et de ses espaces verts qui font de Metz la 3ème ville verte de France.

   


Déjeuner au Bistronome

Sur la jolie place de Chambre, les hautes façades forment un écrin reposant et tranquille. Assise en terrasse, je distingue la toiture et la tour de la Cathédrale. Ceux qui préfèrent s’installer à l’intérieur profitent d’une vue sur le Temple Neuf, la Place de la Comédie et la Moselle. Vous avez l’embarras du choix ! L’accueil est convivial et chaleureux, et les conversations vont bon train entre les fidèles et les équipes. Le Chef fait la part belle aux produits de saison et au circuit court. On recherche ici une cuisine de plaisir mais responsable. Je ne résiste donc pas à goûter des asperges blanches servies avec un délicieux jambon Serrano et une sauce mousseline et en dessert, une délicieuse tarte garnie de rhubarbe s’impose.

 


Cet après-midi, nous avons rendez-vous avec l’un des plus célèbres enfants du Pays. Paul Verlaine est en effet né le 30 mars 1844 au 2, rue Haute Pierre. Je suis accueillie par Bérangère Thomas, Fondatrice et Présidente de l’Association des Amis de Paul Verlaine. C’est là dans ce vaste appartement de style bourgeois des années 1850, véritable ancrage familial pour l’Homme de lettres françaises, que je me laisse embarquée par l’âme verlainienne. Chaque pièce est dédiée au souvenir du poète qui pourtant n’y aura passé que trente quatre mois en tout et pour tout. Les objets rassemblés racontent les origines lorraines, l’enfance à Metz, les événements qui consacrent le poète tant à Metz qu’à Paris, la rencontre avec Arthur Rimbaud, l’œuvre de maturité, l’éclosion de sa renommée. Sa gloire posthume est célébrée tous les ans, tous les 30 mars, par l’Association qui se rassemble dans les jardins de l’Esplanade devant un buste du poète que l’on habille d’une cravate. Ne manquez pas encore le beau portrait de Verlaine, - l’unique -, réalisé par Arman Jan et qui se trouve dans les collections du Musée de la Cour d’Or. Enfin, j’invite les amoureux de poésie à assister dans la maison de Verlaine aux Petits Salons, moments de poésie, d’échanges et de rencontres. Enfin, le 22 juin prochain, l’Association communiquera les résultats du 22ème concours de poésie Paul Verlaine. Pour parachever cette belle rencontre, Madame Thomas me lit quelques strophes de l’Ode à Metz ou l’espoir du retour à la France de l’Alsace-Lorraine : « Metz aux campagnes magnifiques, Rivières aux ondes prolifiques…». 

     


Et pour terminer en majesté cette merveilleuse journée, Vivienne me conduit avenue Foch, au coeur du Quartier Impérial. Réalisée par les autorités allemandes après l’annexion de l’Alsace-Lorraine, l’avenue fait partie d’un grand projet d’urbanisme lancé en 1902 qui inclut la gare, la grande poste, le château d’eau et la porte Serpenoise. Sous mes yeux, s’alignent des villas qui réinterprètent l’art roman, gothique, renaissance, baroque et côtoient l’art nouveau et le Jugendstil. Metz est décidément une métropole européenne !

 

     


Dormir et dîner dans l’ancienne Citadelle de Metz

Si vous aimez les histoires, vous êtes au bon endroit. En effet, l’Hôtel MGallery La Citadelle Metz a investi l’ancien garde-manger du roi qui faisait partie de la forteresse de Metz du XVIème et protégeait la ville nouvellement conquise par le roi de France Henri II sur les armées de Charles Quint.
Flash-back. Pour nourrir les six cents soldats de la garnison, on s’empressa de construire à côté de l’arsenal, un magasin aux vivres d’envergure : cent vingt-cinq mètres de long sur trente-huit de large, six mille m² de stockage. On y entreposa du blé et du sel indispensables à la fabrication du pain. De cette fantastique forteresse qui protégeait la ville de Metz avec ses sept kilomètres de remparts, ils ne restent que quelques belles portes (Porte des Allemands et Porte Serpenoise), l’ancien arsenal devenu cité musicale et le magasin aux vivres. Classé monument historique en 1969, c’est aujourd’hui un hôtel géré par le groupe La Citadelle qui est en train de mettre en place une rénovation totale de l’hôtel et du restaurant. En pénétrant dans le hall, je suis frappée par la présence de l’art qui habille les murs du Bar et du restaurant La Réserve. L’hôtel a en effet choisi d’accueillir plus d’une vingtaine d’œuvres de l’artiste belge reconnu Denis Meyers. Souhaitant une ouverture à la créativité et partageant avec Denis Meyers une sensibilité au sort des enfants défavorisés, l’idée s’est imposée de proposer ces œuvres à la vente au bénéfice d’associations caritatives. 

 

     

©Marco Casiraghi

Avant de rencontrer le Chef Aurélien Person, je décide de passer par ma chambre. Au troisième étage, les grandes baies vitrées font entrer la lumière et la vue : D’un côté, le square Giraud avec ses arbres et ses oiseaux, de l’autre l’Arsenal, la chapelle des Templiers et son jardin. Avec un large espace de soixante-cinq m², cette suite est dotée d’un confortable salon-bibliothèque-boudoir et d’une agréable chambre.

     

©Marco Casiraghi

Je rejoins maintenant le rez-de-chaussée et le restaurant rebaptisé La Réserve en clin d’œil à l’ancien magasin aux vivres de la Citadelle. Ici, toutes les cloisons ont été abattues pour faire naitre un espace de quatre cents m². De nombreuses tables en tête-à-tête favorisent les confidences tandis que dans les alcôves, éclairées par des lampes en arc, des tables rondes peuvent accueillir jusqu’à six, huit convives. Le Chef Aurélien Person mitonne une nouvelle carte, dans un style bistrot gourmand, qui met à l’honneur la cuisine lorraine. Né à Bar-le-Duc, dans une famille proche de métiers de la restauration (les grands parents étaient bouchers de village), c’est à la ferme familiale qu'il grandit et s'initie très tôt à la cuisine auprès de sa nourrice. Il débute sa carrière dans deux Relais & Châteaux à Cagnes-sur-Mer puis à Monthairons. En 2006, il rejoint le Chef Christophe Dufossé, une étoile au Michelin, en qualité de chef de partie et six mois après, de second de cuisine. A ses côtés commence une aventure culinaire qui durera 14 ans, avant de coiffer la toque de Chef de l’hôtel La Citadelle en 2020. Parmi ses recettes revisitées, citons par exemple sa quiche et son kouglof alsacien à la Mirabelle lorraine. Ses plats quant à eux rappellent son amour des légumes : betterave, pissenlits, carotte, panais, chou-rave, topinambours, …

         

©Pauline Bouix

 

JOUR 2

Après une bonne nuit messine, je retrouve Vivienne pour poursuivre ma découverte de Metz. Depuis l’hôtel, les balades sont faciles et très accessibles à pied. Nous nous dirigeons ce matin vers Le Cloître des Récollets, remarquable édifice du XIIIème et joli havre de sérénité dans la ville. Il abrite également un jardin des simples, jardin de plantes médicinales non toxiques dont se servaient les moines pour soigner les malades, et un jardin des plantes toxiques, qui présente les plantes dangereuses servant de matière première à la pharmacie pour préparer des médicaments. Un peu plus loin, m’attend une autre surprise : Joyau du quartier Outre-Seille, l’Eglise Saint Maximin surprend par la réunion de ses deux styles particulièrement différents. Le roman et le gothique se mélangent effectivement et sont sublimés par une série de vitraux réalisés dans les années 1960 par Jean Cocteau. Dans des camaïeux de bleus, ils représentent des figures, des croix, des animaux, des fleurs ou encore des masques et proposent une création autobiographique, tirée de la vie de Cocteau, de son œuvre littéraire, théâtrale et cinématographique. Il se dégage de l’ensemble une belle poésie et une grande spiritualité.

         


Tout à côté, dans ce quartier voué à l’art et à la culture, se trouve la FRAC Lorraine au 1, rue des Trinitaires. Installé dans le plus ancien édifice civil de la ville, le lieu accueille tout au long de l'année des expositions temporaires. En ce moment et jusqu’au 14 août, la FRAC présente la première exposition personnelle de Michael Rakowitz en France : « Réapparitions ». L’artiste irako-américain fait réapparaitre des objets du Musée National d’Archéologie de Bagdad pillé lors de l’invasion menée par les USA en 2003. Il réalise ainsi à l’identique mais en papier mâché des panneaux monumentaux qui ornaient les murs de palais à Nimroud. Je découvre aussi un large ensemble de sceaux - cylindres qui permettaient d’identifier et de contrôler grâce à leur empreinte apposée sur des tablettes d’argent servant à la comptabilité.  


          


Au Musée de la Cour d’Or, situé à quelques pas de la FRAC, les collections montrent des œuvres gallo-romaines, médiévales, et des peintures du Cinquecento au XIXème. Comme moi, vous allez être bouleversés par le bas-relief de Mithra, le Grenier de Chévremont, le plafond au bestiaire, le plafond aux armoiries, des peintures de l’Ecole de Metz,…

 


En quittant le quartier Sainte-Croix, je comprends pourquoi il est considéré comme le berceau de la ville de Metz. Je me rends maintenant rue Taison qui, elle aussi, me raconte une histoire. Mais, quel est donc ce grand dragon suspendu dans les airs ? Pour les messins, le Graoully - c’est son petit nom -, est un animal mythique à l'apparence d'un dragon qui aurait dévasté la ville avant d’être noyé dans la Seille. Mais, il ne faut pas se fier à l’eau qui dort : Taisons-nous pour ne pas le réveiller ! (sic). Et c’est dans cette rue de caractère, que je m’apprête à déjeuner au restaurant L’Instant. A quatre mains, les Chefs Maxime Michelet et Julie Himmelsbach créent des instants gourmands tout au long de la journée à base de produits frais et de saison. En terrasse ou dans la jolie salle, il faut déguster une ballotine de volaille au raz el hanout et le Chocolat et l’orange en feuille à feuille. C’est une adresse pleine de charme avant de faire les boutiques variées et décalées de la rue telles que librairies, antiquaires, mode, …

      

 

Glisser sur la Moselle

Pour terminer ces deux magnifiques journées à Metz, je vous recommande une promenade romantique à bord du Bandiera. Robbie est le capitaine de cette très belle limousine vénitienne qui m’emmène sur les bras de la Moselle et entre ses îles. Robbie, amoureux de la nature et connaisseur, désigne des hérons, des cygnes, un martin pêcheur, une ouette d’Egypte,…La croisière est très plaisante car le bateau est silencieux et Robbie respectueux des animaux. Installée dans un confortable fauteuil en cuir blanc, je me laisse portée au fil de la Moselle. De retour au pied du Temple Neuf, le Capitaine nous propose de goûter un vin pétillant mosellan dans une belle flûte de Baccarat. La vie est belle ! Si vous avez plus d’une heure, n’hésitez pas à réserve le Bandiera ou le Solis Mettensis, vedette solaire, pour explorer la région de Pont à Mousson, par exemple.

Notre échappée culturelle touche à sa fin, mais j’aimerais encore vous parler du Festival « Constellations » qui débutera le 23 juin et qui illuminera la ville messine, ou encore le Festival « Hop Hop Hop » et ses spectacles à ciel ouvert. Laissez-vous inspirer par Metz !

 

www.inspire-metz.com
www.all.accor.com
www.citadelle-metz.com

www.fraclorraine.org
www.musee.eurometropolemetz.eu
www.amis-verlaine.net
www.le-bistronome-metz.fr
www.l-instant.fr
www.metz-bateau-solaire.com
www.metz-bateau-prestige.com