Aux portes du sud-ouest, en Nouvelle-Aquitaine, aux confins et au bord de l’Océan Atlantique, les Charentes sont un territoire qui offre un patrimoine classé et qui permet de se reconnecter avec la nature. ATTITUDE Luxe a choisi pour vous trois étapes, trois villes, trois univers pour partager avec vous de belles expériences : Angoulême et le 9ème art à travers la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image ; Rochefort au cœur de l’Arsenal Maritime crée par Louis XIV ; et La Rochelle, ville médiévale où se mêlent gastronomie, légendes et ambiance chaleureuse. Infiniment Charentes !

     

Angoulême : Papers and Comic Trips

Perchée sur un promontoire entouré de remparts, Angoulême domine les méandres de la Charente. La ville séduit immédiatement avec ses maisons de pierre blanche et ses toits de tuiles. François 1er croyait au papier : Sous son règne furent posées les fondations du Moulin du Verger en 1635 qui fabrique encore aujourd’hui des papiers de grande qualité. C’est donc tout naturellement que la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image s’est installée au bord de la Charente dans d’anciens chais. L’histoire débute dans les années 1970 grâce à l’action de trois passionnés de BD qui vont en faire un festival international. En 2019, Angoulême est d’ailleurs devenue membre du réseau de « Villes créatives » au titre du 9ème Art de l’UNESCO. Sur 1 300 m², le musée expose plus de quatre cents planches, imprimés et dessins originaux de la bande dessinée d’expression française et américaine. Avec un fonds de douze milles œuvres uniques en Europe et une rotation de celles exposées tous les trois mois, vous pouvez donc découvrir quatre musées différents au cours d’une année.

     

Entrons dans le musée et son une exposition temporaire de « Popeye à Persepolis » qui se tiendra jusqu’en novembre. Remontons au temps des nouvelles attractions qui, au XIXème siècle, projettent sur écran les premières bandes dessinées. Le praxinoscope en est l’ancêtre qui permettait d’observer le mouvement répétitif de douze images. Entre Europe et en Amérique, c’est le temps de Töpffer, Reynaud, Cohl ou McCay, de Rabier aux frères Fleischer qui portent au pinacle les premières stars des bandes dessinées et des dessins animés : Little Némo, Koko le clown ou Félix le Chat. Entre 1920 et 1940, les héros dessinés de Mickey à Bécassine, Little Lulu, Betty Boop ou Popeye sont connus mondialement. La visite alterne dessins et séquences audiovisuelles où je vois apparaitre Tintin en 1929, Superman en 1938, porteur de la puissance des Etats-Unis. Se succèdent de nouvelles vedettes délurées, grinçantes comme Astérix, les Dalton. Au Japon, le manga nourrit le cinéma et inversement. Depuis ces deux dernières décennies, on voit apparaître un nouveau graphisme, un nouveau langage avec Persepolis, le Chat du Rabbin, Corto Maltese,… Enfin, n’oubliez pas de passer par la librairie riche de vingt mille références !

      


Rochefort : Aventure maritime

La ville ouvre une porte sur l’estuaire de la Charente, l’océan et ses îles. C’est aussi une immersion dans la glorieuse épopée de la marine. Notre adresse pour la nuit sera donc tout naturellement au Mercure Rochefort La Corderie Royale. L’hôtel est installé dans l’ancienne armurerie de l’Arsenal Maritime de Rochefort érigée en 1669. En ouvrant les fenêtres de ma chambre, j’aperçois la longue Corderie Royale et les méandres argentés de la Charente. Partout la décoration rend hommage à l’histoire de Rochefort : Le bleu marine, le rouge ou le doré rappellent les couleurs de l’uniforme des officiers de la Marine Royale. Les papiers peints présents dans les chambres, à la réception ou encore au restaurant illustrent les grands temps de la navigation et de ses navigateurs partis découvrir le Nouveau Monde.

   


Le dîner a lieu dans le bien-nommé restaurant « Corderie Royale » : Choisissez de préférence une table sous la verrière pour admirer la Charente. Ses eaux étales à marée basse laissent apercevoir toute une faune d’oiseaux et proposent des instants harmonieux. La carte du Chef alsacien Yannick Schaeffer évolue au gré des saisons et invite à déguster des huîtres de chez Ménadier, une souris d’agneau et sa purée truffée et une soupe de fraises aux pralines roses. Après ce voyage culinaire, nous rejoignons à pied l’Arsenal des Mers où se donne un magnifique spectacle nocturne.

     

 

Oceana Lumina : Rêves à la tombée de la nuit

Le parcours conçu comme une évocation poétique de la conquête des mers combine éclairage, paysages sonores, musique, vidéo et effets spéciaux. Imaginé par Moment Factory, entreprise canadienne et la ville de Rochefort, le spectacle rassemble huit saynètes (l’appel du large, le coucher du soleil, la tourmente, la rêverie,..) qui conduisent près de la Corderie Royale, au bord de la Charente jusqu’à un magnifique radoub. Pendant une heure environ, je vis une expérience multisensorielle inspirée par la féerie, la magie, la fantasmagorie et la poésie. L’émerveillement et la surprise sont partout et font de ce voyage onirique un incontournable dans votre découverte de Rochefort !

    



Arsenal des Mers : 350 ans d’histoire maritime

Depuis 1666, l’Arsenal de Rochefort se trouve dans le nouveau port de l’estuaire de la Charente. Voulu par le roi Louis XIV sous l’’impulsion de Colbert, secrétaire d’Etat de la Marine, Rochefort est choisie pour l’implantation d’un arsenal entre Brest et Bayonne. Le musée raconte la construction des navires et la préparation des voyages. Mais, à propos, que fait-on dans un arsenal ? On construit des navires de guerre, ambassadeurs de la puissance de la France, on fabrique des cordages dans la corderie royale et on y rencontre les différents corps de métiers comme les charpentiers, les marchands, les cordiers, … Suivez-moi pour découvrir ce site classé Grand Site de France et les secrets des grandes aventures maritimes nées à Rochefort depuis 350 ans !

Musée National de la Marine

Nous entrons tout d’abord dans un bâtiment exceptionnel, l’hôtel particulier du seigneur de Cheusses qui contient une très précieuse collection de maquettes de bateaux, de tableaux, sculptures, armes et instruments de navigation. En regardant les maquettes, je comprends l’importance de ces gabarits qui servaient à reproduire les bateaux et étaient aussi des modèles d’instruction. C’est un patrimoine vivant puisque c’est à Rochefort que fut reproduite à l’identique la célèbre frégate L’Hermione qui emmena le Marquis de La Fayette combattre pour l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Dans l’arsenal de Rochefort, ce sont cinq cent cinquante unités sous forme de vaisseaux, frégates, corvettes et autres embarcations qui virent le jour entre 1666 et 1927, date de fermeture de l’Arsenal.

     


Au cours des années, l’Arsenal accompagne bien sûr l’évolution industrielle. Citons par exemple, le Sphinx, bateau à voile et à vapeur, qui fut choisi pour rapporter à Paris, le célèbre obélisque de Louxor offert à l’empereur Napoléon III. Ou encore, le premier sous-marin français le Plongeur fabriqué en 1863, qui dit-on, aurait inspiré Jules Verne pour son Nautilus… Enfin, dans une des cours du musée, vous pourrez admirer la maquette du Radeau de la Méduse qui raconte le naufrage de la frégate Méduse immortalisée par le peintre Géricault. Nous voici donc témoins de notre histoire.

       


La Corderie Royale : De la terre à la mer

Trois cent soixante-quatorze mètres de long : Voici la taille de cet élégant bâtiment en pierres de Crazannes qui abrite l’ancienne manufacture de cordages. De manière très pédagogique et ludique, la visite prévoit la découverte de la Corderie Royale à travers l’Histoire et trois ateliers (filage – commettage – matelotage) sur le parcours du chanvre brut à sa transformation en fil puis en cordage. Devant moi, notre guide prépare sur un métier des fils de chanvre et je mesure la précision et la difficulté des gestes quotidiens des cordiers. Enfin, imaginez leur fierté à réaliser les vingt-sept kilomètres de cordages dont avait besoin l’Hermione, par exemple.

    

L’atelier qui me passionne le plus est celui du matelotage. Les nœuds sont en effet incontournables dans la Marine. C’est un moment exceptionnel de regarder et d’écouter les mateloteurs qui fabriquent sous vos yeux pommes de touline, badernes, nœuds de piton… Je suis certaine que, comme moi, vous serez émus et sensibles au travail de ces artisans inspirés et inspirants.

     


BATHYSKAPHOS : Déambulation sous les mers

Terminons notre visite de l’Arsenal des Mers en pénétrant dans le monde merveilleux de l’artiste plasticienne Elsa Guillaume. Elle nous propose ici son récit des fonds marins qui la passionnent et la questionnent. A l’image des bathyscaphes qui descendent dans les abysses, au-delà de la zone néritique, nous entrons dans l’exposition à bord d’un scaphandre en céramique qui oscille dans l’espace, toute en légèreté. Puis, une cité surgit, une flottille de sous-marins en verre réalisés au Centre International des Arts Verriers de Meisenthal. Le voyage prend des airs fantastiques et artistiques. Pour terminer, un vaisseau fixé au plafond nous attend pour un autre voyage, terrestre ou aquatique ? Dans tous les cas, je suis prête pour ce voyage.

    


La Rochelle : Un grand bol d’air toute l’année

A une trentaine de kilomètres de Rochefort, nous rejoignons la Capitale de la Charente Maritime. Est-ce encore besoin de présenter cette ville fortifiée médiévale ? Disputée entre la France et l’Angleterre après qu’Aliénor d’Aquitaine eut épousé successivement Louis VII roi de France, puis Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, la ville très protestante connait au XVIème siècle de nouveaux rebondissements pendant le grand siège de 1628 par le très catholique Louis XIV. C’est dans les grandes tours près du port, épargnées par Louis XIV, que nous avons rendez-vous. Et plus particulièrement dans la Tour de la Lanterne où se tient une nouvelle exposition.

Le Chant des ondes, des sirènes à Mélusine

Sur six niveaux, le visiteur est plongé dans une sorte de grottes à la rencontre des figures légendaires liées au thème de l’eau et à ses rêveries. A l’origine de ce projet, on trouve la légende de Mélusine écrit par Jean d’Arras au XIVème. Délaissant son royaume enchanté de Lusignan, Mélusine aurait perdu des pierres au-dessus de la ville qui aurait formé la cite de La Rochelle. Dans cette exposition, je navigue d’une fille de l’eau à une autre à travers des récits imaginaires venus de l’Antiquité à nos jours. Qu’elles soient funestes, nourricières ou symboles d’amour, ces ondes restent des muses, véritables sources d’inspiration. Baignées dans des ambiances visuelles et sonores, je rencontre ainsi, d’étage en étage, le cabinet aux sirènes, Ondine dans son palais de cristal, Ophélie et bien sûr Mélusine.

 

Restons au bord de l’eau, sur le Vieux Port de La Rochelle, car nous sommes attendus dans le tout nouveau restaurant de Grégory Coutanceau « Bon Temps ». Inutile, je crois, de présenter la famille Coutanceau qui fait les grandes heures de la cuisine étoilée en Charente Maritime. Nous sommes accueillis par le Chef qui raconte avec force sourires, le concept de cette nouvelle brasserie : « Pour passer du bon temps et se rappeler le bon temps ». Les dés sont jetés, la carte s’en inspire qui met à l’honneur des plats emblématiques tels les asperges de Blaye, un jarret de porc confit, un foie de veau poêlé, des piquillos à la brandade de morue, un gros baba bouchon, un riz au lait ou une profiterole géante. Le décor lui est plus contemporain avec ses tons noirs et laiton, de vieilles affiches et un grand bar où l’on peut s’attabler.

Venez visiter les Charentes, territoire des grandes respirations, des sites incontournables et du bon goût. L’été sera donc Infiniment Charentes !

        

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