Jusqu’à la Révolution, la Rive Droite s'appelait « la ville » où habitait le peuple, par opposition à « l’université », la Rive Gauche, siège de l’Université de Paris. Au XIXème, elles ont été baptisées Rive Droite et Rive Gauche pour évoquer le sens dans lequel coule la Seine qui prend sa source à l’est de Paris.
Réputée plus sophistiquée et conservatrice, la Rive Droite abrite certains grands monuments comme l’Hôtel de la Marine, l’Hôtel de Ville, le Palais de l’Élysée, le Louvre, la Place de la Concorde, le Paris chic et les célèbres Faubourg Saint-Honoré, avenue Montaigne ou Place Vendôme. Par opposition, la Rive Gauche est plus artistique et bohème avec le Panthéon, le Quartier Latin, Montparnasse, ses cafés mythiques tels Les Deux Magots ou Café de Flore, ses personnalités emblématiques comme Sartre, Beauvoir, Gershwin, Picasso, Cocteau,… Pendant ce week-end, nous passerons de l’une à l’autre rive, depuis notre port d’attache, l’Hôtel Bel Ami au cœur de Saint-Germain-des-Prés.

 


Ecrin discret et élégant

En plein cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés, à deux pas de sa célèbre abbaye, se trouve au 7, rue Saint Benoit, une adresse de charme qui évoque la vie pétillante de la Rive Gauche. L’Hôtel Bel Ami, du groupe B Signature Hotels & Resorts, porte bien son nom : C’est l’adresse parisienne que l’on confie à ses meilleurs amis; c’est un bâtiment XIXème qui a abrité les anciennes imprimeries qui publièrent en 1885 l’incontournable roman de Guy de Maupassant Bel Ami.
Dès l’entrée dans le lobby, l’ambiance est chaleureuse, élégante et très contemporaine. « Bienvenue dans votre maison parisienne » me lance le réceptionniste. Le ton est donné, n’est-ce pas ? J’aperçois deux fauteuils Bubble Chair de Silvera et me dit que ce séjour au Bel Ami est placé sous le signe de la détente. C’est l’architecte d’intérieur Géraldine Prieur qui a imaginé la décoration dans un esprit audacieux, Modern Tie and Dye, bleu et blanc. Un œil comme un miroir XXXXL entouré de chrome reflète la vibration du lieu. On peut voir sur les étagères de la grande bibliothèque une collection de livres éclectiques, ou lire à la lumière d’une lampe dorée Attolo par Vico Magistretti. Le décor privilégie aussi les alcôves en bois de Macassar Eboni pour prendre un thé ou simplement se reposer après avoir couru les boutiques. Tout à coup, apparaît la Directrice Générale Laurence Guinebretière. Passionnée par son travail, grande professionnelle soucieuse du détail, Laurence souhaite naturellement la bienvenue à ses hôtes, comme une maitresse de maison le fait chez elle.

 

L’ascenseur s’arrête au premier étage qui accueille maintenant cinq appartements. Je pousse la porte de mon studio et suis surprise par son confort et son espace. Conçu par l’architecte Pascal Allaman - comme l’ensemble des autres chambres et suites -, mon studio est équipé d’une kitchenette, d’une table ronde avec ses quatre chaises, d’un coin salon, d’une luxueuse literie et d’une jolie salle de bains. En famille, le Bel Ami dispose aussi d’un appartement avec une chambre ou deux chambres, voire d’une belle terrasse. L’univers décoratif est un mélange de XIXème siècle et de style Saint-Germain-des-Prés période Drugstore. Pascal Allaman a dessiné tous les éléments de mobilier des chambres, les rideaux et la moquette qui viennent casser le côté géométrique de l’ensemble. La grosse toile en coton de chez Lelièvre pour les rideaux contribue à retrouver l’esprit avant-gardiste du Saint-Germain-des-Prés des années cinquante. Les couleurs qui rappellent la palette chromatique de Mondrian tels le jaune bronze et le rouge corail, créent une atmosphère à la fois douce et lumineuse. Dans la salle de bains, un grand miroir rond accentue la sensation d’espace et reflète la lumière et le veinage du marbre. Un peu de rouge à lèvres, une jolie robe et je suis prête pour prendre un verre au Bar.



 

Confortablement installée dans un fauteuil, mon regard flâne sur les rayons de la grande bibliothèque et sur les jolis objets hétéroclites chinés ici et là. L’esprit est celui d’un grand appartement parisien, celui d’un amoureux des Arts et du design. Jeremy Benettayeb, Chef barman et mixologue, crée des cocktails aux noms évoquant les romans de Maupassant tels que Charles Forestier ou Mademoiselle de Marelle. Accompagné de délicieuses tapas, mon cocktail signe un beau début de soirée !

 


Lieu mythique de la Nouvelle Vague

Je n’ai qu’un pas à franchir pour rejoindre le restaurant Silencio des Prés et mes amis. La grande salle vibre déjà d’une ambiance très germanopratine dans la veine des bars, cabarets et restaurants, véritables lieux de rencontres, d’échanges et de brassage. Lancé en octobre dernier par Arnaud Frisch, fondateur du groupe Assembly, le lieu a déjà connu mille vies. En effet, Silencio Des Prés abrite un restaurant, un bar mais aussi une salle de cinéma et un espace de réception. Le cinéma qui a vu le jour en 1969 n’est pas sans rappeler le Metrograph du quartier d'East Village, à New York. Il a vu passé Truffaut ou Belmondo et a même appartenu à Frédéric Mitterrand. Pour donner vie à cette nouvelle adresse Rive Gauche, l’espace de 900 m2 a été entièrement repensé par le duo d’architectes français Studio KO. Les cent cinquante couverts se répartissent sur plusieurs mezzanines et dans des alcôves dans une ambiance résolument contemporaine.

 
 ®Yann Deret                                                                                                     ®Yann Deret


Côté cuisine, on retrouve Guillaume Sanchez, ce chef étoilé et anticonformiste, qui bouscule les incontournables de la brasserie parisienne dont il propose sa vision personnelle : A la carte, tartare de bœuf maturé, agneau confit, estragon et céleri rave, lieu noir, boudin, radis noir, mais aussi les traditionnels croque-monsieur ou cheese-burger revisités. Pour Guillaume Sanchez, éthique rime avec plaisir culinaire puisqu’ « il s’agit de respecter les hommes et les femmes qui cultivent la planète et réinventent le modèle de la restauration traditionnelle tout en donnant du plaisir aux gens ». Tout est donc réuni pour passer une soirée festive dans un bouillonnement intellectuel d’idées et d’histoires héritées de la Nouvelle Vague. Le dernier né des Silencio s’inscrit dans le même héritage que Silencio Paris ou des pop-up Silencio apparus au festival de Cannes, à la Serpentine de Londres, à la Biennale de Venise, ou à Art Basel Miami. Pensez à réserver votre table !

 
@ilyafoodstories


Après une douce nuit au Bel Ami, le petit-déjeuner est mon moment préféré. Dans la belle salle aux couleurs acidulées et à la grande baie vitrée, le buffet sucré / salé est très appétissant. Ici, on célèbre en effet la gourmandise comme le disent les lettres rouges de l’immense suspension de Philippe Maidenberg : « De toutes les passions, la seule vraiment respectable me semble être la gourmandise ». La journée commence bien avec les mots de Maupassant.

 


Garde-Meuble de la Couronne

Place de la Concorde, vendredi 26 février. Avant de passer le magnifique porche de l’Hôtel de la Marine, j’admire la façade de ce palais dont la première pierre fut posée en 1758 et qui devint Garde-Meuble de la Couronne. On doit l’ensemble de la Place et des deux palais à Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi Louis XV, qui créa ici un écrin parfait pour exposer la statue équestre en bronze de Louis XV par Bouchardon. Le Garde-Meuble de la Couronne y prend palce sous la direction de Pierre-Élisabeth de Fontanieu puis de Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray qui y installent aussi leurs appartements privés en s’appuyant sur les meilleurs artistes et artisans du royaume. Pendant un peu plus de quinze années, cette prestigieuse administration est chargée de meubler les résidences royales et assure l’entretien et la conservation de nombreux objets. Le Garde-Meuble abrite aussi des armes et armures, des pièces d’art décoratif (vases, bronzes…) et les joyaux de la Couronne. Tous les premiers mardis du mois, de Pâques à la Toussaint, ces salles étaient ouvertes gratuitement au public avant que la Révolution de 1789 ne l’offre au ministère de la Marine. Pendant plusieurs siècles, l’Hôtel de la Marine devient également un lieu important de représentation où ont lieu des manifestations et des événements importants. Confié en 2015 au Centre des monuments nationaux, l’Hôtel de la Marine propose une immersion dans un grand palais du siècle des Lumières et se veut un lieu d’art et d’histoire. Lieu d’innovation aussi, car j’effectue la visite Grand Tour avec le Confident, un casque connecté et véritable compagnon de visite qui permet de redonner vie aux espaces et aux personnages qui ont fait l’histoire du lieu. Dans un éblouissement permanent, je remonte le temps et traverse les appartements des intendants avec leur décor et leur mobilier somptueux, la Galerie Dorée, les salons d’apparat, la galerie des Ports de guerre,… Avant de quitter le palais, n’oubliez pas d’admirer la superbe verrière de 330m2 imaginée par l’architecte Hugh Dutton transparente comme un cristal qui coiffe la cour de l’Intendant.

 
© Didier Plowy – Centre des monument nationaux                                           © Didier Plowy – Centre des monument nationaux                                      

 

Déjeuner chic au Bar du Faubourg

Les connaisseurs le situent très bien entre la Place de la Concorde et le Faubourg Saint-Honoré, quartier de la mode, de l’art et du luxe. Derrière une magnifique façade XIXème, l’hôtel Sofitel Le Faubourg séduit immédiatement par son raffinement et sa décoration signée Didier Gomez. Sous une verrière monumentale, mes yeux découvrent un décor de pilastres et de moulures, de fauteuils Louis XV audacieusement mariés à des motifs géométriques abstraits et à un design avant-gardiste. Ici, l’univers des maisons de couture environnantes donne le ton :  L’exposition « Un Bal d’hiver » présente quinze modèles de robes du soir créées et réalisées par les couturiers de la Fédération Française de la Couture sur Mesure. Chaque pièce est unique et atteste de l’inventivité et de la virtuosité de son créateur : Strass, lamés, brocards et soies mêlent leurs éclats d’or et d’argent.

 

17 heures, j’ai rendez-vous au Bar du Faubourg pour un « Chocolat Gourmand », le délicieux tea time imaginé par la Chef Anaïs Foray : Tartelettes, choux, macarons, scones, fruits,… Installez-vous confortablement dans les canapés profonds près de la cheminée. Le palissandre et les tons or subliment l’élégance du noir et blanc, le style boudoir dialogue avec l’abstraction géométrique. Au mur, les nombreuses gravures de mode me rappellent que ce lieu fut jadis le siège du magazine Marie-Claire. Le Bar du faubourg est décidément un salon chaleureux idéal à toute heure de la journée pour savourer une coupe de champagne ou pour un lunch dans l’esprit snacking chic.

 


Maison Flamel : Pour un moment de bien-être

Après avoir trotté dans Paris, quoi de mieux que de choyer son corps ? Le Bel Ami a pensé à vous lorsqu’il a confié la création de son Spa à Samer Zakharia. Celui-ci élabore la ligne de beauté « Maison Flamel » en hommage à l’alchimiste parisien Nicolas Flamel. Les rituels de soin du visage et du corps prénommés Eau (nettoyant), Air (détoxicant), CU2+ (anti-rides) et AUR (restructurant) proposent une expérience de soin unique, entre innovation scientifique et magie des textures et senteurs. Je démarre mon soin du visage par un massage à l’oxygène et billes d’acide hyaluronique délivré en douceur par un appareil breveté Maison Flamel. Suit un soin AUR, une gamme constituée d’or 24 carats et de plantes raffermissantes et régénérantes. Le résultat est spectaculaire : Dès les premières minutes, la peau respire et rayonne; elle est comme lissée, repulpée. Le lâcher-prise est immédiat, … Suit un merveilleux massage californien et je me dis que la vie est belle.

Comme le chantait Maurice Chevalier (sic), « Paris sera toujours Paris, la plus belle ville du monde ».
www.hotelbelami-paris.com
www.silenciodespres.com
www.sofitel-paris-lefaubourg.com
www.hotel-de-la-marine.paris