Atteindre le pôle sud. Rêver d’une odyssée polaire. Aller au bout du monde, au-delà des itinéraires cartographiés à ce jour. Poser ses pieds sur la banquise. Naviguer en toute sécurité au milieu des espaces les plus isolés, les plus extrêmes. Conjuguer voyage et connaissances. Marcher dans les pas de Jean-Baptiste Charcot en toute humilité. Rencontrer les manchots empereur, papou, à jugulaire, les phoques, les pétrels, les goélands. Admirer les icebergs, les cristaux de frazil, les glaciers,… Mon rêve, le vôtre peut-être ? Partons ensemble pour le continent Antarctique à bord du magnifique Commandant Charcot, fleuron de la flotte Ponant. Larguons les amarres avec Hélène Feltin.

 

                                                                                                                                                                                       

Le premier navire d’exploration polaire à passagers

Il aura fallu six années pour concevoir et développer un navire de classe polaire PC2 (la classe glace la plus haute étant PC1), plus puissant et plus sûr. Propulsé au GNI, il a reçu le label Clean Ship, certification la plus élevée décernée par Bureau Veritas, un gage en matière de réduction des émissions atmosphériques et de traitement des eaux et des déchets. Ponant a donc fait appel à des spécialistes qui ont tout imaginé et tout développé de A à Z. Le 6 septembre 2021, Le Commandant Charcot, premier navire battant pavillon français à rejoindre le pôle nord géographique lors des essais de navigation en Arctique, a quitté Le Havre, port de départ des expéditions de Jean-Baptiste Charcot, médecin, scientifique, aventurier et humaniste né au début du XXème siècle.
Aux prouesses technologiques, s’ajoutent des prouesses d’élégance et de bien-être à bord. Le Commandant Charcot m’apparaît tout d’abord dans sa longue robe marine et blanche. Cent cinquante mètres de long et vingt-huit mètres de large abritent cent-trente-cinq cabines et suites, trois restaurants, un jardin d’hiver, un Spa, deux piscines, un théâtre, des salons, un pont promenade qui fait le tour du bateau !
Le tout placé sous la responsabilité du Commandant Etienne Garcia et des deux cent quinze membres d’équipages. En empruntant la passerelle, je lève les yeux vers ce navire à nul autre pareil et me prépare à une expédition à nulle autre pareille !

   
©Studio PONANT-Olivier Blaud

Quatorze jours en Antarctique

Nous quittons Punta Arenas, jolie ville chilienne qui fait face au Détroit de Magellan, pour rallier le continent austral, cet Antarctique qui représente vingt-cinq fois La France et une fois et demie l’Europe, et dont 98% de la surface est recouvert de glace. Symbole de paix, il n’appartient à personne et est « géré » par le Traité de l’Atlantique. Signé en 1959, par douze pays (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Belgique, Chili, Etats-Unis, France, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, URSS/Russie) et entré en vigueur en 1961, le Traité s’applique aux territoires situés au sud du 60° parallèle sud et gère toute revendication territoriale. Depuis, cinquante-trois pays de plus l’ont ratifié et s’engagent à préserver le pôle sud, à échanger des informations scientifiques, à interdire tout essai nucléaire, dépôt de déchets radioactifs, exploitation des richesses minérales, et activités militaires. Aujourd’hui, l’enjeu est d’assurer la continuité du traité après 2048, date à laquelle il doit être renégocié.

Cap vers Les Îles Charcot et Pierre 1er. Mais, comme l’annonce le Commandant Garcia, c’est notre but, sans promesse d’y parvenir. Nous partons au-delà de ce que l’homme a atteint à ce jour. C’est le défi de cette exploration polaire d’un nouveau genre, qui conjugue voyage et sens. Nous sommes accompagnés par une équipe d’expédition sous la responsabilité de Florence Kuyper. Ils vont nous communiquer leur savoir, leur passion et leur humilité face à un territoire magique, mais extrême et hostile.
Après avoir franchi le Passage de Drake (plutôt gentil cette fois), nous apercevons nos premiers icebergs sous un grand ciel bleu et j’en ai le souffle coupé. Ce jour-là est aussi mémorable car nous franchissons le Cercle Polaire Antarctique 66°33’S. Les premiers phoques alanguis sur des blocs de glace à la dérive apparaissent et nous réunissent tous à l’avant du bateau dans de grands éclats d’émotions. Le lendemain, Le Commandant Charcot traverse le Gullet, étroit chenal aux parois vertigineuses qui se reflètent dans les eaux immaculées. Le blanc est partout et c’est une féerie unique, d’autant que ce passage fut abordé pour la première fois par l’expédition de Jean-Baptiste Charcot en 1909 !

    

En suivant l’une de ses devises : « Essayer, tenter, chercher, ne jamais renoncer », nous poursuivons notre navigation en direction de la Baie Marguerite, baptisée par Charcot, en l’honneur de sa femme. Ici, c’est le royaume des icebergs et des icebergs tabulaires qui rivalisent de majesté et parsèment les eaux d’un bleu profond et intense. Nous saluons nos premiers manchots à jugulaire dont le balancement nous émeut et nous fait sourire. Ils sont là en colonie au bout du monde, et lors d’un débarquement sur la banquise, nous allons pouvoir les observer (cinq mètres réglementaires entre eux et nous) et les écouter. Une expérience rare qui m’émerveille encore aujourd’hui. Le lendemain est encore une journée particulière : C’est le 21 décembre, jour du solstice d’été où le soleil ne se couche pas. Le Commandant Garcia en profite pour nous conduire devant l’Ile Charcot que Jean-Baptiste Charcot découvrit en 1910 à bord du Pourquoi Pas ?. Nous la devinons à peine car le ciel très brumeux permet tout juste d’apercevoir la glace et les falaises abruptes qui la recouvrent. Mais, quelle jubilation de se retrouver ici cent douze plus tard, à la latitude de 70°12 S !!!!

     

                                                                                                                    ©Studio PONANT-Olivier Blaud                                                                                                

« Vous emmener là les autres ne vont pas », Ponant et toute l’équipe du Commandant Charcot nous réserve une surprise pour célébrer Noël. Après une nuit sans nuit, nous entrons dans le Canal de Lemaire découvert en 1898. Avec ses cent cinquante mètres de profondeur et ses huit kilomètres de long, il apparaît mystérieux et spectaculaire. Assise sur un banc chauffé du Pont 5, je contemple, j’écoute le silence, je regarde le ciel bleuté et je pleure devant la merveilleuse route d’icebergs qui se dessine devant moi. En début d’après-midi, dans la Baie Paradis, la bien nommée, au cours d’une énième sortie mémorable, nous découvrons une colonie de manchots papou et allons assister à un show de danses et de cris inoubliables !  Je crois que la perfection existe à ce stade de mon voyage. Pourtant, Le Commandant Charcot va plus loin en traversant le 25 décembre les Iles Melchior, Alpha et Omega. A bord d’un zodiac qui longent des icebergs de toute beauté, nous observons un groupe de phoques de Weddell pendant leur sieste. Des heures uniques et émouvantes qui couronnent un voyage extraordinaire.

     
 
    

                                                                                                                         Charcot©PONANT-JulienFabro

Inviter l’environnement polaire à bord

Je n’ai pas compté les sabords et les hublots du Commandant Charcot, pourtant, je peux vous dire que la lumière est partout à bord. C’est le challenge que se sont lancés les deux grands architectes de renom Jean-Philippe Nuel et Jean-François Wilmotte lorsqu’ils ont travaillé les espaces. Comme Nuel le dit : « la nature brute dialogue avec le raffinement intérieur des textures et des matières ». Leur travail a mis l’accent sur l’idée du voyage et du nautisme, avec l’utilisation de la sellerie, des poignées et tiroirs pour évoquer les malles cabines. Ils ont également travaillé avec des matériaux authentiques comme la pierre, le bois, les tissus laineux et chaleureux ainsi qu’une gamme chromatique autour des gris-bleus et du beige.
Pourvu de cent trente-cinq cabines seulement, avec balcon, dont soixante-huit suites avec terrasse privative, Le Commandant Charcot renforce le sentiment de voyager sur un yacht privé. À l’arrière des ponts 6 et 7 se trouvent pour la première fois quatre suites Duplex étonnantes de 94m², avec terrasses privées et jacuzzi. Pont 8, l’époustouflante suite de l’Armateur de 115m² dispose de grandes baies vitrées ouvertes sur une terrasse privative de 180m². Dans ma suite Privilège de 48m², le détail est partout : des aménités signées Dyptique Paris, une coiffeuse et son sèche-cheveux Dyson, des oreillers moelleux et ergonomiques pour un lit King Size, une corbeille de fruits frais tous les jours, des enceintes Bose, une terrasse équipée de 12m², des œuvres d’art signées Véronique Durruty et Hans Silvester, et un accès Wifi gratuit et performant… Et parmi les plus, plus, plus, notons que les suites sont accompagnées d’un service de majordome, un luxe à la française dans ces terres du bout du monde. 

     


Côté espaces communs, Le Commandant Charcot possède encore une fois de nombreux atouts. L’Atrium, que l’on découvre en montant à bord est le point névralgique du navire car il comprend le lobby et la réception. Il est décoré d’un écran LED de neuf mètres de haut accueillant une œuvre d’art numérique de Miguel Chevalier et doté d’ascenseurs panoramiques. Le Salon Observatoire du Pont 9 avec ses deux cent soixante-deux m2 est époustouflant de confort et de lumière. Il abrite une très belle bibliothèque, un coin lecture, et accueille des « live » certains soirs. A l’extérieur, deux longues-vues Swarovski Optik en font un lieu très couru pour l’observation. Enfin, c’est également le pont piscine, avec les bains Blue Lagoon, un lagon extérieur chauffé de 27 à 37° C grâce à la récupération d’énergie. Un brasero géant permet également de profiter des paysages polaires en tout confort.

    


Une équipe d’expédition de vingt naturalistes

Membre de l’IIATO (association internationale des tour-opérateurs en Antarctique), Ponant respecte des règles strictes concernant le nombre de passagers autorisés à débarquer, la distance avec la faune, la formation des équipes, la présence de scientifiques,… Chacune de nos mini expéditions sur la banquise ou sur l’eau est donc réalisée selon ces règles pour le plus grand bonheur des animaux et des passagers. Guidés par des biologistes, naturalistes, ingénieurs, glaciologues, géologues, nous participons à de nombreuses activités de sciences participatives : Observation des glaces, des oiseaux, des cétacés, mesures de l’épaisseur de la glace, écoute des profondeurs marines grâce à un hydrophone, … Mais, ce que nous attendons tous, ce sont les activités immersives telles que les excursions en raquettes, les balades en zodiac ou encore le plongeon polaire, une immersion express reliée à une corde dans une eau à moins un degré. Qui dit mieux ? Enfin, tous les jours, dans le Journal de bord du Commandant Charcot, sont incluses des conférences sur « Les poissons à plumes », « la découverte des pôles nord et sud », « les Pinnipèdes » ou encore « Charcot, le gentleman des mers ».

    


Une gastronomie signée Alain Ducasse

A la manière de Charcot dégustant du Champagne sur la banquise, les tables du Commandant Charcot célèbrent la fête, la plaisir et l’art de vivre à la Française. Sous la houlette du Chef executif Florent Delfortrie et d’une brigade de plus trente personnes, ce sont plus de cent recettes qui ont élé élaborées dans l’esprit de la cuisine Alain Ducasse. Formé à l’Hôtel de Paris à Monaco, le Chef Delfortrie travaille sur la qualité des produits et les techniques de recettes. A L’Inneq, sur la terrasse extérieure Pont 9, au bord des bains, on déguste une offre Confort food internationale inspirée du modèle des cartes de palace intégrant les grands classiques internationaux. Au Nuna, le restaurant gastronomique Pont 5 propose des plats-signatures des restaurants gastronomiques d’Alain Ducasse dans le monde ainsi qu’une carte courte qui change quotidiennement. Enfin, le Sila est le restaurant buffet du Pont 9 pour déguster une cuisine des quatre coins du monde. Tout au long de la croisière, viennent s’ajouter quatre dîners de gala dont le repas de Noël fut le point d’orgue avec ses chants de Noël entonnés par toutes les équipes du Commandant Charcot. Une soirée toute en émotions !

    

                                                                                      ©PONANT-Gilles Trillard

 

Mais, ce n’est pas tout …Au Pont 5, les équipes du Bar et des restaurants organisent tous les jours des dégustations autour du chocolat, de vins et spiritueux, de macarons Ladurée, ainsi que des goûters. Comment ne pas s’étonner et admirer les équipes qui réalisent toutes ces prouesses au bout du monde !

     

                                                                                                                 ©PONANT-Gilles Trillard

Détente et bien-être au pôle sud

Il y en a pour tous les goûts. La cabine de neige offre une combinaison de neige sèche et froide à -10°C et s’inspire des spas finlandais. Elle est conçue pour être utilisée après une séance de sauna et procurer les bienfaits d’une thérapie chaud-froid sur la circulation sanguine et le système immunitaire. Le SPA quant à lui offre une superficie de 430 m² et inclut une piscine intérieure, un jardin d’hiver avec un détox bar et trois cabines de soin. Pour son SPA, Ponant s’est associé à la marque Biologique Recherche, retenue pour ses produits et protocoles de soins innovants et sa démarche environnementale. Je recommande enfin le Blue Lagoon, la piscine extérieure sur le Pont 9, qui évoque les célèbres bains thermaux de Reykjavik avec deux bassins chauffés.

    

©PONANT-Gilles Trillard                                                                                          ©PONANT-Gilles Trillard


Pendant deux semaines, réveillés par les mots doux du Commandant Etienne Garcia « Mes Chers Passagers », nos journées ont été pleines de beautés, d’émotions et de temps forts. Comment oublier l’Antarctique, une terre de paix et de science ?

Carnet pratique 

  • Afin de pouvoir arriver sur le territoire chilien, un pass de mobilité est exigé. Le délai d’obtention étant de 30 jours, la demande doit être effectuée le plus tôt possible pour valider votre schéma vaccinal sur le site https://mevacuno.gob.cl/
  • Vol direct avec Air France Paris / Santiago du Chili, et via Amsterdam avec KLM (une quinzaine d’heures) et un vol intérieur de trois heures au-dessus de la Cordillère des Andes, Santiago / Punta Arenas avec LATAM.
  • Prévoir 2 jours à Santiago pour découvrir la jolie capitale chilienne. L’hôtel Mandarin Oriental Santiago, situé dans le très chic quartier de Las Condes, est une adresse incontournable.
  • www.ponant.com
  • www.mandarinoriental.fr