Nichée au cœur de la Route des Vins d’Alsace, la ville est un condensé d’Alsace avec ses maisons à colombages, ses canaux, sa cuisine et ses vins raffinés. Colmar possède aussi une incroyable richesse patrimoniale dont le musée Unterlinden en est un gardien remarquable. Elle est encore la patrie d’Auguste Bartholdi, sculpteur de la célèbre Statue de la Liberté. Enfin, depuis août dernier, la ville s’est enrichie d’une adresse hôtelière et gastronomique exceptionnelle : L’Esquisse Hôtel & Spa et le restaurant JY’S du Chef Jean-Yves Schilinger, 2* Michelin. Bienvenue à Colmar !

 


Colmar, point de départ idéal pour découvrir l’Alsace

C´est en 823 que Colmar, du romain Columbarium, est citée pour la première fois dans un acte de donation de l´Empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne. Malgré les aléas d'une histoire mouvementée, la ville garde une exceptionnelle homogénéité de son centre historique qui se visite agréablement grâce à une vaste zone piétonnière. Et l’histoire défile devant nous, allant du Moyen Age au 20ème siècle : La Collégiale Saint Martin, l'Eglise des Dominicains qui abrite La Vierge au buisson de roses du peintre et graveur alsacien Martin Schongauer, la Maison des Têtes du XVIIème siècle avec ses cent onze têtes sur sa façade, ou la Maison Pfister, belle demeure bourgeoise d'époque Renaissance. Tout le monde connait également le surnom de Colmar « La Petite Venise » où en longeant le quai de la Poissonnerie, vous entrerez dans l’ancien centre névralgique de la pêche et de la vente du poisson. J’admire les maisons traditionnelles, les géraniums qui résistent aux frimas de l’automne, les toits aux couleurs chatoyantes, et me dis que ce séjour à Colmar s’annonce joyeux et convivial.

 


Un hôtel urbain dans un havre de verdure

Quelques minutes à pied séparent la Petite Venise de mon hôtel 5*, L'Esquisse Hôtel & Spa, MGallery Hotel Collection. Je traverse le Parc du Champ de Mars, très prisé des colmariens et qui est en train de se parer de ses habits de Noël. Puis, je passe devant la magnifique fontaine de l’amiral Bruat et admire la statue sculptée par Auguste Bartholdi, deux enfants du pays. Lorsque, tout à coup, l’hôtel apparait avec sa longue façade rectangulaire dorée qui se marie avec les tilleuls du parc dont les silhouettes se dessinent sur certaines persiennes fermées de l’hôtel.
Fruit de la collaboration de deux cabinets d’architectes, le Strasbourgeois AEA Architecture pour l’extérieur et le Parisien Giros & Coutellier pour l’intérieur, le bâtiment a été façonné, sculpté et inspiré par la genèse du travail d’Auguste Bartholdi. Magnifique combinaison entre Art, Alsace et Nature, l’hôtel a été conçu comme un atelier d’artiste. Passées les portes coulissantes, se dresse devant moi un grand moodboard composé de matières brutes (marbres noir et blanc), bloc de pierre et châssis de tableau. Dans le hall, ce sont des détails rappelant La Statue de la Liberté : Le desk d’accueil évoque le bas de sa robe, tandis qu’est accroché au plafond, un masque monumental inspiré du visage de la statue de la liberté dans une couleur chromée pure et chaude.

 


Déjeuner au JY’S pour un moment doublement étoilé

Bientôt 13 heures, l’heure de passer à table. Les clients de l’Esquisse ont le choix : Au Bar K, la carte propose une offre de snacking dans une ambiance qui évoque l’Alsace avec une grande Stammtisch, table d’hôtes traditionnelle d’une dizaine de places entourée des chaises typiques. C’est aussi un endroit chaleureux où, installés dans un des nombreux coins salons, face à l’incroyable mur de six mètres de hauteur rempli de spiritueux, les adeptes de la mixologie vont pouvoir déguster une carte exclusive. Quant à moi, je ne fais que passer car j’ai l’immense plaisir de déjeuner à la table du Chef Jean-Yves Schilinger. 
Derrière une large baie vitrée, le restaurant JY’S de Kathia et Jean-Yves Schillinger, 2 étoiles au guide Michelin, invite à un moment d’exception dans une atmosphère douce et contemporaine. Dans un écrin signé Olivier Gagnère, l’atmosphère est douce avec des touches de verdure et des petits patios qui permettent d’admirer le Parc du Champs de Mars. Une douzaine de tables, pas plus, se répartissent l’espace très épuré, avec de jolis fauteuils en cuir clair et de grandes nappes blanches.
Petit-fils de restaurateur, né à Colmar, le Chef Schilinger a eu un brillant parcours auprès des Chefs Robuchon, Boyer, Bonin, avant de partir sept ans aux Etats-Unis et d'ouvrir deux restaurants à New York. Rentré en 2004, il ouvre d’abord le JY’S au bord de la Lauch dans la Petite Venise, avant de s’installer au sein de l’hôtel L’Esquisse. Je me prépare donc à un voyage culinaire qui, dit-on, réunit les saveurs du monde entier.

           

C’est Kathia qui m’accueille et m’installe à une table royale : Je suis face à la cuisine du Chef et je le vois s’activer à ses fourneaux ! Pendant deux heures, mes papilles vont frétiller et mes yeux se régaler du spectacle en salle. En effet, le service ressemble à un ballet où les mets et les arts de la table sont les étoiles. Mais, commençons plutôt par deux olives en trompe l’œil et une délicieuse huile d’olives récoltée sur l’Ile Rousse, puis, une tartelette au raz-el-hanout du Maroc avec sa crème de choux-fleurs et de noisettes. C’est au tour d’un petit « étendoir » de m’émouvoir avec ses sachets de graines de quinoa et de pignons de pin, étonnants de croustillants. Pour accompagner ces amuse-bouche, le Chef propose un délicieux pain au lait. Pour le plat, j’ai choisi une recette signature : Un homard breton, cuit en deux temps  dont une partie devant moi dans une cafetière Cona. Une idée de cuisson née d’une conjonction imaginative entre Kathya et son mari comme elle me le raconte : « Ce sont les cafetières que j’utilisais à New York pour servir le café au restaurant. Rentrée à Colmar, j’y faisais mes infusions. Un jour, Jean-Yves eut l’idée d’y faire pocher un homard en me regardant infuser mes herbes ! ». Génial, non ? Et le résultat est plus que savoureux et expressif car le Chef ajoute au homard des pâtes au basilic et beurre de crustacés, agnolettis servis avec le bouillon aux herbes fraiches, nem de homard avec une sauce rouille et bun’s de chorizo au homard !!! En décrivant ce plat, me reviennent des émotions intactes et un peu nostalgiques. Au moment du dessert, le maitre d’hôtel me conseille le Chèvre frais, herbes et olive noire. Un intitulé qui a tout pour surprendre et qui m’a transportée : Imaginez une panna cotta de chèvre frais, chocolat blanc et petites tuiles aux herbes, et un sorbet d’ouzo saupoudré de neige de brebis, olives sablées et citron confit. Bravo Chef pour ce déjeuner unique, une expérience gastronomique à partager, une pause hors de temps !

              
   
Au Musée Bartholdi, la Statue de la Liberté

Je vous emmène maintenant au 30 rue des Marchands, dans la demeure d’un célèbre colmarien : Auguste Bartholdi. Dans une jolie cour intérieure, se trouve un hôtel particulier qui, sur trois étages, raconte la vie intime des Bartholdi et présente un florilège des œuvres de cet immense sculpteur. A l’âge de 21 ans, Auguste exécute son premier chef-d’œuvre, la statue en bronze du Général Rapp inaugurée à Colmar en 1856. Au cours d’un long périple en Orient avec le peintre Gérôme, il revient avec de nombreux dessins et photographies et présente au Salon de 1857 La Lyre chez les Berbères dont une maquette se trouve au musée. Les années qui suivent ont des hauts et des bas, mais elles sont quand même couronnées par deux œuvres : La Fontaine Bruat (dans le Parc du Champ de Mars) et un superbe Vercingétorix à cheval. Après avoir été aide de camp de Garibaldi pendant la guerre de 1870, il travaille pour la ville de Belfort à un monument célébrant la résistance : Le Lion de Belfort. Parallèlement, il débute le grand projet de sa vie : La Liberté éclairant le Monde ou Statue de la Liberté. Mise en caisses, chacune des trois cents pièces qui la constitue, numérotée et chargée à Rouen sur le bateau L’Isère en 1885, la statue est inaugurée le 28 octobre 1886. En 2004, pour célébrer le centenaire de la mort de Bartholdi, Colmar fait installer à l’entrée nord de la ville une réplique de douze mètres de hauteur : Colmar a donc ainsi sa Statue de la Liberté.

             


Dormir dans un atelier d’artiste

Après plusieurs heures de déambulation, quelle joie de retrouver L’Esquisse et mon Atelier d’artiste. C’est ainsi que s’appelle ma chambre : Marbre en guise de tête de lit et grandes toiles accrochées au mur. Très spacieuse, elle possède aussi une jolie terrasse en surplomb du Parc du Champ de Mars. Je retrouve cet esprit artistique dans la salle de bains avec sa double vasque, sa coiffeuse et un tabouret. Pour ceux qui se déplace en famille, je recommande les appartements (de 83m2 et 185m2) avec deux ou trois chambres, salle de jeu avec babyfoot et vaste terrasse équipée. Ici, rien n’a été laissé au hasard pour proposer aux clients un service très haut de gamme : Aménités Clarins, sèche-cheveux Dyson, TV 75 pouces… Bonne nuit.

 

 


500m2 de bien-être avec Clarins

Quoi de mieux que de commencer sa journée par un soin au Spa ? Première étape, la piscine : Conçue comme un élégant couloir de nage de 15 X 4, elle permet de garder la forme. Bordée par de grandes baies vitrées et un jardin japonisant, je me dis qu’aux beaux jours, il doit être agréable de s’y reposer. Ce Spa by Clarins de 500m2 renferme bien sûr un très beau triptyque « sauna, jacuzzi et hammam ». La puissance des massages par l’eau, la chaleur sèche ou humide, voilà différentes façons de délasser son corps, de le nettoyer en profondeur de ses impuretés et d’offrir à ses muscles une séance de décontraction. Les plus courageux essayeront la fontaine de glace pour vivre l’expérience d’un choc thermique. La renommée des produits Clarins n’est plus à faire depuis sa création il y a soixante ans. Le toucher est un savoir-faire spécifique qui allie le mouvement et la pression des mains. Et c’est ainsi que je me laisse emporter par le massage Equilibre aux Huiles Essentielles Relax à base de camomille, noisette et lavande. Je vous garantis que la détente, l’évasion de l’esprit et le lâcher-prise sont assurés. Deux heures après cette parenthèse enchantée, je quitte – à regret - L’Esquisse Hôtel & Spa pour le Musée Unterlinden.

 


Le Musée Unterlinden et ses collections encyclopédiques

Vers 1230, deux femmes nobles dominicaines fondent un couvent « Unterlinden » (sous les tilleuls en allemand) qui devient rapidement un haut lieu de la vie mystique rhénane. Dissous au moment de la Révolution de 1789, le couvent devient propriété de Colmar qui le transforme d’abord en caserne avant d'en faire un musée en 1853. Huit mille m2 de salles qui abritent des collections d’archéologie, d’art ancien, d’arts décoratifs, d’art moderne et d’art contemporain. Pour une première visite, je conseille de suivre un plan de visite classique qui vous permettra d’admirer la belle mosaïque de Bergheim du IIIème siècle et le Trésor des 3 Epis, de découvrir les œuvres du colmarien Martin Schongauer, l’un des grands peintres et graveurs rhénans du XVème. Prenez le temps de faire le tour du jardin du cloître avant de rejoindre la salle dédiée au Retable d’Issenheim. En entrant dans la chapelle, je suis alors certaine que vous serez comme moi abasourdie, hypnotisée et fascinée par la beauté de ce polyptyque à doubles volets. Démantelé pendant la Révolution Française, je découvre successivement trois représentations illustrant la vie du Christ et de Saint Antoine. Longtemps attribuées à Dürer, les peintures ont été réalisées par Grünewald et les sculptures par Nicolas de Haguenau entre 1512 et 1516.

Jusqu’au 7 février 2022, le Musée présente aussi une collection de portraits de Lucas Cranach Le Jeune sur le thème d’un « Têtes à têtes ». Prêt exceptionnel du Musée de Reims, ces treize dessins de Lucas Cranach le Jeune (1515-1586), l’un des maîtres de la Renaissance allemande. Ils montrent des visages d’hommes (9), d’enfants (2) et de femme (1) dessinés sur le vif et issus de l’aristocratie de Saxe de l’Allemagne protestante. Avant de partir, n’oubliez pas d’aller regarder La Mélancolie du même Lucas Cranach, au niveau -1 du musée. C’est une autre merveille !

C’est ainsi que se termine notre échappée à Colmar, une ville qui dégage une grande force émotionnelle et qui incarne une fois encore en Alsace l’art de vivre à la française.

           
www.lesquisse-colmar.com
www.musee-bartholdi.fr
www.musee-unterlinden.com
www.visit.alsace