Le nom « Maison Rouge », en référence à la façade de brique rouge très prisée au Moyen-Âge, est mentionné dès 1387. Profitant de la vitalité économique et culturelle de Strasbourg, l’auberge qui était située sur l’actuelle Place Kléber grandit en annexant au fil du temps les cinq bâtiments voisins, jusqu’à jouir d’une certaine réputation à la fin du XVIIIème siècle. Un siècle plus tard, de grands travaux donnent naissance à l’Hôtel de la Maison Rouge dans un bâtiment de style impérial. Un incendie sera à l’origine en 1900 de sa nouvelle façade à la mode parisienne (Ritz), lui offrant l’accès au statut de Palace fréquenté par des personnalités comme Victor Hugo, Churchill, Mistinguett, de Gaulle... En 1918, l’hôtel subit de nouveau travaux après son rachat par les Nouvelles Galeries, et est malheureusement détruit en 1970 par un incendie. L’hôtel que nous découvrons aujourd’hui est une annexe de l’Hôtel de la Maison Rouge, ouverte en 1927 au 4, rue des Francs Bourgeois en plein cœur de Strasbourg.

Maison Rouge Hôtel & Spa, Marriott Autograph Collection Hotels

En façade, l’hôtel a conservé la couleur rouge oxyde de fer qui a fait sa renommée. L’intérieur a retrouvé ses atouts Art Déco : moulures, cimaises, ferronneries, vitrail, ... L’entrée grandiose, avec sa marquise en fer forgé Art déco, est annonciatrice d’une replongée dans l’histoire du lieu. Débutés en 2017, les travaux de transformation et de rénovation de cette institution strasbourgeoise ont été confiés à deux agences d’architectes, Laurent & Laurence (laurent-laurence.com) et Atelier Mäco [ex agence Jalibert] (ateliermaco.com), et aux Ets Bruder (etsbruder.com), 1er réseau national spécialisé dans la rénovation hôtelière et l’aménagement intérieur. Fidèle à son héritage de haut-lieu de l’hôtellerie et de la gastronomie, l’hôtel est prêt à célébrer le prochain marché de Noël de Strasbourg.

Gastronomie et Mixologie

Deux noms évocateurs s’il en est, et qui caractérisent Maison Rouge Hôtel & Spa. Suivez-moi tout d’abord au Bar. Installée sur l’un des magnifiques tabourets, je retrouve le barman et mixologue César Debus. Diplômé de l’European Bartender School de Barcelone en 2016 et fort de 4 années d’expérience dans la création et la préparation de cocktails, César Debus nous fait découvrir ses cocktails signature comme le Mexican Girl, à l’aromatique végétale et légèrement fumée ou le Chrysler Building, crémeux, aérien, légèrement acidulé, aux notes de pistache.

Je n’ai qu’un pas à franchir pour rejoindre le 1387, le restaurant de l’hôtel dont l’ambiance rappelle celle d’un Winstub façon « palais ». La décoration distille chaleur et art de vivre avec ses fauteuils club en tissu velours rouge ou à côté de la cheminée. Aux commandes des cuisines, j’ai nommé le Chef Jonathan Rauch formé par les plus grandes maisons comme La Ferme Saint Siméon à Honfleur (1 Macaron Michelin) ou auprès de George Blanc à Vonnas (3 Macarons Michelin). Parmi les spécialités, on trouve un Mi-cuit de foie gras d’oie, un Crumble d’épices & chutney de fruit de saison, une Tarte flambée, une Truite du Heimbach en gravelax au bois de cerisier ou encore un Lomo de porc fumé au foin et sa poêlée de girolles.

Le Chef m’invite également à venir goûter le Brunch du Dimanche servi dans les salons Mistinguett, du nom de celle qui a écrit dans le livre d’or de l’hôtel le 8 juin 1931 : « Aimer n’est rien, se faire aimer est tout. J’aime Strasbourg et la Maison Rouge ». Au premier étage de l’hôtel, l’espace tout en rondeurs est divisé en trois pièces pour davantage de quiétude : Couleurs poudrées, jeux de banquettes, fauteuils bas, tables en marbre, verdure aux fenêtres, verreries graphiques et grands miroirs habillent ce lieu tout en élégance et subtilité. J’apprends que l’après-midi, Mistinguett invite à déguster des pâtisseries traditionnelles locales comme le kouglof et un chocolat chaud au miel d’Alsace et aux guimauves. Enfin, la carte s’enrichit pour le déjeuner d’un croque Winston, un Club Sandwich Mistinguett ou un Risotto de coquillettes truffe et jambon blanc du Val d’Argent sans oublier la sélection de pâtisseries de la Maison Kautzmann.

Suites avec vue sur la Cathédrale

Elégante, lumineuse et confortable, la décoration de ma chambre allie tradition et modernité, en mêlant motifs alsaciens et codes très graphiques des années 20/30. Le souci du détail est dans les moulures Art déco, la tête de lit en cuir et en forme de triptyque, le dressing en maillage. Quant à la salle de bains, elle est noire et blanche avec une jolie verrière graphique. Je pense que la nuit va être douce avec la flèche de la cathédrale qui veille sur nous.

Maison Rouge et l’art de la vinothérapie

Après avoir déambulé dans les jolies rues de Strasbourg, rien de tel qu’un massage pour se relaxer et se réchauffer. Le Spa Vinésime a tout pour vous séduire ! Venez découvrir les bienfaits de la vinothérapie ou comment Vinésime propose un complexe de Pinot Noir de Gevrey-Chambertin et de bourgeons de cassis noir de Bourgogne. A la carte, Rituels beauté à la pulpe et pépins de raisin, Pause stimulante Grand Cru ou Voyage Grand Millésime. Vous pourrez ensuite profiter du hammam, du sauna, d’une douche sensorielle et du jacuzzi installé dans un magnifique foudre. La salle de repos est aussi un voyage en soi car elle évoque les paysages de vignobles avec ses matériaux naturels comme le bois et son mur de feuilles de vin rouge.

Exposition Jean-Jacques Henner : « La Chair et l’idéal »

Jusqu’au 24 janvier 2022, le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg rend hommage au peintre alsacien Jean-Jacques Henner et propose la première rétrospective de l’artiste sur sa terre natale. Né à Bernwiller le 5 mars 1829, fils d’un paysan sundgauvien, ses premiers tableaux sont des portraits et des scènes de la vie quotidienne des habitants de sa région. Mais, son art devient surtout emblématique par ses représentations de femmes rousses, dénudées dans des paysages à peine esquissés. Vous pourrez découvrir quatre-vingt-dix tableaux et quarante œuvres graphiques sur des thèmes divers : La peinture religieuse, les paysages, les nus, les portraits, … Certains prêts proviennent du musée parisien Jean-Jacques Henner que je vous invite aussi à visiter.

François-Rupert Carabin et la ville de Strasbourg

Le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) est connu pour ses collections d’œuvres de Rodin, Monet, Renoir, Gauguin, Signac, Braque, Picasso, Kandinsky,... et pour la richesse de son fonds autour de deux grandes figures natives de Strasbourg, Gustave Doré et Jean Arp. Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter un autre alsacien François-Rupert Carabin, sculpteur et ébéniste, et ami de Toulouse-Lautrec, Seurat, Signac, … En 2020, le MAMCS a reçu l’important fonds d’atelier de l’artiste resté dans la famille depuis sa mort en 1932 : Près de soixante-dix dessins, un fauteuil monumental et un vide poche. Comme moi, venez admirer Loïe Fuller ou Ma Colette, un éloge de la grâce et du mouvement.

Bon week-end à Strasbourg !

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