Pour sa troisième exposition thématique au Palazzo Bonvicini, au cœur de Venise, la Fondation Valmont a demandé à quatre artistes contemporains de présenter leur vision de l’histoire d’Alice in Wonderland, conte en miroir, aux déclinaisons infinies, dont l’imaginaire traverse les époques en gardant toute son actualité. Dans un cadre de toute beauté les artistes ont pu s’exprimer en toute liberté.

Un concept novateur

Alice in Wonderland est un roman fantasque et fantastique publié par Lewis Caroll en 1865. Ce récit victorien s’empare des thèmes de la recherche du soi, de la traversée de l’inconscient et de la force du rêve. C’est une quête initiatique qui s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Son universalité en a fait un mythe. Elle irrigue la culture et a inspiré illustrations, œuvres cinématographiques ou littéraires du 19e siècle jusqu’à aujourd’hui.

Parce qu’un conte se raconte toujours au présent, il a permis aux artistes invités par Fondation Valmont de se pencher sur des thèmes à l’actualité brûlante. Un nouveau conte (ou un conte renouvelé) naît de cette révision : Alice in Doomedland. La puissance évocatrice du jardin des merveilles se mue en un regard sans concessions sur le monde d’aujourd’hui. Celui-ci est-il condamné comme l’annonce le titre, volontiers provocateur ? Le ré-enchantement du quotidien par le biais de l’art invite à se poser la question, pour éventuellement y apporter des solutions.

L’œil affûté de deux curateurs - Luca Berta et Francesca Giubilei - orchestre ces visions successives et collectives. Ils font de l’exposition un véritable parcours, circulaire et personnalisé. Comme Alice, chacun sera alors amené à ouvrir ou non certaines portes, à prendre le temps de se saisir des œuvres qui sont autant d’interprétations éminemment personnelles de l’esprit du conte, plutôt que de sa lettre. Les quatre créateurs suivent le regard d’Alice, intrépide et curieux. Ils le tournent vers des problématiques contemporaines. Sollicitant tous les sens des visiteurs, ils les plongeront dans une visite immersive autour des expériences d’éveil et de réveil.

L’Exposition

Ce projet collaboratif original Alice in Doomedland réunit Didier Guillon, le duo collaboratif Isao et Stephanie Blake, et Silvano Rubino. Chacun a produit, pour l’exposition, une installation unique conçue sur-mesure pour l’espace majestueux du Palazzo Bonvicini. En outre, une œuvre collective à l’envergure totale rassemble leurs approches en une réalisation commune. En effet, Alice in Doomedland résulte d’un processus en équipe exigeant, qui a vu se réunir les artistes et les curateurs en amont. Lors d’un workshop, ils ont échangé sur les résonances provoquées en eux par le monde foisonnant d’Alice, guidés par la lecture des curateurs. Au terme d’un long murissement fructueux, chaque démarche artistique a trouvé à s’exprimer dans sa singularité, en écho cependant les unes avec les autres. Expérimentations sonores, filmiques, colorielles ou olfactives, pratiques de la céramique ou de l’illustration se côtoient et s’enrichissent ainsi depuis la conception jusqu’à la présentation.

L’intérêt que porte Fondation Valmont à une pratique collaborative, ouverte et conviviale de l’art trouve ici tout naturellement à s’exprimer. L’ensemble qui en résulte est unique. Il est composé de pièces originales, commandées par la fondation aux artistes pour l’occasion et réalisées sur-mesure. Ces œuvres se déploient avec l’ambition de proposer une expérience totale aux visiteurs. L’organisation à but non lucratif newyorkaise Publicolor a également été sollicitée afin d’inviter ses étudiants à participer à l’exposition collaborative en travaillant sur le développement d’une célèbre scène du conte.
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Tête à tête avec Didier Guyon : la transmission de la Fondation

Attitude-Luxe a rencontré Didier Guillon, le Président de la Fondation Valmont, afin d’évoquer le sujet de la transmission, car dès janvier 2022, il souhaite passer les rênes de la Fondation à son fils, Maxence.

Didier Guillon a le désir de mettre en place un processus de transmission afin de passer le flambeau de la Fondation Valmont entre lui et son fils, Maxence. De son point de vue, il s’agit de savoir échanger leurs idées, leurs points de vue, et définir l’espace à partager ensemble afin de trouver le bon chemin, celui où chacun puisse s’épanouir.

Savoir transmettre

L’équation de la transmission n’est pas forcément simple, surtout en famille, Didier Guillon en sait quelque chose, lui qui est un héritier Mustela. Cette célèbre entreprise pionnière des soins pour bébés et enfants, qui à la suite d’une mauvaise transmission, a évincé la famille Guillon de la marque

Avec Sophie, la mère de ses trois enfants, très impliquée dans le Groupe Valmont, ils ont cherché à comprendre si Maxence et Capucine avaient envie de prendre la suite, s’ils pouvaient se passionner pour « le produit ». Maxence, à bientôt 23 ans, a émis le souhait de s’orienter vers la Fondation, tout en ayant une activité professionnelle dans le même temps. L’objectif de Didier Guillon est de faire entrer quelqu’un qui a un regard neuf, amener une certaine fraicheur d’esprit, une ouverture, le nouveau Président devra également s’investir pour chercher de nouveaux partenariats artistiques. Dès la fin de l’année Didier Guillon va s’installer à Venise pour se concentrer sur la création artistique. Il évoque le désir de travailler sur ses propres œuvres, qui sont présentées, entre autres, dans les Maisons Valmont.

Quant à Capucine, elle finit ses études de stratégie, management à Singapour et pourrait être amenée à remplacer sa mère à la tête du Groupe. La benjamine du haut de ses 16 ans a encore le temps de réfléchir à son avenir !

Savoir échanger

Nous avons demandé à Didier Guillon quels sont les artistes que lui a fait découvrit son fils, et inversement. Il nous a cité spontanément Robert Combas* et Penck.**

*Robert Combas a apporté à l’aube des années 80 une nouvelle peinture figurative. Présent sur la scène artistique dès 1979, il est le créateur d’un mouvement que Ben appela « LA FIGURATION LIBRE », mouvement regroupant : Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas et Hervé Di Rosa. Source : www.combas.com

** A. R. Penck est le pseudonyme du peintre et sculpteur allemand Ralf Winkler. C’est un néo-expressionniste connu pour son langage pictural de personnages et de symboles simplifiés.

Et de son côté, Didier Guillon a initié son fils à des artistes comme Pollock* et Rodko.**

*Jackson Pollock, né en 1912, à Cody dans le Wyoming, et décédé en 1956 à New-York. C’est un peintre de l’expressionnisme abstrait, mondialement connu de son vivant. Il a réalisé plus de 700 œuvres et a eu une influence déterminante sur le cours de l’art contemporain. Il a fréquemment employé les techniques du all-over et du « dripping » qui l’ont rendu célèbre.

**Mark Rothko, né Marcus Rothkowitz en Lettonie en 1903, et décédé en 1970 , est un peintre américain classé parmi les représentants de l’expressionnisme abstrait américain, Il est célèbre pour ses grands aplats colorés.

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Informations pratiques

Exposition du 22 mai 2021 au 27 février 2022

Adresse : Palazzo Bonvicini, Calle Agnello – Santa Croce 2161A – Venise

Site : www.fondationvalmont.com

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Partenaire : Fondaco dei Tedeschi

Visuel : la chambre rose du Palazzo Bonvicini©FondationValmont