A trente minutes de Paris, voici un lieu atypique situé sur l’aéroport de Paris-Le Bourget : le musée de l’Air et de l’Espace. Il est l’un des premiers musées aéronautiques du monde par son ancienneté et par la richesse de ses collections, et présente un ensemble historique exceptionnel dans les trois domaines du vol : l’aérostation, l’aviation et l’espace. Venez vivre une véritable expérience à travers l’histoire de la conquête de la 3e dimension avec plus de 150 avions, des satellites, fusées, maquettes, objets d’art, tenues de vol ou documents historiques. Décollage immédiat avec Hélène FELTIN


 


Un lieu d’histoire, berceau de l’aviation mondiale

Le musée de l’Air et de l’Espace qui vient d’être entièrement rénové a un peu plus de 100 ans. Créé en 1919, il a rejoint en 1975 le terrain du Bourget, lui-même créé en 1914 pour défendre Paris des bombardements aériens allemands. Il est le seul musée aéronautique au monde à être installé sur un terrain historique, qui plus est encore en activité.
C’est ici que sont lancées, dès 1919, des liaisons commerciales vers Bruxelles et Londres, faisant du Bourget l’un des tout premiers aéroports à avoir émergé au monde. Dans l’entre-deux guerres, une centaine d’exploits ont pour point de départ ou d’arrivée Le Bourget. L’aéroport est ainsi le théâtre de l’envol en 1927 de Nungesser et Coli, tentant, à bord du Levasseur PL8 L’Oiseau Blanc, de rejoindre New York. Le musée conserve le train d’atterrissage de cet avion mythique. Une semaine plus tard, une foule considérable se presse sur le tarmac du Bourget pour célébrer le succès de Lindbergh, reliant New York à Paris aux commandes du Ryan NYP Spirit of St. Louis.
Les passagers téméraires des premières lignes commerciales affluent vers l’aéroport du Bourget pour s’essayer à ce nouveau moyen de transport. Si 740 passagers tentent l’aventure aérienne en 1919, c’est déjà une toute autre proportion en 1930 avec pas moins de 45 000 passagers et en 1935, 96 000 passagers transitent par l’aéroport du Bourget officiellement désigné « aéroport de Paris » par le gouvernement. À nouveau statut, nouvelle envergure. Pour cette vitrine de la France, un nouveau bâtiment devient indispensable : c’est l’architecte Georges Labro qui conçoit un bâtiment qui doit « ouvrir sur le ciel et sur le rêve ». Georges Labro réalise ainsi une idée avant-gardiste pour l’époque dont la Salle des Huit Colonnes est un joyau de l’Art Déco.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le terrain du Bourget devient une base allemande et des pistes en béton sont installées. Le développement de l’aviation civile au sein de l’aéroport d’Orly, à partir de 1946, puis l’ouverture en 1973 de Roissy-Charles de Gaulle sonne la fin de l’aviation commerciale au Bourget. Les collections du musée de l’Air et de l’Espace investissent les lieux à partir de 1973.

 


Une aventure humaine de la troisième dimension


Grâce à une scénographie sobre et moderne, le musée raconte toute l’histoire de la conquête de l’air à aujourd’hui. En traversant la Grande Galerie et les Huit Halls, on découvre par exemple le premier dirigeable, La France, dont la nacelle restaurée toute en osier, est présentée avec son gouvernail et son hélice de 6 mètres de long. Tableaux, affiches, objets d’art et bijoux montrent combien le pouvoir de voler a subjugué les esprits.

À la fin du XIXe siècle, Otto Lilienthal et Octave Chanute, parmi d’autres pionniers, expérimentent les conditions du vol stabilisé avec des planeurs. Fragiles assemblages de bois et de toiles, deux de ces engins témoignent, dans le parcours, de la genèse du plus lourd que l’air. Avec la conception de moteurs à explosion suffisamment légers et puissants, l’aéroplane capable de se soutenir en l’air peut enfin exister. À la suite d’Orville et Wilbur Wright et des premières expériences menées en France, l’aviation prend son essor décisif en 1908, année considérée comme celle où l’homme a véritablement maîtrisé le vol. De ces balbutiements de l’aviation, l’exposition présente des objets uniques au monde comme l’aéroplane automobile de Trajan Vuia, la Demoiselle de Santos-Dumont, l’Antoinette VII, ou encore le premier hydravion de l’histoire, l’Hydro-aéroplane d’Henri Fabre.

 


Dans le « hall 1939-1945 », on peut admirer Le célèbre Supermarine Spitfire, chasseur emblématique de la Royal Air Force, qui côtoie le non moins célèbre Douglas C-47A Skytrain aussi connu sous le nom de Dakota. Traversant plusieurs époques, le « hall des voilures tournantes » fait la part belle aux hélicoptères et aux autogires, devenus familiers dans le paysage aéronautique civil et militaire. Nous traversons maintenant le « hall de la cocarde », où sont exposés des avions ayant servi dans l’armée de l’air française des années 1950 à nos jours dont l’une des pièces phares est un Mirage 2000 (Dassault). Le « hall des prototypes » donne à voir le foisonnement technologique de l’après-Seconde Guerre mondiale et de l’ère du jet comme le Mirage III-V-01, prototype d’avion à décollage et atterrissage vertical. Dans le « hall collection Espace », nous sommes transportés bien au-delà de l’atmosphère terrestre avec notamment les fusées sondes, Ariane I et V, les missions Apollo,… Enfin le « hall Concorde » occupe un espace à part entière avec deux exemplaires de l’avion supersonique dans lesquels on peut grimper à bord !

 


Aller plus haut, aller plus loin avant de faire une pause gourmande

Connaissez-vous la circonférence du Soleil, la durée du voyage jusqu’à la planète Mars, le nom des constellations ? Savez-vous lire la carte du ciel, repérer les planètes et la Voie lactée ? Pour y répondre, rendez-vous au Planétarium : confortablement assis dans votre siège, vous voilà parti pour un voyage à la découverte de ce ciel étoilé à la fois familier et mystérieux.

Enfin, au pied des pistes, sur le tarmac, profitant d’une grande terrasse s’étendant sous les ailes du Boeing 747, le restaurant l’Hélice propose une restauration qui saura contenter toutes les envies, avec une salle lounge, une salle de restaurant, un bar, et un espace de restauration légère. Avec une décoration originale, distribuée en plusieurs ambiances (carlingue d’avion, tarmac, ciel étoilé), l’Hélice constitue un espace original et convivial en plein cœur de la plate-forme.

www.museeairespace.fr