Jusqu’au 19 janvier 2020, les amoureux d’une peinture de sujets populaires, à l’aspect enfantin, aux tons très colorés et proche d’un monde merveilleux vont être séduits ! Sur les pas d’Henri Rousseau et de Séraphine Louis, l'exposition révèle une constellation d'artistes tels qu’André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Jean Ève, René Rimbert, Dominique Peyronnet et Louis Vivin. Réunies pour la première fois à Paris, leurs oeuvres aux couleurs éclatantes livrent un pan souvent négligé de l’histoire de l’art de l’entre-deux guerres.




Autodidactes, comme le Douanier Rousseau qui les précède

Is sont venus à l’art en secret ou sur le tard, mus par une vocation contrariée, une injonction divine ou par l’Histoire. Ces artistes dits « naïfs » ou appelés « Primitifs modernes » ont concilié leur pratique artistique avec une profession souvent modeste. Engagé à l’octroi de Paris, Henri Rousseau arpente la périphérie parisienne. Il représente les bords de Seine, les fortifications, les parcs et les petites villes de banlieue. Ses personnages, minuscules, consacrent leur temps libre à la pêche ou une promenade dominicale. Après l’exposition universelle de 1889 , il peint sa première jungle. Malgré les rumeurs qu’il a fait courir sur son propre compte, Rousseau n’a participé à aucune campagne coloniale outre-mer, mais il est un visiteur assidu du Jardin des plantes de Paris et l’heureux possesseur d’un ouvrage publié par les Galeries Lafayette reproduisant quantité de « Bêtes sauvages ».

Cantonnier, employé de maison, lutteur de foire, imprimeur ou fonctionnaire des postes, s’ils ne se connaissent pas, certains exposent aux Salons, d’autres sont vus et soutenus par des amateurs influents. On trouve parmi ces derniers André Breton, Pablo Picasso, Vassily Kandinsky, Le Corbusier, Henri-Pierre Roché, Maximilien Gauthier, Wilhelm Uhde, Jeanne Bucher, Anatole Jakovsky et Dina Vierny, fondatrice du Musée Maillol.

       



Natures mortes, scènes domestiques, paysages et portraits de leurs proches.

La flore de Séraphine Louis est un monde en soi. Domestique dans un couvent et chez des particuliers en Picardie, elle a vraisemblablement eu accès à des ouvrages illustrés, peut-être même des catalogues d’horticulture. Ses premiers tableaux offrent au spectateur des fleurs et des fruits du quotidien, et avec les années, ses compositions végétales prennent une allure de plus en plus fantasmatique.

Revenue à la mode depuis la fin du XIXe siècle, la nature morte est à l’honneur : André Bauchant y montre son savoir de pépiniériste, Jean Ève s’essaie au faux bois, Camille Bombois et Dominique Peyronnet déploient leurs palettes éclatantes.

Plutôt inattendue de la part de ces artistes urbains du centre de la France, la marine lesinspire : paisibles scènes de pêche, Modernes Vénus sortant des eaux, baigneuses en costume de bain. Chez Peyronnet, la plupart des mers de Peyronnet, vues frontalement, sont vierges de toute présence humaine. Elles ne donnent à voir que l’immensité bleue des vagues à marée haute ou à marée basse, la mousse blanche de l’écume et les plissements du sable modelé.

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