« Lapérouse, maison de plaisirs depuis 1766 » : c’est ainsi que se définit ce restaurant mythique de la Rive Gauche parisienne. Avec l’aide de quelques bonnes fées, Jean-Pierre Vigato et Christophe Michalak, Cordelia de Castellane et Laura Gonzalez, cette Maison et ses célébrissimes salons privés, observatoire de la vie parisienne depuis deux siècles, ont rouvert après une rénovation très minutieuse. Chaque étage est une merveilleuse étape. En voyage avec Hélène FELTIN.

     


Une dream team dynamique et inspirée

Grâce à Benjamin Patou, président de Moma Group, Lapérouse ouvre un nouveau chapitre de son histoire en conviant l’excellence de l’Art de vivre à la française.
D’abord, le chef étoilé Jean-Pierre Vigato au parcours atypique et ancien propriétaire du res­taurant parisien Apicius : « Lapérouse est un en­droit unique, magique et mythique dans Paris. Et comme tous ces endroits uniques, magiques, mythiques... c’est un défi de tous les instants. Nous avons décidé de faire une carte inspirée de son histoire avec un vrai service classique à l’an­cienne ». Car, Lapérouse, c’est aussi le premier restaurant à décrocher 3 étoiles jusqu’en 1969. Challenge à relever ! Quelques plats sont déjà des classiques : La charlotte de pommes de terre de Noirmoutier et son caviar Lapérouse ou Le pigeon tendre, petits pois frais et sauce diable. Les desserts, quant à eux, sont créés par le chef pâtissier Christophe Michalak qui a fait ses armes dans des maisons renommées Fauchon, Pierre Hermé et Ladurée, ainsi qu’au célèbre hôtel Plaza Athénée. Sa carte propose des desserts traditionnels emblématiques et ul­tra gourmands comme le soufflé au chocolat et son sorbet à la noix de coco ou son Profiterole, vanille de Madagascar, pécan caramélisées et sauce chocolat Grand Cru.

En Cave, près de 800 références provenant de toutes les régions de France, classés du nord au Sud en suivant le sens des aiguilles d’une montre, par village, premier cru et millésime et la Bourgogne mise à l’honneur avec environ 7 000 bouteilles. Sauvée des eaux et de la grande crue de 1910, la Cave abrite deux salons exceptionnelles : le Veuve Clicquot et la table spéciale du chef, et le Salon d’Hôte pour des expériences œnologiques inédites.

    


Pour le décor des salons privées et de la salle à manger, la direction artistique est signée Cordelia de Castellane également directrice artistique de Baby Dior et de Dior Maison : « Un endroit si parisien, si élégant où se cachent des amours presque littéraires. Les murs exhalent la sensua­lité française et l’héritage proustien ».

Les meilleurs artisans de France ont rénové mi­nutieusement ce lieu sous la houlette de la dé­coratrice Laura Gonzalez : « Lapérouse nous transporte dans des décors intemporels à la fois chic-élégants au luxe décalé dans un Paris ro­mantique ».

 

   


51, quai des Grands Augustins

Maison historique fondée en 1766 par Monsieur Lefèvre, limonadier du roi, il en fait un négoce de vin, qui très vite devient une prestigieuse cave parisienne de vins de Bourgogne, baptisée « Lapé­rouse » par Jules Lapérouse en 1866, en hommage au célèbre navigateur Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse.
Avec Jules Lapérouse, l’excellence est partout : en cuisine, dans un service irréprochable et dans un cadre prestigieux. L’intelligentsia parisienne et les galants de l’époque ne s’y trompent pas : Georges Sand, Emile Zola, Marcel Proust, Charles Baudelaire, Guy de Maupassant, Alfred Musset, Gustave Flaubert… y ont leurs habitudes. L’adresse prend des airs de salon littéraire avec Victor Hugo qui y retrouvait sa famille autour de quelques confitures et madeleines maison qu’il avait en péché mignon. Offenbach vint y chercher matière à ses musiques parisiennes, Colette y écrivit « Chatte », Balzac s’en inspira pour son roman-feuilleton « La Maison Nucigen » en 1837.  Les années passent – le Second Empire, la Commune, la Troisième République, l’Occupation… – les illustres aussi, les salons demeurent. Eugène Delacroix, Hector Berlioz, Sarah Bernhardt, Orson Welles, Wallis Simpson, François Mitterrand. On dit que Serge Gainsbourg y rencontra Jane Birkin, … Woody Allen choisit l’adresse pour son film « Midnight in Paris »…

Avec leur atmosphère si particulière, les petits salons privés deviennent également l’antre des amours des sénateurs et des cocottes, qui miroir à l’appui, éraflent et vérifient la validité des diamants reçus. Lapérouse devient le restaurant où il fait bon s’encanailler à l’abri des regards et être vu. Parmi ses célèbres « cocottes », Caroline Otero et Liane de Pougy, qui, au fil de leurs ébats, écrivent à la Belle Epoque la légende érotique de la capitale. On raconte aussi que les sénateurs y rejoignaient leurs galantes par un souterrain secret… Enfin, c’est sous ses plafonds bas qu’est née l’expression « se taper la cloche ». En effet, les messieurs en hauts-de-forme se cognaient la tête dans l’embrasure des portes.

 

www.laperouse.com