C’est d’abord la couleur bleue qui remplit le regard, bleu comme l’Océan Atlantique. Franchie la frontière, le vert est partout dans le Pays Basque espagnol. D’Hondarribia où je vous vais raconter l’histoire d’une grande Villa néo-basque, en passant par Bilbao, Getaria ou Pasajes, un vent de culture souffle et a le goût de la tradition, des rites de l’accueil et des senteurs de la cuisine basque.
Comme on dit là-bas « Agur, bonjour !

Une villa de charme au cœur de l’histoire d’Hondarribia

J’aime les voyages en train. Ils vous préparent aux vacances, à la rêverie et créent de l’excitation. De Paris à Biarritz, je traverse rapidement la France et me voilà déjà au Pays Basque français. 30 minutes de taxi jusqu’à Hondarribia, j’ai franchi la frontière avec l’Espagne et suis entrée au Pays Basque espagnol. C’est magique et euphorique. C’est dans cette jolie ville que Caroline Brousse a conçu la Villa Magalean. Une Villa qui raconte l’histoire et le destin de 3 femmes au milieu du XXème siècles : Albertine à qui fut dédiée Villa Albertina devenue aujourd’hui Villa Magalean; Henriette, mariée pendant la guerre à un jeune réfugié basque espagnol du nom de Fernando Artola, première esthéticienne à s’installer à Hondarribia et Monette enfin, amie d’Henriette, grand-mère de Caroline qui découvre Hondarribia au début des années 50 et qui lui transmet son amour du lieu.

C’est ainsi que Caroline me raconte son histoire et ne tarit pas d’anecdotes sur la région. Elle explique aussi d’où vient le nom de Magalean : « magal » est un nom basque qui signifie à la fois « dans la jupe de la montagne » et « dans les bras de la mère ». Magalean fait ainsi référence à la situation géographique de la ville, lovée au pied du Mont Jaizkibel, à l’abri des tempêtes et des vents forts de la mer. Pris dans le sens « dans les bras de la mère », le nom renvoie à l’idée de se nicher dans un lieu intimiste et c’est ainsi que Caroline a voulu son hôtel où l’on vient se poser et se faire choyer, … ce que j’ai vécu exactement pendant 3 jours !

 

 

Je pose mes bagages dans la chambre « Baluarte de la Reina » aux teintes douces, un camaïeu de rose, blanc et prune. Comme chacune des huit chambres et suites, je peux admirer les hauteurs d’Hondarribia depuis mon balcon. Connectées deux par deux, elles peuvent à la demande se transformer en appartements de deux à trois chambres. Caroline n’a rien laissé au hasard en proposant des équipements high-tech et tous les services des plus grands hôtels. Affiliée à la marque Les Collectionneurs, la Villa Magalean est à l’image de ses équipes animées de générosité, d’exigence et d’épicurisme.

     

 


Située au pied de la vieille ville d’Hondarribia, il a fallu presque 3 ans à Caroline Brousse et au Studio d’architectes d’intérieurs Iñaki Biurrun pour restaurer la Villa Magalean. Toute la maison a été reconstruite, surélevée et agrandie d’une aile, dans le strict respect des codes architecturaux des années 50 et antérieurs. Cela se voit à la manière dont le toit a été refait avec ses poutres taillées, aux empierrements autour des fenêtres; sur les balcons en fer forgé, les carrelages andalous faits à l’ancienne, les moulures en plâtre, les corniches, les planchers en points de Hongrie.

Iñaki Biurrun, présent à San Sebastian et à Madrid, et Caroline ont chiné beaucoup d’objets telle la porte d’entrée qui date du XIXème siècle. Les murs sont peints en blanc « pour que chacun écrive une histoire pendant son séjour ». La décoration est constituée de pièces hétéroclites dans un mix-match de tendances, d’époques, de factures venues de France, de Belgique, d’Angleterre, du Danemark ou d’Italie.

 


Côté Cuisine, c’est la même chose avec une sélection très poussée de produits frais, locaux et faits maisons. C’est le rôle du Chef Juan Carlos Ferrando qui, avec son équipe, ne cherche pas à dénaturer le produit mais à le réinventer, magnifiant le terroir tout en s’inspirant de saveurs venues d’ailleurs.

Installez-vous au Mahasti et laissez-vous gâter dès le petit-déjeuner avec ses pâtisseries dont le fameux gâteau basque ou ses planchas. Quel que soit le moment, petit-creux de retour de promenade, pause goûter, autour d’un verre, pour le déjeuner ou le dîner, les propositions sont gourmandes. Originaire de Buenos Aires, le Chef a appris les grands plats de la cuisine française mais, c’est la région de la Rioja et le Pays Basque qui l’inspirent et le fascinent aujourd’hui. Il faut goûter ses maquereaux marinés, son turbot grillé ou ses artichauds au thym. Née de l’idée qu’il est impossible de concevoir la gastronomie sans le vin et vice versa, la cave à vins de l’hôtel navigue entre les plus beaux vignobles espagnols et français. On trouve donc des vins qui racontent des histoires de terroirs et de vignerons.
En terrasse au milieu du jardin ou à l’intérieur en écoutant le piano et ses accents jazzy, Mahasti est une table qui rend hommage à l’hospitalité espagnole et française au Pays Basque.

 

 

En choisissant la marque Cinq Mondes pour le Spa Henriette, Caroline Brousse a voulu faire un clin d’œil au monde et à ses richesses. Conçu dans une approche holistique du soin - ce qui se voit de l’extérieur vient de l’intérieur -, le Spa Henriette propose une promenade sensorielle au travers d’un cheminement ancestral qui rappelle celui des thermes d’origine. Hammam, table d’exfoliation, douche à expérience combinant aromathérapie et luminothérapie, sauna, massages. Unique à Hondarribia, le Spa Henriette propose des protocoles issus de cultures ancestrales qui travaillent la respiration, la détente et la circulation des énergies.


Pour les promenades, la Villa Magalean met à votre disposition des vélos ou une voiture électrique. La région dans un rayon de 100 kilomètres est en effet très riche : de San Sebastian à Bilbao, en passant par Getaria ou Pasajes, la palette des excursions culturelles est très variée. Mais, commençons notre programme de découvertes par la ville qui nous accueille : Hondarribia. Rendez-vous est pris avec le centre d’informations touristiques Arma Plaza. Depuis la terrasse du château médiéval Charles Quint, on comprend que la ville respire au rythme de la Bidassoa, qu’elle est ouverte sur la mer Cantabrique mais protégée par le mont Jaizkibel. Il faut se laisser porter dans les ruelles de la vieille ville pour admirer son tracé médiéval, ses palais élégants et ses jolies maisons aux balcons fleuris. Un peu plus loin, rejoignez la rue San Pedro, quartier des pêcheurs aux façades multicolores.

Enfin, notez que la Grande Histoire est aussi passée par la ville : c’est sur l’Ile des Faisans, tout à côté, qu’a été signé en 1659 le Traité des Pyrénées qui mit fin aux interminables guerres entre la France et l’Espagne. Et c’est dans l’imposante église gothique Santa María de la Asunción y del Manzano que, six jours avant la cérémonie solennelle à St-Jean-de-Luz, Don Luis de Haro, ministre espagnol, épousa par procuration, au nom de Louis XIV, l'infante Marie-Thérèse, qui devint reine de France en 1660. 

 


Flâner dans les ruelles de San Sebastian

Le lendemain, je rejoins San Sebastian pour une journée pintxos et shopping, mais pas que … La ville est en effet fière de son architecture et de sa promenade maritime par la plage de la Concha où j’admire ses deux grands lampadaires (une pendule et un baromètre) qui ont vu passer l’Impératrice Eugénie et la reine Marie Christine d’Espagne. En ville, c’est une succession de palais, de villas, de façades art nouveau et art déco. Allez voir le Grand Opéra, la Place de la Constitucion avec ses balcons surmontés de numéros qui remontent à l’époque où la place servait d’arène, et terminez par la Basilique Santa Maria. Pour le shopping, je recommande les boutiques Irulea et Benegas pour des souvenirs royaux et parfumés.

Je reprends ma petite voiture électrique pour la plage d’Ondaretta qui abrite le Peigne du Vent, l’une des oeuvres du sculpteur Eduardo Chillida. Pour aller plus loin dans la découverte de son œuvre, je recommande le musée Chillida Leku. Né à San Sebastian, Eduardo Chillida y a installé son musée dans une ancienne ferme du XVIème siècle entourée de 11 hectares de terrain et y a réuni une quarantaine de sculptures réalisées en acier Corten, pierre, albâtre, … 

 

 


Victor Hugo et La Fayette à Pasajes

Nouvelle journée, nouvelle étape. Savez-vous que Victor Hugo a séjourné presque une année à Pasajes ? En 1843, il choisit une maison typique avec accès sur la baie qui le surprit et l’émut. La maison abrite quelques souvenirs, tels sa chambre à coucher, des écrits et des gravures qu’il réalisa pendant son séjour. Il est vrai que Pasajes est emprunte de romantisme : la plupart des édifices se situe autour d'une seule rue, qui parcourt la rive orientale de la baie et qui passe parfois au-dessus des maisons, à travers des passages. Je découvre encore que c’est du port de Pasajes qu’embarqua en 1777 le Marquis de La Fayette pour l’Amérique afin d’y mener la guerre d’indépendance.

 

 

Après avoir dégusté des sardines grillées au restaurant Yola Berri, je prends « le bac » pour rejoindre le chantier d’Albaola et rencontrer son président Xabier Agote. Avec ses équipes, il s’est lancé dans une reconstitution extraordinaire celle du San Juan un baleinier du 16ème siècle dont l’épave avait été découverte en 1978 au Canada. Placé sous le patronage de l’Unesco pour la Reconstitution du San Juan, c’est un chantier colossal qui permettra aux deux pays de naviguer vers l’avenir à partir d’un passé commun. Grâce à des dons et à des subventions, la construction du baleinier San Juan est une illustration des premiers cargos transatlantiques qui hissaient les voiles du Pays Basque vers Terre-Neuve. Avant que le San Juan ne reprenne la mer, je vous invite à suivre au jour le jour sa reconstruction, et à visiter l’exposition consacrée à l’histoire maritime basque.     

 

©Irosbehere Andde – France 3 Aquitaine


Enfin, je ne pouvais pas terminer cette échappée au Pays Basque espagnol sans visiter deux grands musées incontournables : celui de Guggenheim à Bilbao et de Cristobal Balenciaga à Getaria.

Depuis son inauguration en 1997, le bâtiment imaginé par Franck Gehry attire toujours autant de monde. Il faut dire que les œuvres des collections permanentes sont prestigieuses : Jeff Koons, Richard Serra, Barcelo, Chillida, Louise Bourgeois. En ce moment, le musée met à l’honneur les Marines de Gerhard Richter, Jenny Holzer ou encore Lucio Fontana. Prévoir aussi du temps pour déambuler à l’intérieur et à l’extérieur du musée pour s’imprégner de l’œuvre sculpturale et spectaculaire de Gehry.

Autre ambiance, autre poésie, celle proposée au musée Cristobal Balenciaga à Getaria. Cette nouvelle exposition intitulée « Mode et Patrimoine » interroge sur le vêtement / œuvre d’art ? Celui qui s’est retiré de la vie artistique en 1968, est né à Getaria en 1895. Dès 1906, à l’âge de 11 ans, il crée sa première robe pour la Marquise de Casa Torres qui deviendra son mentor. Célèbre pour la ligne « tonneau », le costume semi-ajusté, la tunique, la robe « sac » ou encore la robe « baby doll », Balenciaga privilégie le minimalisme conceptuel et la technique. Le musée est conçu avec beaucoup d’esthétisme et une scénographie qui met en valeur des pièces exceptionnelles. Christian Dior disait de lui « Avec les tissus, nous faisons ce que nous pouvons. Balenciaga, lui, fait ce qu’il veut ».
En quittant le musée, des images féériques plein la tête, rejoignez à pied le village de Getaria et ses charmantes maisons de pêcheurs. N’oubliez pas d’entrer dans l’église de San Salvador, dont le sol est incliné du fait du terrain rocailleux et empruntez le tunnel creusé sous l’église pour rejoindre le port et la plage.

 

                                                                                                                       © Gerhard Richter, Bilbao, 2019

 

 

www.villamagalean.com

www.inakibiurrun.com

www.armaplaza.eus

www.cristobalbalenciagamuseo.com

www.guggenheim-bilbao.eus