Après Kuala Lumpur et sa vie citadine intense, je reprends la route vers le sud pour une escale de 2 nuits à Malacca. Mes lectures sur cette ville m’ont enthousiasmée car on la décrit comme une cité mutliculturelle au charme un peu desuet. Classée au Patrimoine de l’Unesco en 2008, elle sera certainement un temps fort de mon voyage. Après un peu plus de 2 heures, ma voiture se gare devant l’entrée de l’hôtel The Majestic Malacca et je sens que les heures passées ici seront historiques !

L’ancienne demeure d’un richissime tycoon chinois

Petit retour en arrière… Construite dans les années 1930 par Monsieur Leong Long Man qui importe d’Angleterre tuiles, fenêtres, mobiliers etc …, elle est une véritable maison victorienne à part entière. Transformée en hôtel, The Majestic devient rapidement en 1950 « the place to stay » pour les riches colons. C’est également entre ses murs qu’est annoncée l’indépendance de l’ancienne colonie britannique en 1957. Repris en 2006 par le groupe YTL Hotels, The Majestic Malacca réouvre 2 ans plus tard après une complète et minutieuse restauration.

La façade arbore une série de jolis volets verts ainsi qu’une large véranda rafraichissante. Il est à peine 11 heures du matin et la température atteint déjà 30 degrés. Je distingue deux portes, une grande et une plus petite. J’apprendrai plus tard que la grande était réservée à la première épouse du tycoon, la plus petite aux autres épouses…

La grande porte franchie (sic), je pénètre dans un magnifique lobby pavé de carreaux rouges et blancs. Je suis accueillie par une jeune femme en kebaya traditionnelle fermée par trois jolies broches en argent et en sarong rosée. De larges fauteuils en cuir brun me tendent les bras et je m’y installe pour déguster une délicieuse citronnade. L’élégance du lieu me ravit et me rappelle d’autres adresses mythiques à Singapour, Hanoï ou Bangkok.

     


L’hôtesse m’escorte jusqu’à ma chambre située au 5ème étage. De la fenêtre, je distingue la rivière qui traverse la ville et des maisons en bois coloré. Ma chambre divisée en deux – salle de bains et espace nuit – est décorée de soieres vert amande. Le lit à baldaquin ainsi que le sol sont en bois sombre qui exale un léger parfum. Sur la table de nuit, se trouvent deux Nyonya Kuiy qui se laissent savourer avec délice ! Près de la fenêtre, une belle méridienne invite à la rêverie ou à la lecture car tant de grands écrivains – planteurs sont passés par là, tels Henri Fauconnier ou Pierre Boulle, et je me dis que j’y reviendrai un peu plus tard dans la soirée. Mais pour l’heure, la ville m’attend et je trépigne.

    


La plus vieille ville de Malaisie

Je commence tout d’abord ma visite par la villa Sentosa. Sise en face de l’hôtel, de l’autre coté de la rivière, elle est un petit musée à ciel ouvert et incarne l’art de vivre malais à travers son architecture et son traditionnel mobilier. Sentosa que l’on traduit par « paix, prospérité et harmonie » est la parfaite introduction à la ville de Malacca.

Selon plusieurs légendes, Malacca aurait été fondée au XIVème siècle par un prince de Sumatra descendant du royaume de Srivijaya. Rapidement, la ville devient incontournable : située dans un détroit, Détroit de Malacca, elle se trouve aussi au point de convergence des moussons du nord-est et du sud-ouest. Des atouts que vont très vite utiliser les grands navigateurs et les marchands : leurs bateaux sont en effet poussés vers l’ouest par les vents du nord-est et une fois leurs cales déchargées, ils peuvent rejoindre l’est poussés par les vents du sud-ouest. Suivent l’époque des sultans, des portugais avec Alfonso de Albuquerque, des hollandais et des anglais. Malacca devient alors le port le plus prospère de la région : près de 2000 bateaux l’accostent par an, plus de 80 langues sont parlées, et on trouve sur ses marchés de la porcelaine et des soieries de Chine, des tapis de Perse, des épices des Moluques, des broderies d’Inde, … Mais, la ville décline au début du XXème siècle : avec son port en eau peu profonde et la révolution industrielle, elle ne peut accueillir les grands bateaux qui lui préférent Singapour.

En faisant le tour à pied de Malacca, je retrouve cette Histoire à travers l’ordonnancement de la ville avec ses quartiers hollandais ou anglais, les façades colorées des chinois, les temples hindous. Carrefour maritime, Malacca est aussi une ville multiculturelle qui a su préserver son métissage et un charme incontestable ! Témoin de cet héritage, la place Rouge et la fontaine de la reine Victoria forment un point de départ idéal pour explorer le quartier colonial, l’Eglise Saint Paul et la Porta de Santiago. Il faut ensuite rejoindre Chinatown pour admirer les belles façades colorées plus ou moins grandes selon votre naissance ! Sans oublier l’intéressante mosquée Masjid Kampung Kling et le temple hindou qui la jouxte.

        

 



Les Baba Nyonyas de Malacca

Avant de visiter le musée des Baba Nyonyas, je passe par l’échoppe de Wah Aik : spécialisé autrefois dans la fabrication des chaussures miniatures pour chinoises aux pieds bandés, il présente encore quelques modèles en soie précieuse. Heureusement, ce temps-là est révolu !

Après avoir découvert les Baba Nyonyas à Paris au musée du Quai Branly, je me retrouve devant une ancienne demeure devenue musée privé. Anciens descendants des premiers immigrants chinois, les Baba Nyonyas ont en partie adopté les coutumes malaises afin de s’intégrer aux communautés locales. Réunion de trois maisons aux façades délicatement sculptées, le musée abrite des pièces exceptionnelles collectionnées par un riche négociant en caoutchouc en 1896. La visite guidée permet de découvrir la richesse d’un intérieur aux influences chinoises, anglaises et hollandaises. Parmi les objets exceptionnels, je remarque l’escalier en bois orné à la feuille d’or qui possède encore ses portes à l’étage pour se protéger des voleurs.

 

Tea time et dîner au Majestic

De retour à l’hôtel Majectic Malacca, j’explore le Lounge où le tea time vient d’être servi. Ses boiseries vertes, ses lampes traditionnelles et ses céramiques forment un ensemble subtil et élégant. C’est l’endroit idéal pour se remémorer sa journée et réfléchir à ces villes où, telle Malacca, les cutlures malaises, chinoises et hindous cohabitent si paisiblement ensemble. Un exemple à méditer du côté de l’occident.

Rafraichie par un bon bain, j’ai rendez-vous pour dîner au restaurant The Mansion. Situé au premier étage de la maison, on y accède par un magnifique escalier en bois. Sur le palier, un beau piano laisse présager une soirée musicale. Deux salles s’offrent à moi et je choisis celle qui s’ouvre sur la rivière et les maisons de Kampung Morten. La carte indique des spécialités Kristang. Issus d’une communauté eurasienne, les Kristang sont les descendants des colons portugais du XVième siècle qui ont épousé des malaises. Leur cuisine reflète cet éclectisme  dans les Sambals malais, les currys indiens, et l'appréciation chinoise pour les soupes et les ragoûts.

         


Prenez une inspiration

Labellisé Spa Village, un concept unique développé par YTL Hotels, le Spa de l’hôtel Majestic Malacca est un monde à part. Issus de la combinaison des influences malaises et chinoises, les soins s’inspirent des traditions locales. Chaque crème, chaque huite est préparée sur place et réalisée avec des ingrédients locaux. Après avoir bu un délicieux thé allongée sur un lit tradtionnel chinois, je suis ma thérapeute. Elle utilise pour me laver les cheveux un mélange parfumé de feuilles de pandanus et de jus de coco. Ayant choisi le massage Egg Rolling, elle me masse avec 2 œufs durs enveloppés dans un pochon chaud. Anti-stress, ce soin calme l’hyperactivité, apaise l’esprit et détend les muscles. Je confirme !

      


 

En voyage avec Qatar Airways

Compagnie nationale du Qatar opérant depuis plus de 20 ans. Elle connait actuellement la croissance la plus rapide du monde. Avec un réseau de plus de 160 destinations affaires et loisirs, elle opère 3 vols quotidiens depuis Paris et 5 vols hebdomadaires depuis Nice vers Doha. Elle a ajouté en 2018 Göteborg en Suède, Da Nang au Vietnam et Mombasa au Kenya et desservira de nouvelles destinations en 2019 dont Malte et bien d’autres.

Elle exploite une flotte moderne de plus de 230 appareils dont B787, B777, A350, A380, A319, A320 et A330.

Très plébiscitée, elle a reçu de nombreuses distinctions dont le titre de « Meilleure Classe Affaires au monde » dans le cadre des World Airline Awards 2018, organisés par l’organisme de notation indépendant Skytrax et « Meilleur Siège de Classe Affaires », « Meilleure compagnie aérienne du Moyen-Orient » et « Meilleur salon Première ».

La Qsuite, brevetée par Qatar Airways, présente le tout premier lit double du secteur aéronautique en Classe Affaires, ainsi que des panneaux coulissants offrant confort et intimité aux passagers qui peuvent ainsi créer leur propre suite privée. Une véritable innovation.

Qatar Airways est membre de l'alliance aérienne mondiale oneworld. Elle a été la première compagnie aérienne du Golfe à rejoindre oneworld, permettant à ses passagers de bénéficier de plus 1000 aéroports dans plus de 150 pays, avec 14250 départs quotidiens.

  • Prix d’appel pour un Paris / Kuala Lumpur : 630 euros




BON A SAVOIR

Sésames :

www.ytlhotels.com

www.qatarairways.com

www.bambooadventures.com.my

Langue officielle : Le malais. L’anglais est parlé par presque toute la population

Monnaie : Ringgit (Rm) : 4,5Rm pour 1 euro

Climat : Le climat équatorial marqué par la chaleur et l'humidité. Incontestablement de mars à mai, puis en septembre et octobre constantes

S’envoler : Environ 16 heures avec une escale à Doha avec Qatar Airways

Décalage horaire : +7 heures

Vaccins : DTP, Hépatites A et B ; fièvre typhoïde

Visa : Passeport valable 6 mois après la date de retour. Pas besoin de visa.

Coutumes : L’islam est la religion d’État. Il cohabite avec le bouddhisme et l’hindouisme