L'artiste- joaillier russe, Ilgiz Fazulzyanov, âgé de 50 ans, demeure un des maîtres incontestés de l'émail à chaud. Après avoir exposé avec succès ses créations au musée du Kremlin à Moscou, il ouvre sa première galerie en France, à deux pas de la place Beauvau et du palais de l’Élysée. Son savoir-faire et sa passion pour la haute joaillerie a suscité notre curiosité. C'est pourquoi nous avons choisi de l'interviewer.

Quel est votre parcours dans le monde de la joaillerie ? De quelle manière avez-vous débuté dans ce domaine ?
Je suis diplômé de l'École d'Art de Kazan « Nikolaï Fechine », puis j'ai commencé à confectionner des pièces de joaillerie. En 1994, je découvre l'art de l'émail et je me mets à développer ma propre technique.

Selon vous, que trouve-t-on de si passionnant dans l'art de la joaillerie ?
La possibilité d'aller toujours en avant, de perfectionner mon art à l’infini.

Quelles sont les décisions qui vous ont motivé à lancer votre marque ainsi que votre galerie ?
Pour un artiste, il est essentiel d’être reconnu par le public, moi j'ai eu cette chance, donc j'ai lancé ma marque. Plus tard, en 2016, avec le succès international de mon exposition personnelle au Musée du Kremlin « La haute joaillerie inspirée par la nature - Ilgiz F. », les visiteurs sont venus du monde entier pour décourir mes créations. Ensuite, j'ai réfléchi à l’ouverture d’une galerie dans une grande capitale. J'ai choisi Paris, ville qui m'inspire.

En trois mots, comment qualifieriez-vous vos créations ?
Extraordinaires, qualitatives, uniques.

Quelles ont été vos toutes premières créations ? Comment les avez-vous réalisées ?
C’est difficile à croire, mais j'ai débuté avec des instruments de dentistes (à l'époque soviétique, il était difficile d'avoir de vrais instruments de joaillier). Mes proches m'ont soutenu en donnant leurs anciens bijoux à refondre. Une de premières pièces a été le bracelet « Bindweeds ».

Où sont fabriquées et distribuées vos collections ?
Toutes mes créations sont faites à la main, à Moscou, dans mon atelier. Les points de vente sont multiples : en Angleterre (Londres), au Japon (Tokyo) et dans mes propres galeries situées à Moscou et Paris au 4 rue de Miromesnil, dans le 8ème arrondissement de Paris.

     
Quel type de public souhaite- vous cibler ?
Je ne cible pas … j'ai un univers qui s’adresse à tous ceux qui trouvent cela beau.

Quelle est la fourchette de prix de vos collections ?
A partir de trois mille cinq cent euros (dans ma galerie à Paris), jusqu’à des commandes « sur- mesure », faites à Moscou qui n’ont pas de prix fixes.

Parmi toutes vos créations, quelle est la pièce maitresse ?
Après 25 ans de carrière il est très difficile de dire ce que je préfère. Les créations sont comme des enfants, chacun reflète une partie de ma vie. Certaines pièces d'exception ont fortement marqué mon parcours, comme par exemple la composition « Les bouvreuils » qui a remporté la médaille d'or du concours « International Jewellery Design Excellence Award » à Hong Kong.

Dans quels pays le marché de la joaillerie est-il porteur, favorable ?
Je ne suis pas expert du marché, mais mes pièces trouvent des amateurs dans le monde entier.

Que conseilleriez-vous aux jeunes entrepreneurs et étudiants du monde de la haute joaillerie ?
D'abord étudier l'histoire de l'art et l'histoire de la haute joaillerie, puis trouver leur chemin, leur manière de créer. Il ne faut jamais copier les autres. Il faut étudier méticuleusement les techniques du passé, mais toujours aller de l'avant.

Quels sont vos projets à venir ?
Développer mes Galeries à Moscou et à Paris. Et plus largement : regrouper les meilleures pièces de haute joaillerie de tous les continents et faire voyager cette exposition à travers le monde.

Envisagez-vous des partenariats avec des marques de prêt-à-porter, notamment à l'occasion des fashion week ? 
Oui j'envisage de tels partenariats, mais je préfère pour le moment réserver la surprise…





Galerie F.Ilgiz

4 rue de Miromesnil
75008 Paris