Du haut de ses 23 ans, Adrien Savary fait le plongeon dans le grand bain du cinéma. Jeune réalisateur normand, il monte des projets de courts métrages, documentaires, clips musicaux et écrit beaucoup de scénario. Un talent prometteur que le festival de films francophones Cinémania (Montréal, Québec), a su percevoir puisqu’il fait partie du Jury jeunesse de la délégation francophone de cette édition, créée à l’occasion des 50 ans de l'OFQJ (Office franco-québécois pour la Jeunesse).

 
 


Être jury jeunesse ça représente quoi pour vous ?

C’est une véritable chance d’être ici à Montréal, dans un festival où l’on fait confiance à la jeunesse à travers un jury uniquement composé de jeunes professionnels du monde du cinéma. Enfin on laisse vraiment la parole aux jeunes, et ils ont beaucoup de choses à dire ! Avec Cinémania en plus, nous découvrons surtout des premières créations, c’est particulièrement inspirant.

 

Le jury est uniquement composé de français et de québécois, que penses-tu de cet échange ?

C’est une expérience extrêmement enrichissante, cela permet de croiser les regards. Nous n’avons pas la même culture, nous n’avons pas grandit avec les mêmes films, nos sensibilités sont différentes. Les films cultes au Québec ne sont pas forcément les mêmes qu’en France et je trouve cette confrontation vraiment intéressante, c’est un choc des cultures qui peut autant être dans l’opposition que dans la complémentarité.

 

L’édition 2018 du Festival Cinémania met à l’honneur votre région natale : la Normandie, cela représente quoi pour vous d’en porter les couleurs au Québec ?

J’en suis particulièrement fier, pouvoir représenter la Normandie cette région où j’ai grandi, cela représente beaucoup pour moi et me rappelle d’où je viens, d’autant plus que c’est la toute première fois que je foule le sol nord-américain. Je ne savais pas que le Québec accordait autant d’importance au cinéma francophone. Cet intérêt et cette curiosité incroyable révèle le caractère particulièrement ouvert du public québécois qui prend les choses comme elles viennent, sans émettre aucun jugement, un esprit de la francophonie qui est touchant.

 

La surprise de cette 24ème édition du Festival Cinémania ?

En tant que jury, notre choix va se révéler difficile, car nos sensibilités se contre-choquent tout en se nourrissant. Et pour des premières réalisations en long-métrages, il y a d’incroyables découvertes, c’est vraiment galvanisant. Tous ces regards sont salvateurs, car confronter son propre regard à celui des autres, cela permet de se remettre en question, c’est quelque chose que je recherche en tant que réalisateur. C’est aussi pour cela que j’expérimente énormément, je ne tiens pas à me coller une étiquette de genre, mon métier c’est le regard et le mien je souhaite le garder le plus varié possible.