Il est le street artist le plus cher au monde, mais aussi le plus recherché ! Le modus operandi de Banksy : pas de signature, pas de galerie et aucune identité. Les œuvres de l’artiste mystère s’arrachent entre collectionneurs et atteignent des sommets aux enchères. Depuis le 20 juin 2018, nombreux pochoirs ont été découverts dans les rues de Paris, preuve du passage de l’artiste dans la ville de l’art… La chasse aux trésors est ouverte !





Vous ne pouvez pas avoir raté l’information… Depuis quelques semaines la rumeur gronde sur nos pavés : Banksy est (ou a été) de passage à Paris ! C’est le 20 juin dernier que des premières œuvres attribuées au street artist le plus renommé du moment ont été relevées sur les murs de la ville lumière. Napoléon, migrants, nazisme, mai 68, Bataclan… L’artiste secret n’a pas hésité à choisir les sujets d’actualités et de l’histoire les plus glissants en France. Car pour l’artiste, qui ne rechigne pas à dénoncer la violence de notre monde contemporain, l’art est le vecteur d’un message, bombes et pochoirs constituant ses propres armes.


Le premier pochoir à avoir été découvert sur les murs de Paris, est sans doute aussi le plus marquant de cette mystérieuse série. Une fillette noire en salopette, hissée sur une cagette de bois abîmée, recouvre une croix gammée par un motif de fleurs roses orientalisantes. La bouche entrouverte, elle nous regarde, c’est nous qui la surprenons en plein flagrant délit de camouflage de l’horreur. Au-delà du style particulièrement reconnaissable du pochoir, ce même motif était présent sur une œuvre présentée lors d’une exposition à Bristol (Go Flock Yourself, 2009), permettant ainsi d’attribuer l’œuvre à Banksy lui-même. D’autant plus que la fillette apparut Porte de la Chapelle (près de l’ancien premier accueil des réfugiés), suite à la journée mondiale des réfugiés.

Après cette première trouvaille, la capitale prend la fièvre Banksy et les parisiens se mirent à chercher sans relâches d’autres pièces cachées sur les murs. Un moyen pour chaque habitant d’admirer plus encore, chaque centimètre de la ville. Désormais, elles sont au nombre de huit, et peut-être n’ont pas toute encore fait surface.



Le street artist, maître de sa propre communication, a depuis revendiqué certaines d’entre elles sur son profil Instagram. Et la première qu’il signe officielle via les réseaux sociaux est un rat apposé sur un flanc du Centre Pompidou. Le rongeur, très récurrent dans son œuvre, porte un foulard autour de la gueule et un cutter entre ses pattes. En légende, l’artiste inscrit : « 50 ans après la révolution de mai 1968 à Paris. Le lieu de naissance du dessin. » Voilà de quoi officialiser les choses après plusieurs jours de suspens haletant, Banksy publie quotidiennement ces œuvres que l’on sentait de sa propre patte.

 

D’un maître mutilant son chien à la Sorbonne à Napoléon sur son cheval blanc (détournement d’une œuvre de Jacques Louis David, conservé à Versailles) dans XIXème arrondissement, en passant par un saut de champagne près de Montmartre, une femme voilée sur la porte de secours du Bataclan ou encore un couple de vieilles souris admirant la Tour Eiffel… Quel sera votre Banksy ? Celui qui vous ressemble ? Celui sur le pas de votre porte ou près de votre monument favori ? Mais est-il seulement un « vrai » Banksy ? Toute la puissance d’une œuvre, non signée certes, mais qui soulève toujours autant de débats et polémiques : quelques jours après sa découverte, la fillette fut elle-même recouverte d’une couche de peinture bleue… Admirez votre Bansky, tant qu’il est encore temps !