« On le voit et, aussitôt, le cœur trébuche : est-ce bien un arbre ou une créature issue des contes, dont le tronc ressemble à un corps tourmenté et les racines à des excroissances tubéreuses et tuméfiées où coule en abondance une sève odorante aux pouvoirs magiques ? »

Sous la plume d’Ananda Devi, les arbres majestueux croisés au hasard des allées des 37 hectares du Jardin Pamplemousse pourraient bien s’animer. C’est par cette voix majeure de la littérature française de l’Océan indien que j’ai eu envie d’ouvrir ce voyage à l’île Maurice, sous le signe de la botanique et de sa fleur emblématique anthurium. Quel plus beau point de départ en effet que ce jardin extraordinaire de renommée mondiale ? Car à sa manière, il est une évocation de l’histoire de l'Îsle de France (ancien nom de l’île).

Depuis 1988, il est baptisé « Jardin Botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam » en hommage au père de l’indépendance et Premier Ministre mauricien. Tout commence en 1735 avec le gouverneur de la Bourdonnais qui crée un jardin d’agrumes et un potager pour ravitailler les bateaux en route vers les Indes. Puis nommé intendant, le « botaniste du Roy et flibustier des épices » Pierre Poivre rachète le domaine en 1770 et le transforme en jardin botanique. Vous croiserez son buste à proximité du célèbre bassin aux nénuphars géants - Victoria amazonica – où trônent en majesté les fleurs de Lotus sacré - Nelumbo nucifera -. Avec les plants amassés au cours de ses nombreux voyages, il en fait un lieu d'expérimentation, successivement enrichi par deux autres passionnés, le botaniste Nicolas Céré, puis à partir de 1849, l’anglais James Duncan. L’immense portail en fer forgé blanc franchi, il ne reste qu’à se laisser envoûter… Palmiers, orchidées, bougainvilliers, lauriers des Antilles, litchis de Cochinchine, camphriers de Chine, arbres à pain des Philippines, muscadiers, girofliers, poivriers, tecks, acajous, manguiers, mangoustans, dattiers, cannes à sucre… La liste est longue : pas moins de 600 espèces de plantes différentes.
Photogaphies du Jardin Botanique Sir Seewoosagur Ramgoola dit "Jardin Pamplemousse" ©Mildrer Forman

Faire que la nature soit omniprésente et que l’hôtel se fonde parfaitement dans son environnement, tel a été le défi de l’architecte Maurice Giraud. Entre récif corallien et sentier de randonnée vers les sommets volcaniques, Maradiva est le seul établissement de l’île Maurice à proposer 65 villas, toutes dotées d’une piscine privée. Autre espace qui fait la part belle à la nature : le spa avec sa piscine au cœur d’un écrin arboré. Ici le bien-être s’inspire de la philosophie indienne, l’Ayurveda. Ainsi avant d’accéder à l’une des six salles de soins, une consultation de 30 à 40 minutes avec le médecin vous permettra de connaître votre « dosha » à partir duquel il vous prescrira un type de soin adapté.

Les activités de remise en forme et nautiques ne manquent pas, soit au sein de l’hôtel (yoga, vélo, marche…) ou à l’extérieur (catamaran, Golf Tamarina de 18 trous sur 43 hectares…) mais l’exploration de l’île reste un enchantement. Pour s’immerger dans la luxuriance des paysages de l’île : direction le Parc naturel de Casela. Au pied du Morne, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, des kilomètres de plages de sable blanc... Luxe oblige, que diriez-vous d’une virée dans la Rolls Royce de l’hôtel ? Au programme : une excursion d’une demi-journée avec pique-nique chic sur une plage. Si le service en villa est possible, l’ambiance raffinée des trois restaurants permet un véritable voyage gustatif. Au menu :  gastronomies mauricienne et internationale (Coast2Coats), cuisines indienne (le Cilantro) et japonaise (le Teppan).

Entre le chant des oiseaux, le murmure de l’océan, la luxuriance du parc, assurément, il règne un goût de paradis au Maradiva. Le luxe en toute discrétion…