Au coeur de Paris et du berceau historique du quartier de la Bourse, l’Institut National de l’Histoire de l’Art arbore une galerie historique et une bibliothèque se révélant être un pur joyaux de l’architecture de fer typique des siècles passés. En 2016, la bibliothèque de l’institut prend ses quartiers dans la salle Labrouste après une large campagne de rénovation, découverte d’une alcove secrète écrin de lumière abritant tous les savoirs.


Les collections de la Bibliothèque Nationale de France s’étendent sur deux sites : François-Mitterrand et le quadrilatère Richelieu. Ce dernier, qui tient son nom d’une des rues qui le délimite renferme un des plus secrets trésors architecturaux de la capitale. Le site fut composé autrefois du Palais Mazarin, de l’hôtel Tubeuf, de la galerie Mansart et de la Bibliothèque royale. En 1992, la Bibliothèque Nationale y élit sa demeure, installant le Fonds Jacques-Doucet dans la salle ovale. Fin 2015, la décision est prise d’installer le fonds dans l’ancienne salle de lecture de la bibliothèque.

A l’entrée de la salle Labrouste, le regard se pose sur une architecture à l'allure tant imposante que légère : une forêt de fines colonnes de fonte soutiennent neuf coupoles ornées de frises en céramique ivoire et or sur fond rouge sur plus de 1150 m². Au sommet de chacune des coupoles, des oculi (lucarnes rondes) ouvrent l’espace à une lumière diffuse, particulièrement uniforme. Un petit coin de paradis de fer et de couleurs, entre puissance métallique et voûtes aériennes.

Cet espace dédié au savoir, sur lequel aucune ombre se porte, est l’oeuvre d’Henri Labrouste, un architecte dont la maîtrise d’ouvrage et l’inventivité donnera vie à un témoignage de la modernité architecturale française du XIXème siècle. C’est en 1854 que lui est confiée la tâche de la reconstruction de la Bibliothèque Impériale alors composée de plusieurs antennes dont certaines tombent presque en ruine. Un tel chantier constitue un véritable défi pour cet esprit novateur. Après près de cinq années consacrées aux chantiers de la partie est de la bibliothèque (aujourd’hui cour Tubeuf et jardin Vivienne).

Ce n’est donc qu’à partir de 1859 que le plan de la salle Labrouste se dessine : un espace carré, prolongé au sud par un hémicycle, dont les dix mètres de hauteur sous plafond sont supportés par une armature complexe et particulièrement ingénieuse de fonte. Seize colonnes particulièrement fines - seulement dix centimètres de diamètres - filent vers les légères coupoles d’où s’échappe une lumière zénithale qui toucherait à l’ordre du sacré.

Au sud, l’hémicycle s’ouvre sur l’entrée au magasin des imprimés, elle-même encadrée par deux cariatides similaires à celles que l’on peut croiser sur les façades des hôtels particuliers parisiens. Derrière l’hémicycle, 1218 m² renferme 900 000 ouvrages, trésors d’une connaissance bien gardée.

En 2016, la rénovation de ces espaces uniques répond à plusieurs objectifs : entre la réhabilitation du bâtiment et des équipement et l’amélioration des conditions de conservation.
Une campagne essentielle à l’image du caractère d’exception des bâtiments de la capitale ; divin mariage entre le respect d’une histoire unique et son intégration au coeur des problématiques contemporaines.

Crédits Photographiques :
Salle Labrouste © Jean-Christophe Ballot / Oppic / BnF
Détail des coupoles de la salle Labrouste ©Jude Talbot / Oppic / BnF
Détail de l'hémicycle © Jean-Christophe Ballot / Oppic / BnF

Informations pratiques
Institut National de l'Histoire de l'Art 
Bibliothèque 
5, rue Vivienne - 75002 Paris 
M° Bourse (Ligne 3)