Cette semaine, direction le sud-ouest, direction Bordeaux, chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine. Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007, Bordeaux possède le plus vaste ensemble urbain ainsi distingué, mille huit cent dix hectares au total, soit près de la moitié de la superficie de la ville. Bordeaux est aussi plébiscitée pour sa gastronomie, son vin et sa vie culturelle. Il règne ici une effervescence positive et bienveillante, des énergies créatives, une cool attitude inspirée de sa proximité avec la côte Atlantique. Suivons les bonnes ondes !
 

 
©Nicolas Duffaure                                                                                            ©Alexandre Péribé


PREMIER JOUR

 
Le taxi remonte les quais de Sainte Croix, de la Monnaie, de Richelieu avant de pénétrer l’élégant quartier des Quinconces. Nous nous arrêtons devant le numéro vingt-cinq sur le Cours du Maréchal Foch. Derrière un magnifique porche, se cache une adresse discrète : Villas Foch. Œuvre du célèbre architecte bordelais Joseph-Adolphe Thiac, cet hôtel particulier du XIXème a été restauré avec beaucoup de soin, et reflète toute la majesté de la ville de Bordeaux. Propriété de la famille Tastet -Girard, Villas Foch est un hôtel 5*, qui incarne toute la magie de l’art de vivre à la Française. La décoration respecte le néo-classicisme du bâtiment en préservant par exemple l’escalier monumental, les riches moulures et corniches, mais ajoute des touches plus contemporaines comme un lustre aux proportions vertigineuses et aux boules colorées qui éclaire l’entrée.

      

Le service se veut chic et décontracté, mais sur-mesure parce que chaque hôte soit unique. Concierge et butler garantissent le confort et la sérénité de chacun. Villas Foch se trouve au cœur du triangle d’or bordelais à cinq minutes à pied de la Place de la Comédie et de l’Opéra National de Bordeaux, à quelques mètres de la célèbre Place des Quinconces, des adresses élégantes de la Place des Grands Hommes ou du Cours de l’Intendance.

 


13 heures sonnent à ma montre, l’heure de m’installer dans le Bar Ferdinand pour une pause gourmande. Confidentiel, intimiste, le lieu est charmant avec une décoration très bourgeoise et de bon goût : Bibliothèque, bar en onyx et cheminée en pierres d’époque. La carte propose des tapas et des cocktails personnalisés. Il règne dans ce boutique hôtel un calme divin qui donne envie de s’abandonner comme à la maison.

    

Passée la porte de ma chambre, j’ai l’impression d’y être attendue tant l’ambiance est chaleureuse. Chaque chambre a été conçue avec un soin d’orfèvre et sans ostentation. De vingt à soixante-cinq mètres carrés, elles ont chacune leur personnalité : Cosy est mansardée et douce comme une bulle de savon ; les Deluxe possèdent de grandes fenêtres de style haussmannien et sont habillées de couleurs poudrées et de fauteuils en velours ; L’Atelier sous les toits a été imaginé comme un atelier d’artiste avec sa grande fenêtre industrielle. Enfin, la Suite Foch est le joyau de cette demeure avec un parquet en pointes de Hongrie et un balcon filant ouvert sur les Quinconces.

 
« Bordeaux UNESCO » 

Je retrouve Véronique Baggio, guide à l’Office de Tourisme de Bordeaux. Véronique ne prétend pas me raconter toute l’histoire de sa ville en deux heures. Elle propose plutôt une déambulation, une flânerie au sein de Bordeaux, classé depuis 2007 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Véronique me rappelle avec fierté que ce sont mille huit cent dix hectares qui sont classés soit la moitié de la superficie de la ville. Si une première cité est née au troisième siècle avant Jésus Christ, l’histoire de Burdigala, ville de pierres et de vins connait son premier développement à l’époque romaine. Quelques siècles plus tard, à la suite du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt en 1154, la ville devient anglaise et le reste pendant trois siècles. Le XVIIIème siècle marque son âge d’or avec le commerce du vin et la mise en place du commerce triangulaire vers l’Afrique et les Antilles. Les allées de Tourny que nous venons de descendre symbolisent cet âge d’or, ainsi que le Grand Théâtre, l’un des lieux emblématiques de la ville. Un peu plus loin, le Palais de la Bourse s’impose sur une grande place qui ouvre enfin Bordeaux vers la Garonne. Chef d’œuvre de Gabriel, premier architecte du Roi Louis XV, elle se reflète aujourd’hui dans un merveilleux miroir d’eau de trois mille quatre cent cinquante mètres carrés. En remontant vers le centre, Véronique veut maintenant me montrer un autre incontournable : La Tour Pey-Berland et la Cathédrale Saint André. Ses murs ont en effet vu en 1137 le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et de Louis VII, le futur roi de France ainsi que l’union d’Anne d’Autriche et Louis XIII. Ce bref aperçu de Bordeaux me donne envie de me perdre dans ses ruelles, sur ses places et de terminer par la célèbre rue Sainte Catherine, longue de plus de un kilomètre !

     


Découvrir Bordeaux depuis la Garonne

Cet après-midi, j’embarque pour un point de vue inédit : Une heure et demie de croisière sur la Garonne à bord de la Maddalena, de la compagnie Yacht de Bordeaux. Construit en 1951, ce bateau en acier riveté a beaucoup de charme et propose une balade depuis le Pont de Pierre jusqu’au Port de Bassens. Je m’installe à l’avant du bateau où la vue est très dégagée. Tandis que nous prenons le large, je déguste mon thé et mon cannelé, inclus dans le billet. Nous nous dirigeons vers le nord et j’admire au passage la Place de la Bourse, les façades étroites du quartier des Chartrons, le pont levant Chaban-Delmas et la Cité du Vin. Nous suivons lentement les courbes de la Garonne tandis qu’Anne-Marie, notre guide, commente les grandes dates de Bordeaux. Au fil des quais, le fleuve à la couleur caramel raconte les liens étroits qui relient la ville au fleuve depuis toujours.

    


Restaurant Inima : La petite adresse qui monte

Salué par le guide Michelin qui aime sa cuisine créative, le restaurant Inima accueille les créations de la jeune cheffe moldave Oxana Cretu. Arrivée à Bordeaux comme jeune fille au pair, elle propose un menu largement inspiré par ses voyages au Japon. A la carte ce soir, donuts aux châtaignes, poutargue et mandarine, Saint-Jacques servis avec un kaki confit et un bouillon thaï, suivi d’un filet de mulet accompagné d’un risotto de céleri et d’agrumes. Inima qui veut dire « de tout cœur » porte bien son nom. Pensez à réserver car la salle est très confidentielle.

     



DEUXIEME JOUR

Ambiance industrielle et vintage au Marty Tapestry Collection by Hilton

Les bordelais le connaissent bien, mais le grand public assez peu. Nous avons choisi notre deuxième hôtel dans le quartier de Mériadeck. A une dizaine de minutes à pied de la Cathédrale Saint-André où trône en décembre le traditionnel arbre de Noël, ce quartier incarne un geste architectural fort à proximité du Bordeaux historique. C’est là que l’été dernier Tapestry Collection by Hilton a ouvert sa nouvelle adresse avant-gardiste : Le Marty. Derrière une façade mêlant béton et acier, l’hôtel inscrit son style industriel dans un quartier d’affaires en pleine mutation. C’est le groupe VICARTEM et sa filiale Younight qui ont imaginé ce 4* à mi-chemin entre lieu de vie et galerie d’art, comme l’indique son nom : « M » pour Mériadeck et « Arty » pour le positionnement et la décoration audacieuse de l’hôtel.

      

En entrant dans le lobby, mon regard est happé par la grandeur de l’espace, les couleurs vives et le mobilier très contemporain. Le desk de la réception évoque les anciens comptoirs des bistrots parisiens. En arrière-plan, des œuvres d’art sont proposés à la vente. C’est l’agence de Nell Caritey-Hergué qui s’est vue confier la décoration comme une expérience immersive, un début de voyage.

    


Avant de gagner ma chambre, je me dirige vers le Bar, illuminé par une dizaine de lustres très baroques. La carte est gourmande avec sa liste de spécialités bordelaises réalisées par La Cave à Titoune et Bouche. C’est l’heure de la détente et de bons moments entre amis ou entre collègues alors que la musique monte légèrement. Très convivial, le Bar accueille aussi le petit-déjeuner avec des viennoiseries signées Maison Lamour, consacrée meilleure boulangerie de France.

 

 

Les chambres se répartissent dans deux bâtiments dont un côté jardin où le silence est absolu. Ma chambre est équipée d’une jolie terrasse privée où je déguste un thé et trois petits cannelés. La décoration s’inspire des années cinquante avec une tête de lit lambrissée et des œuvres d’art colorées. Mais, ce n’est pas l’heure de me reposer. Bordeaux et deux de ses espaces les plus en vogue n’attendent que moi !

 

Dali et Gaudi aux Bassins des Lumières

On peut parler ici de lieu atypique … comme sait les dénicher Culturespaces. En 2020, ils ont investi l’ancienne base sous-marine de Bordeaux construite durant la Seconde Guerre Mondiale, pour créer un centre d'art numérique. Jouant entre des alvéoles en béton et des bassins d’eau, ce sont deux nouveaux spectacles qui sont présentés en ce moment : « Dalí, l’énigme sans fin » et « Gaudí, architecte de l’imaginaire ».
La première partie de l’exposition consacrée à Dalí débute avec un œuf géant d’où émerge l’artiste espagnol. Tour à tour, alors que les images se propagent sur les murs et se reflètent dans les bassins, nous sommes plongés au cœur d’une tempête de sable, dans les rues de Cadaqués, puis c’est un hommage à Gala, sa chère muse,… Accompagné par la musique des Pink Floyd, ce spectacle crée un point de rencontre entre surréalisme et poésie.
Dans la seconde partie, nous partons en voyage dans le monde de Gaudi, génie de l’architecture, à travers ses bâtiments aujourd’hui classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Nous nous promenons dans le parc Güell au rythme des compositions musicales de Gershwin, dans la Casa Batlló. avec ses formes Art déco. Puis, la Sagrada Família ouvre ses portes et nous découvrons ses clochers grandioses, vision onirique et intense.

 

 

Le CAPC fête ses 50 ans !

Crée en 1973, agrée Musée de France, labellisé Centre d'Art Contemporain d'Intérêt National en 2021, le CAPC, Musée d’Art Contemporain, n’en finit pas de raconter des histoires. Et pour commencer, celle de Bordeaux et du commerce triangulaire : Nous pénétrons en effet dans l’ancien entrepôt Lainé qui fut à l'origine destiné au stockage des marchandises, fruits du travail des esclaves des anciennes plantations coloniales.
La mission du CAPC est de faire connaitre l’art et de familiariser son public avec les formes changeantes de l'actualité artistique. Pour inaugurer ce cinquantième anniversaire, le musée a invité l’artiste tanzanienne Kapwani Kiwanga : Elle a investi la grande nef avec un projet « Retenue » qui fait écho au passé colonial et esclavagiste du lieu. Il s’agit d’une installation monumentale et légère, bleue et douce composée de rideaux de cordes qui interrogent sur les changements et sur la force du « tout est possible ».
Au premier étage, l’exposition « Ce qu’on ne voit pas » nous plonge dans le monde de Jean Sabrier. Artiste autodidacte et touche-à-tout, il a développé en cinquante ans une œuvre polymorphe, poétique et humoristique. Influencé par Piero della Francesca, Paolo Uccello, ou encore Marcel Duchamp, il expérimente plusieurs mediums comme la sculpture, la photographie, la peinture, l’édition ou en crée des films d’animation. C’est une exposition qui questionne elle aussi et qui décentre notre manière de voir et de penser.

    


Le Chapon fin, théâtre de la gastronomie française

C’est « la table du bien manger » comme il se désigne, depuis 1825. Passez la porte du 5 rue Montesquieu et vous entrez dans un décor imaginé par l’architecte Cyprien-Alfred Duprat qui, en 1900, construisit le fameux rocher, et le surprenant décor de rocaille coiffé plus tard d'une verrière. Les lieux virent défiler des rois, Alphonse XIII d’Espagne le plus fidèle des clients, Manuel II du Portugal, le sultan du Maroc, le prince de Galles, futur Edward VII, de nombreux artistes comme Sarah Bernhardt, Yvette Guilbert ou Toulouse Lautrec et bien sûr des hommes politiques, Aristide Briand et George Clemenceau. Le Chapon Fin est repris en 2011 par Sylvie Cazès que l’on ne présente plus dans le monde de la viticulture, l’œnotourisme et la gastronomie.
Fidèle à son habitude, elle s’entoure d’une excellente équipe et du Chef Cédric Bobinet, qui a fait ses preuves dans un restaurant étoilé de Paris, mais aussi au Danemark. A la carte, croque truite et pistaches, pavé de maigre accompagné de coquillages et haricots blancs, pigeon de Brannens fumé au sarment de vigne ou quasi de veau façon Orloff. Pour le dessert, mon palais se souvient encore d’une déclinaison autour du chocolat servie avec une crème glacée au grué de cacao. Enfin, côté vins, la cave historique du Chapon Fin ne compte pas moins de huit cents références, à déguster avec modération.

    



TROISIEME JOUR

A l’approche des fêtes, il me vient tout à coup des envies de shopping pour gâter les miens. Les tentations ne manquent pas à Bordeaux, y compris le dimanche où le lèche-vitrine est autorisé. Délimité par le cours de l’Intendance, le cours Clémenceau et les allées de Tourny, voici un quartier qui réunit des adresses élégantes et luxueuses. Le concept store Jane de Boy, dont les articles chics et décontractés évoquent le Cap-Ferret, vous accueille dans un grand appartement et propose des articles mode et lifestyle. Envie de douceurs ? Je vous recommande les chocolats Cadiot Badie et Hasnaa sans oublier les incontournables cannelés chez Baillardran. Enfin, les amoureux d’objets anciens, eux, se donnent rendez-vous dans le quartier des Chartrons et plus particulièrement rue Notre Dame. Les objets de curiosité et les belles antiquités ne manquent pas, y compris chez Cabanes & Châteaux qui recèlent de jolies trouvailles.

 

www.villasfoch.fr

www.hilton.com

www.bordeaux-tourisme.com

www.lecromagnon.fr

www.chapon-fin.com

www.yachtdebordeaux.com

www.capc-bordeaux.fr

www.bassins-lumieres.com