La Poste vient d’émettre un nouveau timbre dans la série Métiers d’Art initiée en 2016. Après le sculpteur sur pierre, le joaillier, le ferronnier, l’ébéniste, le maroquinier, le tailleur de cristal, le relieur, le facteur d’orgues, le graveur sur métal, le vitrailliste, le plumassier, le luthier, c’est le savoir-faire de l’éventailliste qui est à l’honneur.

De l’origine ...

Datant de l’Antiquité, l’éventail accompagne l’humanité depuis ses origines, sous forme de branchages tressés, de feuilles de lotus repliées et séchées ou de touffes de plumes. Les premiers ne se plient pas et permettent de rafraîchir l’air autour du visage. Prolongement du corps, l’éventail signifie les humeurs et est déjà vecteur de langage. Présent dans tous les rites religieux et spirituels, il est la métaphore du souffle divin et un messager entre le monde des vivants et celui des morts. Toutankhamon en fait un sceptre emblème de son pouvoir. Les chefs de guerre japonais en font une arme. À l’époque gréco-romaine, il devient accessoire de mode. Les deux principales formes d’éventails encore présentes dans nos usages actuels remontent au XVIe siècle, quand les Portugais les rapportent de Chine et du Japon : la forme « pliée » (monture rigide et feuille souple) ou « brisée » (brins rigides maintenus par un fil ou un ruban).

Catherine de Médicis en introduit le goût et les usages à la cour italienne et française, et c’est sous Louis XIV et Colbert que naît la corporation des éventaillistes, devenant l’un des joyaux des arts décoratifs français qui rayonnera dans toute l’Europe. De la fin du XVIIe siècle à la Révolution, il distingue la hiérarchie des femmes, parachève le raffinement de leurs tenues et devient vecteur du langage amoureux sous le nom de « paravent de la pudeur ». Il se pare aussi de poésie, de slogans révolutionnaires ou politiques. Le deuxième âge d’or s’étend du XIXe siècle aux périodes de l’Art nouveau et de l’Art déco, où se multiplient les brevets d’inventions illustrant l’excellence française. L’éventail se met ensuite en sommeil jusqu’aux années 60 où, une fois encore, il fait son grand retour dans la mode, puis dans nos usages sous ses formes les plus sophistiquées ou ludiques. En 2020, le métier d’éventailliste a été classé à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel et reprend une ampleur contemporaine entre les mains de rares artistes.
© La Poste - Frédérick Gay, éventailliste // 
Visuel : Création et Gravure Sophie Beaujard d'après © documents et éventails de Frédérick Gay.
 Informations techniques

Création et gravure : Sophie BEAUJARD
Impression : taille-douce
Format du timbre : 40,85 x 40,85 mm
Présentation : 15 timbres à la feuille
Tirage : 700 800 exemplaires
Valeur faciale : 1,80 € International
Conception graphique timbre à date : Sophie BEAUJARD

Carte : numérique
Tirage : 30 000 exemplaires
Prix de vente : 4,50 € (1 feuillet de 1 timbre)
Réf : 21 22 403 La carte est découpée comme un éventail et permet d’apercevoir le feuillet en dessous.

Visuel : Création et Gravure Sophie Beaujard d'après © documents et éventails de Frédérick Gay.
 

À partir du 13 février 2023, ils seront vendus dans la boutique « Le Carré d’Encre » dans certains bureaux de poste (hors souvenir), par abonnement ou par correspondance à Philaposte Service Clients Commercial Z.I Avenue Benoît Frachon, BP 10106 Boulazac, 24051 PÉRIGUEUX CEDEX 09, par téléphone au 05 53 03 19 26 et par mail sav-phila.philaposte@laposte.fr sur réservation auprès de votre buraliste (hors souvenir) et sur le site Internet www.laposte.fr

Frais de port offert à partir de 25 €