La civilisation Étrusque est l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée. Le Musée de la Romanité, au cœur de Nîmes, la met à l'honneur dans sa nouvelle exposition et transporte le visiteur dans un passé lointain, du IXe au Ier siècle av. J.-C. Un merveilleux voyage dans une période antique méconnue, à voir jusqu’au 23 octobre 2022.

Immersion au cœur d’une civilisation antique

Le musée de la romanité, avec l’aide précieuse, entre autre, du musée Archéologique National de Toscane et du musée Étrusque de  « Guarnacci » de Volterra, nous offre une approche particulière, créée spécifiquement pour lui. Deux sujets principaux sont traités, d’une part l’importance des échanges et des contacts des étrusques avec la population du Sud de l’Italie et la culture étrusque en général, sa religion, ses relations à l’au-delà et avec les divinités. Le développement du commerce, de la structure sociale et politique et bien plus encore sont mis en lumière à travers plus de 140 œuvres et objets, permettant au visiteur de s'immerger au sein de cette civilisation antique en admirant des objets de la vie courante, amphores, urnes cinéraires, attirail de guerre, bijoux, statuettes, etc.

La dernière partie de l’exposition met en exergue l’héritage des objets et des coutumes, ils nous aident à mieux les comprendre et à les localiser jusqu’à la plaine occidentale, puisque le peuple étruque occupe de manière stable un très grand territoire de la péninsule italienne qui va de la Toscane au nord du Latium, ces habiles navigateurs s’installent aussi sur une partie de l’Ombrie et de la Campanie et de la Plaine du Pô. Ils atteignent la Corse, les centres côtiers de la Gaule Méridionale et même les côtes ibériques.

 Une apogée de près de trois siècles

À partir du 9ème siècle av. J.-C., jusqu’au 1er siècle av. J.-C, l’âge de fer est l’occasion d’une grande ouverture vers l’extérieur. Des étrusques s’invitent très tôt dans le monde grecque avec l’art de la céramique. Le peuple étrusque connaît sa période d’apogée entre le VII et V av. J.-C, avant de tomber sous la domination des romains entre le IV et le 1er av. J.-C.  La grande puissance de Rome prend alors son essor.

Grâce à une épave qui contenait des millions d’objet, on sait que le métal brut produit dans le Sud de la Gaulle faisait partie d’échange avec les étrusques. A Saint Blaise, dans le sud de la Gaule, dans l’étang de Ber,  il a été trouvé une grande concentration d’épaves. Les grecs s’installent à Marseille et à partir de 600 av. J.-C les équilibres commencent à changer et vers 540 av. J.-C, les étrusques reculent.

Photo : Petit plat type Genuccilia, Collection Campana. Argile pétrifiée, deuxième moitié du IVe siècle av.J .-C.

À Lattes autour de 500 av. J.-C , des étrusques ont une sorte de rebond mais qui n’est qu’éphémère, et c’est une population locale qui s’installe. Les étrusques sont à la base de l’alphabet phénicien, leur alphabet a ensuite été transmis aux autres. Les spécialistes ont réussi à décrypter la syntaxe et les déclinaisons mais le lexique est limité, et on ne connaît pas la prononciation et la langue ne fait pas partie de l’origine des autres langues du sud.
Méconnue de beaucoup, la civilisation étrusque a laissé un héritage culturel important, qui influencera grandement la civilisation romaine, avec laquelle nous sommes aujourd'hui plus familier.

Photo 1 : Objets en alliage de cuivre de la cargaison de l'épave de Rochelongue (Cap d'Adge), vers 600 av. J.-C.                      
Photo 2 : Statuette au 1erplant d'Herclé ( gr. Héraclès, Lat. Hercule), première moitié du Ve s. av. J.-C.     
 
 

La civilisation étrusque 

La seconde section de l’exposition permet de mieux connaître la vie quotidienne des étrusques grâce à des objets personnels comme des armes, des pièces en céramique et des objets de toilette. A Vetulonia, ancienne cité étrusque, spécialisée dans le métal, des bijoux et de la vaisselle de banquets ont été trouvés dans les tombes des classes les plus élevées.
L'un des signes de la richesses des princes de la période orientaliste est la présence de superbes bijoux en or. Ces véritables chefs-d’œuvre témoignent d'un très haut niveau technique. Les femmes se parent de colliers, bracelets, d'anneaux pour tenir leurs tresses, des broches et de fibules à sangsue, caractéristiques de l'habit féminin.

En Étrurie, les femmes bénéficient d'une large émancipation, sans égale dans le monde antique. Elles participent aux événements public comme les banquets et ont une position assez paritaire. -pourtant critiquée par les grecs-. Ainsi peuvent-elles avoir des charges sacerdotales, elles ont en outre accès à l'écriture et à la propriété. À la différence des femmes romaines, les femmes étrusques sont identifiées non seulement par le nom de leur père mais aussi de la mère.

Certes la présence de servantes et servants est avérée mais aucune information n’a été trouvée sur existence d’esclaves. Néanmoins les banquets réservé à l’aristocratie, on constate que les romains ont pris beaucoup de la culture étrusque.

Le banquet, réservé à l'aristocratie et inspiré des Grecs, est l'un des moments les plus importants de la vie sociale dans l'Antiquité. Il se déroule en deux temps : on mange puis on passe au « symposium », qui signifie « boire ensemble ».

Les Étrusques étaient de grands commerçants. Ils voyageaient par la terre comme par la mer pour échanger leurs richesses et le fruit de leur artisanat. Grands producteurs de vin, ils adoptent cette coutume du peuple Grec. On a trouvé des produits étrusques dans plus de cent sites côtiers du Sud de la France.

Stamnos attique à figures rouges, première moitié du V-ème s.av. J.-C.  Terre cuite, Florence - Musée d'archéologie National

Les arts divinatoires et les rituels

La population étrusque est très religieuse, elle est convaincue que tout dans le monde est dû aux divinités d’où l’importance de bien traduire les signes envoyés par les divinités. Les Etrusques ont donc créé un système d’interprétation. Ainsi les prêtes, appelés « aruspicina » mettent -ils en place des rituels complexes pour interpréter la foudre, le vol des oiseaux, la fumée d’encens brûlé ou encore les entrailles d’animaux sacrifiés.

Les règles relatives à l’interprétation des de ces signes célestes sont rassemblées et codées dans des livres sacrés. La pratique de l’offrande à la divinité est répandue avec des objets de toute sorte, dont des ex-voto anatomiques.

Les nombreux temples sont presque carrés et divisés en deux parties, mais comme ils sont construits en bois et briques crues, ils ont laissé peu de traces. S’ils sont des lieux de prières, ils offrent aussi des occasions de rencontre.

Canope à tête d'homme sur un trône. Dernier quart du VII-ème s.av. J.-C.  Terre cuite, Florence - Musée d'archéologie National



Ex-voto anatomiques (jambe et tête) et d'animaux en terre cuite , III ème s.av.J.-C.  Florence - Musée d'archéologie National
Ex-voto d'animaux en bronze, bélier. III - II -ème s. av. J.-C.Volterra, Musée étrusque Guarnacci

L’au-delà

Les rituels funéraires du peuple étrusque découverts au sein des tombes et des sépultures ont permis une bonne connaissance des us et coutumes de la population. Les étrusques croient dans une vie après la mort dans un autre monde. Ainsi les tombes reproduisent les habitations des vivants et sont remplies de meubles et objets du quotidien, mais aussi de bijoux et d’ornements.  

Des urnes en forme de cabane représente la maison du défunt, ou de forme bi-conique (Canope) qui représente le défunt et un vase remplace le corps détruit par le feu.

Puis, plus tard, les couvercles des urnes représentent les défunts comme sur les sarcophages.

Toutes ces pratiques illustrent la façon dont les étrusques imaginent le voyage après la mort, vers l’au-delà. Les classes sociales les plus élevées utilisent beaucoup d’albâtre, typique de la région de Volterra où il y a de nombreuses carrières. 

Urne Cinéraire en albâtre. Voyage d'un couple de défunts sur un char. Fin du II -ème s. av. J.-C.  


 Information pratiques

« Étrusques, une civilisation de la méditerranée », jusqu’au 23 octobre 2022

Musée de la Romanité
16 boulevard des Arènes
30 000 Nîmes

04 48 21 02 10

www.museedelaromanite.fr

Horaires

D’avril à octobre, le musée est ouvert tous les jours, de 10h à 19h Tarifs (Parcours permanent + exposition temporaire)

Tarifs

Tarif plein : 9€ Réduit : 6€ Enfants de 7/17 ans : 3€ Gratuit jusqu'à 7 ans Forfait famille : 21€ (2 adultes + 2 enfants), Visioguide : 3€

Visites guidées (Entrée au musée comprise) Tarif plein : 12€ Réduit : 9€ Enfants de 7/17 ans : 6€ Tarif entrée gratuite : 3€ Forfait famille : 30€ (2 adultes + 2 enfants) Gratuit jusqu’à 7 ans Laissez-passer au musée Pass Jupiter : 30€ Pass solo annuel Pass Vénus : 50€ Pass duo annuel, pour vous et la personne de votre choix Pass Romanité : 1 entrée Musée de la Romanité/Arènes/ Tour Magne Tarif plein : 17€ Réduit : 13€ (valable 3 jours à partir de la date d’achat).

Masque de Jupiter, en marbre. Rome marché de Trajan,. Epoque impériale Inv. 137116 Florence - Musée d'archéologie National


Cuve d'une urne avec scène de sacrifice, en albâtre, et détails. II -ème s. av. J.-C. Volterra, Musée étrusque Guarnacci.
Deux jeunes prisonniers assis, les mains liées et une prêtresse verse du liquide sur leur tête à l'aide d'une phiale. 
Les jeunes gens sont assis sur un diphros, qui signale leur rang élevé. En effet ce siège pliant était réservé à ceux qui exerçait le pouvoir judiciaire et exécutif.

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