Le lendemain matin, j’ai hâte d’ouvrir ma tente pour découvrir la lumière du matin et voir le soleil se lever. Et je ne suis pas déçue, le paysage est sublime ! Peu à peu la lumière se réchauffe et je pars marcher dans le camp encore endormi. Ce silence intense et l’horizon à perte de vue sont des moments de calme absolu, propices à la méditation et à la détente profonde, une sensation de connexion à la nature, si ressourçante. Dans la grande tente l’équipe des Sarhaoui est déjà au travail, préparant les gourmandises du petit-déjeuner. Les seuls que je croise dans les dunes sont Michou et Michette, dès lors en balade.



   
Michette !
 
Petit-déjeuner royal et balade à dromadaires

Sous la grande tente une large palette de goûts nous attend à la table du petit-déjeuner : pain maison, omelette à la demande, chiffonnade de jambon et autre charcuterie, crêpes, gâteaux, et bien sûr jus d’orange fraichement pressé.

Rendez-vous est pris à l’entrée du camp où nous attend une équipe de …dromadaires aux longs cils recourbés, dont les selles et harnais n’attendent que nous. La marche peut commencer, soit à pieds, soit à dos de dromadaires. Ces bêtes de grande hauteur sont tout à fait placides, le seul moment où cela tangue un peu est celui où elles se relèvent pour se mettre en marche, mais il suffit de bien se tenir à la poignée en haut de la selle et en route pour une longue balade dans le désert ! Nous croisons quelques camps, et moutons en recherche, souvent vaine, d’herbes et autres brindilles. Cette sortie est l’occasion de laisser flotter son regard sur l’horizon, de prendre toute la mesure de la puissance de la nature. Après une bonne heure de promenade, il est temps pour moi de laisser ma monture et d’expérimenter la marche dans le désert. C’est aussi l’opportunité d’échanger avec Vincent Jacquet, le créateur du camp, sur son parcours.
Vincent Jacquet, un amoureux du désert

« C’est en Novembre 2002, lors d’un périple solitaire de 7000 km au Maroc que je suis tombé littéralement amoureux du Sahara. Trois mois après, à l’âge de 30 ans je quittais Biarritz pour venir m’installer dans le dernier village de la vallée du Draa, M’hamid el Ghizlane, là où la route s’arrête pour laisser place aux dunes du Sahara..., un rêve !

En 2003, il créé un boutique hôtel de 15 chambres, DAR AZAWAD puis en 2004, le premier bivouac de luxe au Maroc, un concept de logement qui offre une expérience unique lors d’un périple original.  En 2012, il quitte l’aventure de DAR AZAWAD pour s’installer à Marrakech. Un an plus tard, il créé LVDS - LES VENTS DU DÉSERT :  Une agence de trip designer spécialisée dans le sud du Maroc dont l’objet est la gestion des camps et la mise à disposition de son expertise pour la production de circuits et excursions pour les agences internationales.

« L’hôtellerie et la restauration sont pour moi une véritable passion. L’expérience client dans un camp est certainement l’une des plus extrêmes dans le domaine de l’hôtellerie. Par conséquent, gérer des camps au milieu de nulle part est l’aboutissement d’une véritable passion. Après mon école hôtelière à Dijon, j’ai travaillé dans les 2 et 3 étoiles Michelin avec Joël Robuchon et certains autres grands chefs. C’est avec eux que j’ai appris la rigueur et la régularité de mon métier. »

C’est en 2015 qu’il découvre le désert d’Agafay. Ce désert de roche, à seulement 30 km de Marrakech, offre un paysage époustouflant qui le séduit, et l’idée de faire de ce lieu magique INARA CAMP lui vient tout naturellement.

Un restaurant dans le désert

Et puis soudain, au détour d’une dune, nous voyons émerger une installation éphémère de tables dressées, abritées sous un auvent, tapis au sol, sièges, rien ne manque à ce restaurant mirage !

Et l’on se demande par quel miracle cette soupe à la carotte et fleurs d’oranger, cette salade rafraichissante de tomates, concombres, poivrons cuits, olives noires, œufs durs et salade arrivent sur notre table ! Notre étonnement grandi à la vue des viandes grillées : côtelettes de moutons, poulet, viande persillée en boulette, merguez et le mélanges de légumes chauds de carottes, haricots verts, navets et pommes de terre, qui nous sont servis ensuite. Vincent Jacquet serait-il un magicien ? …

La salades de fruits frais qui conclut ce repas festif nous le confirme !



Nous voici ragaillardis pour la suite du programme, car maintenant la partie devient plus sportive et aussi très amusante. Au choix, nous pouvons rentrer au camp en Buggy ou Quad. La grande piste que constitue le désert est une aire de jeu formidable.  Chacun enfile une combinaison et un casque intégral et nous voici parés pour affronts les creux et les bosses ainsi que la poussière soulevée par les roues de nos véhicules. La course est parfaitement encadrée afin qu’aucun risque ne soit pris et le plaisir est intense durant les deux heures de ce road trip ! Arrivé au camp, notre petit groupe s’éparpille et après une bonne douche, un tour à la piscine s’impose. 

Les activités du désert

Vincent et son équipe organisent sur place de nombreuses activités :  Balade en dromadaire ou à cheval, quad, Buggy, VTT, trekking, déjeuner chez l’habitant, pétanque… Le bivouac est à 14 km du lac LALLA TAKERKOUST et les activités nautiques comme le canoé, le kayak, stand-up paddle, jet ski, hoverboard, banane et déjeuner piscine sont à disposition pour faire vivre une expérience inoubliable.
Une piscine eco-friendly

Vincent Jacquet a trouvé le moyen d’allier luxe, bien-être et environnement, en portant son choix sur un concept de Biodesign pour la piscine qui a trouvé sa place entre les tentes privées et les parties communes. Les produits utilisés sont spécifiques, l’imperméabilisation et le poids de la structure sont inhabituels et constituent de véritables innovations.

Cette piscine n’est constituée ni de béton, ni d’armatures métalliques, pour un respect total de l’environnement, mais de sable et de quartz qui sont coulés dans une résine poreuse. Cette matière permet de reproduire l’idée d’une plage de sable puisque l’eau pénètre la matière au contraire d’un carrelage. La sensation de plage est rendue encore plus forte par la forme du bassin donnant l’impression d’une véritable résurgence naturelle, comme une oasis. La filtration de l’eau est assurée par un filtre à billes de verres renforçant la qualité écologique du traitement et les pompes de recyclage fonctionnant avec le système INVERTER permettent l’utilisation de l’énergie solaire.

La finition à la main avec l’installation d’un système de buses crée des zones de massages équivalentes à celles d’un jacuzzi, pour un bien-être total.

Se prélasser au bord de ce qui ressemble à une source naturelle, nager en toute quiétude est comme un mirage. Ce lagon du désert maintenu à température constante de 27°, offre une vue imprenable sur les canyons majestueux du désert d’Agafay, à toute heure du jour, ainsi que de féeriques couchers du soleil.
Dîner au Soukhoune

Le deuxième soir, chacun commence à prendre ses marques, et l’heure de découvrir l’autre partie du camp est arrivée.
Situé à plus de 700 m de la partie bivouac, afin de ne pas gêner la clientèle privée en recherche de sensations et de sérénité, se trouve un ensemble de tentes dédiées à la restauration et à l’hôtellerie, pour des événements amicaux, familiaux – des mariages - ou encore pour des réunions festives d’entreprises.
Quelle que soit la catégorie à laquelle appartient le groupe, une tente dédiée sera préparée pour que ses membres se sentent chez eux, au milieu du désert. Un dîner en tête à tête ou une réunion de 120 personnes peuvent coexister en ignorant la présence des autres groupes.

Après un temps dédié aux échanges sur les activités de la journée, au son de la musique « en live » des musiciens au sourires contagieux, venus nous rejoindre et une dégustation des vins de la région, le temps de passer à table est arrivé.
A l'horizon des lumières peu à peu s’approprient le paysage, alors que de jour le désert semblait infini, au loin les villages de Tamslot surgissent.

Sous une grande tente ouverte et décorée avec soin, la table a été dressée dans la tradition des grands repas de famille. Bougies et candélabres éclairent d’une douce lumière l’espace : le service peut commencer ! Délicieux potage de légumes parfumé, suivi d’un large choix de ramequins de légumes variés (choux fleurs, carottes râpées, courgettes, choux, ...) et puis un Coucous royal nous est présenté. Semoule légère, viandes goûteuses, légumes appétissants et bouillon, embaument nos assiettes. Pour les gourmands suivront une Pastilla et des pâtisseries orientales. Le temps s’écoule chaleureusement avec des discussions animées soudain interrompues par l’arrivée d’une jeune femme belle comme le jour et parée de voiles bleu marine, laissant entrevoir une taille souple qui, au son de la musique, entame une danse du ventre effrénée. Le dépaysement est total et l’émerveillement attend son paroxysme lorsqu’un cracheur de feu s’empare de nos regards. Il jongle avec le feu avec une aisance étourdissante et une légèreté irréelle, images absolument hypnotiques dans la nuit du camp d’Agafay. Et même pour ceux qui connaissent par cœur ces prestations qui sonnent parfois faux, ici la magie opère. Est-ce le décor naturel, le ciel étoilé à perte de vue… A Inara Camp l’ambiance n’est pas factice, elle est créée par des hommes et des femmes issus du désert qui transmettent leur expérience personnelle, acquise de génération en génération, dans une vérité qui offre un vrai moment de communion.

     

Après cette féérie nocturne, il est temps de retourner dans sa tente, sur les chemins éclairés de petites bougies. Le paysage est poétique, mystérieux, une nouvelle nuit nous attend, chacun l’aborde de manière plus détendue. D’ailleurs le lendemain, tous les participants ont dormi d’un sommeil de plomb, sans entendre ni chien, ni souffle du vent. Pour vivre vraiment l’expérience du désert, il faut au moins y passer deux nuits pour en profiter pleinement et savourer tout ce qu’elle peut nous offrir.

Le matin après le petit-jeuner, chacun se prépare pour rejoindre Marrakech et découvrir le Jardin Majorelle…. A lire dans une troisième partie.
   


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