Une nouvelle fois, les Editions Glénat nous offre un sublime ouvrage de photographies issues de l'Atelier Robert Doisneau, commentées par Angélina Meslem.

  

À la faveur de reportages de presse, de commandes publicitaires ou de vacances en famille, Robert Doisneau a promené son regard curieux, effronté et bienveillant sur le littoral français.

De Boulogne à Menton, en passant par La Turballe, Le Havre, Deauville, Le Guilvinec, La Baule, l’Île de Ré, Les Sables-d’Olonne, Saint-Jean-de-Luz, Marseille, Toulon ou Saint-Tropez… Allons voir la mer avec Doisneau est une promenade de plages en ports et jusque sous l’eau, en compagnie de marins pêcheurs, de baigneurs, de dockers, de plongeurs, de moussaillons d’un jour et de scaphandriers. L’exploration de soixante ans de photographie à travers la thématique de la mer a permis de mettre en lumière des clichés souvent inédits de celui qui se qualifiait lui-même de « pêcheur d’images ».

Exposition au Couvent Sainte Cécile de Grenoble depuis le 17 octobre 2018 jusqu’au 19 janvier 2019.


A Propos de l'Atelier Robert Doisneau :

Créé par Annette Doisneau et Francine Deroudille, les deux filles du photographe, pour assurer la conservation et la représentation de son oeuvre.
450000 négatifs sont ainsi archivés dans l'appartement ou à travaillé Robert Doisneau à Montrouge, durant plus de 50 ans.

Angelina Meslen à qui l'on doit les textes de ce livre est historienne de la photographie. Commissaire d'exposition et auteure à plusieurs reprises, elle est désormais responsable de l'Unité de documentation du Service des musées de France.

Nous sommes en 1948, baie de Toulon, le visage souriant, tourné vers le photographe, la naïade à demi allongée sur la roche, ne semble pas ressentir l'inconfort de la pose.

Construite à partir de la diagonale du cadrage, cette composition répartit autour de la figure féminine placée au centre, la masse rocheuse d'une part et la mer de l'autre.

Marcel Natkin, auteur de plusieurs manuels à destination des photographes amateurs, choisit pour illustrer le chapitre "la ligne dans la composition", dans son ouvrage l'art de voir et la photographie, un cliché de Doisneau - les 20 ans de Josette - construit également sur de puissantes diagonales.

Robert Doisneau raconte qu'il a été impressionné à ses débuts par la photographie d'une route mouillée réalisée par André Vigneau. Ici, la rugosité des rochers luisants, les clapotis de l'eau offrent des effets de matières contrastant fortement avec la peau lisse du modèle.

   En 1959, aux Sables d'Olonne.

Symbole de la modernité, l'automobile, ici une Renault 4 CV, permet de rejoindre le littoral et de se tenir à l'écart des plages en profitant confortablement du paysage maritime, même, si, ici, les campeurs installés lui tournent le dos, le temps du cliché.


La pratique du camping, qui se développe dans la seconde moitié du XXème siècle apporte un certain confort aux activités de plein air : la tente à auvent procure de l'ombre, la table et les chaises pliantes remplacent la simple couverture jetée au sol.

Les activités en famille -loisirs, déjeuner, moments de détente- sont l'un des thèmes de prédilection des photographes humanistes.

Restons en 1959, à La Baule.

Loin des cités industrieuses, les plages sont un lieu de récréation, de plaisirs et d'entretien du corps. C'est d'abord pour les bienfaits supposés de l'eau salée et de l'activité physique associée à la pratique des bains de mer -"les bains de la lame"- que les curistes, sur recommandation des médecins hygiénistes, viennent en villégiature dans les villes balnéaires.

A la fin des années 1950, les activités physiques, récréatives pratiquées autant par les adultes que par les enfants (jeux de ballon, séances de gymnastique, frisbee...), ne ressemblent guère à celles des cures de thermalisme marin d'autrefois.

L'aménagement des plages répond à cette évolution, avec la création d'espaces réservés pour les sports collectifs sur le sable, ou de parcours santé le long des promenades.

Prenez garde à ne pas vous noyer dans ce très beau livre.
Editions Glénat
Octobre 2018
Prix : 35 euros

Exposition au Couvent Sainte Cécile de Grenoble depuis le 17 octobre 2018 jusqu’au 19 janvier 2019.