Plantée à flanc de falaise, Castelbrac, légendaire villa dinardaise métamorphosée en hôtel 5-étoiles, conjugue souvenirs historiques et décoration contemporaine. Un écrin, doté d’un restaurant étoilé, qui se prête à une délicieuse escapade hors saison.  

Quel bric-à-brac !

 Dinard doit sa renommée aux splendides villas bâties dès le milieu du XIXème siècle par la colonie anglaise tombée sous le charme de la Côte d’Emeraude et par les premiers adeptes des bains de mer. En 1872 le britannique William Faber, dont la famille avait participé à la création de la station balnéaire, se fit construire une demeure en surplomb de la baie du Prieuré face à Saint-Malo.

Trois ans plus tard, le colonel Robert William Hamilton, conquis par son emplacement exceptionnel, acquiert cette villa à l’architecture qu’il juge tarabiscotée. Lors de la visite, il se serait exclamé : « my god, what a bric-à-brac ! ». Une expression qui désignera la bâtisse durant des décennies. Il l’enrichit de quelques créneaux pour lui donner un faux air de château écossais, tandis que son épouse opte pour une décoration inspirée du mouvement Arts and Crafts, l’équivalent de l’Art Nouveau en France. Une cheminée encadrée de carreaux de céramique, illustrant des scènes bibliques ou champêtres, témoigne toujours de cette époque.

Un autre chapitre de l’histoire


En sommeil après la Première Guerre, qui sonne le déclin de Dinard, la villa devient dès 1935 la propriété du Museum national d’Histoire naturelle. Le commandant Charcot y installe sa station marine de recherche, à laquelle on adjoint une aile pour abriter un aquarium ouvert au public jusqu’en 1992.

En 2010, l’entrepreneur Yann Bucaille-Lanrezac, enfant du pays, dont la famille est déjà implantée alentour, a un coup de cœur pour la villa Bric-à-Brac. Avec son épouse Lydwine, il décide de lui redonner vie. Transformée en hôtel 5-étoiles depuis 2015, Castelbrac se veut le gardien de la mémoire des hommes.



Le monde marin en fil conducteur



A deux pas du centre de Dinard, surplombant la Promenade au Clair de Lune, cette élégante maison chargée d’histoire est orchestrée par Sophie Bannier, qui sait transmettre à ses équipes le sens de l’hospitalité et une certaine humanité.

La décoration a été confiée à la designer Sandra Benhamou. Avec le concours de l’architecte d’intérieur Léonie Alma-Mason, elle a déployé une écriture très personnelle dans un esprit Art Déco ponctué de touches contemporaines, avec le monde marin pour fil conducteur.

Le ton est donné dès l’entrée : à la place d’un lobby impersonnel, Sandra a imaginé un bureau cosy, aux portes de placard en forme de poissons stylisés.





Des chambres avec vue mer


Réparties dans trois bâtiments, les 24 chambres et suites, pourvues pour la plupart de terrasses ou de balcons, offrent une vue exceptionnelle sur la baie. Egayées d’imprimés de couleurs variés et de papiers peints Pierre Frey ou Casamance, elles sont agrémentées de mobilier sur mesure. Ainsi, l’atelier Rosello a conçu des têtes de lit habillées de cuir, façon galuchat, surlignées d’une baguette noire. Dans les salles de bains, terrazzo, marbre et mosaïques de zelliges bleu, blanc et safran jouent les complices avec les miroirs qui évoquent des poissons stylisés.


Deux lieux historiques revisités




Le bar est aménagé à l’emplacement de l’ancien aquarium, qui a gardé, côté jardin, sa superbe porte d’entrée des années 30. Il conserve son charme d’antan : hublots ouverts sur l’océan, décoration aux motifs de poissons, d’écailles, de vagues et anciennes colonnes gainées de mosaïques vertes, noires et or.




Autre lieu plus feutré à l’heure de l’apéritif ou du tea-time, le salon Charcot au mobilier design. Dans cet ancien bureau du commandant, une immense fresque murale dorée à l’or fin retrace son expédition en Antarctique. Quelques souvenirs personnels, offerts par sa famille, voisinent des manchots en résine façonnés par la créatrice Sophie Martin.



 

Une table tournée vers la mer


Autre clin d’oeil au commandant Charcot, le « Pourquoi pas ? ». Le restaurant gastronomique porte le nom de son navire d’exploration. Dans son enfance, c’est la réponse que le futur marin donnait à ceux qui doutaient de sa volonté d’aller découvrir les terres polaires.

Sous la houlette de Julien Hennote, cette table invite à un savoureux voyage culinaire iodé. Le chef étoilé élabore une cuisine tournée vers la mer. Breton d’origine, il a fait ses gammes sur les pianos de grandes maisons, avant de poser ses valises au Castelbrac. Un prochain article, rubrique gastronomie, dévoilera sa partition respectueuse des produits et des saisons.
Un soin autour des vertus du thé

Envie d’un moment plus cocooning ? Direction le petit spa. Au choix : la suite bien-être by Gemology, où sont déclinés des rituels aux pierres précieuses et semi-précieuses, ou la suite bien-être by Thémaé, marque aux produits enrichis aux polyphénols de thé. Par exemple le Cérémonie THÉMAÉ prodigué par Catherine Michel, spécialisée en énergétique.

Le soin débute par un massage profond du dos et du cuir chevelu, qui dénoue les tensions grâce à des manoeuvres décontractantes. Suit le soin Hydra’thé visage, avec un gommage aux micro-grains de poudre de riz et un massage du visage à l’huile des 4 thés. La séance s’achève par un modelage délassant des pieds au baume ultra-fondant apportant une sensation de légèreté immédiate. Lâcher-prise assuré !
Au fil de l’eau

Dès avril, le couloir de nage, aménagé en corniche en contrebas de la propriété, invite à une douce immersion dans une eau chauffée à 30°, avec, une fois encore, une vue imprenable sur la mer.

Egalement aux beaux jours, le Castelbrac propose à ses clients une petite navigation sur le Fou de Bassan, embarcation de 13m aux allures de vaporetto, construite par l'un des plus anciens chantiers navals français. Au programme : balade privée dans la baie de Saint-Malo, échappée vers les îles ou apéritif au coucher du soleil au gré des flots.

 
Randonner au ras de l’eau

La balade favorite des Dinardais est la Promenade du Clair de Lune, ainsi baptisée pour ses arbustes et massifs de fleurs éclairés dès la tombée de la nuit. Elle serpente en bord de mer de la plage du Prieuré à l’embarcadère de l’anse du Bec de la Vallée, montrant de jolies perspectives sur l’estuaire de la Rance et Saint-Malo.

Coté Saint-Enogat, au-delà de la plage de l’Ecluse, le sentier des Douaniers dévoile de flamboyantes villas Belle Epoque, notamment la villa Les Roches Brunes. Classée Monument Historique, cette bâtisse au style néo Louis XIII accueille régulièrement expositions et concerts. Cet itinéraire comporte des passages impraticables à marée haute. Il est prudent de se renseigner sur les horaires des marées avant de s’engager. 

 

Castelbrac
17 avenue George V
35800 Dinard
Tel. 02 99 80 30 00

castelbrac.com