A cheval sur l’Eure-et-Loir, la Sarthe, le Loir-et-Cher et l’Orne, le Perche promet le dépaysement, la découverte et une parenthèse de quiétude à seulement deux heures de Paris. Du latin « Pertica », qui désigne de grands arbres, il est un peu notre wonderland à nous avec sa mosaïque de paysages : bocages, rivières, vallons, haies, mares, landes, manoirs, sources, étangs paisibles,… Laissons-nous porter par les chemins de traverse à la recherche du temps perdu. De l’Histoire de France au Parc naturel régional du Perche, ATTITUDE Luxe vous fait découvrir certains de ses trésors cachés.

     


Dans le Parc naturel régional du Perche

Né de la volonté des percheronnes et des percherons, le Parc a été crée il y a plus de 20 ans pour préserver le patrimoine naturel, paysager, bâti et culturel. Il s’étend sur près de 194 000 hectares et 88 communes et réunit presque 80 000 habitants. Le Parc avec sa charte prépare l’avenir du territoire et permet de le protéger. « Etre au naturel » est un peu la devise du Perche qui se découvre à vélo, à cheval, à pied. Vous partirez ainsi à la rencontre du célèbre percheron, magnifique cheval aux formes rondes et généreuses, de l’abeille noire, de plus de 164 espèces d’oiseaux, de 49 espèces de mammifères et chauves-souris, …

 


Les vieux logis du Perche, les manoirs, sont apparus après la Guerre de Cent Ans. Intégré au milieu rural, le manoir est un lieu de résidence et le siège d’une exploitation. On y mène une existence assez rustique entre celle du seigneur et du paysan. Malgré leur diversité, le manoir présente des caractéristiques communes : le logis, bâtiment rectangulaire, est la partie la plus soignée; la tour, souvenir du donjon féodal avec son escalier à vis, marque l’empreinte du logis seigneurial. Parmi la centaine qui subsiste aujourd’hui, le Manoir de Courboyer à Nocé est l’un des plus anciens et des emblématiques : construit à la fin du XVème, son logis comporte cinq étages dont trois sont ouverts au public. On y découvre en ce moment une très belle exposition sur l’architecture percheronne, une évocation de la famille de Fontenay, anciens seigneurs de Courboyer ainsi que le Drapeau des Ligueurs, classé Monument historique.

 


Autre exemple d’architecture remarquable, le Manoir de Lormarin. Edifié aux alentours de 1565 à la fin des guerres de religions par René de la Bretonnière, le manoir accueille les visiteurs pour une visite de ses dépendances : écuries, boulangerie, préau et remises. Les propriétaires, grands amoureux des arts, invitent chaque année des expositions temporaires : cet été, c’est le sculpteur Pierre Tual qui est à l’honneur avec ses œuvres en fer et en céramique. Les amoureux d’antiquités passeront par l’Atelier d’Alban installé dans les communs du manoir pour dénicher mobilier ancien, objets d’art populaire, accessoires de cheminées et bien d’autres choses,…



Circuit du Patrimoine dans la ville de Mortagne au Perche

L’histoire de France traverse le Perche et ses cités de caractère. Perchée sur une colline, cette jolie ville cache des trésors et, est sans conteste l’un des fleurons du Perche. Rendez-vous est pris avec Adèle et Charlène à l’office du tourisme qui proposent un très beau circuit de découverte du Patrimoine : A travers rues et ruelles dignes de l’Ancien Régime, maisons et hôtels se succèdent en souvenir du temps où Mortagne était la capitale des comtes du Perche.

En découvrant le Portail Saint Denis, on pénètre dans le vieux Mortagne avec l’ancienne Maison d’arrêt et sa tour, vestige de la première enceinte de fortification. A côté, l’Hôtel du Tribunal, demeure authentique des 16ème et 18ème, abrite aujourd’hui un charmant hôtel et un restaurant où l’on déguste, par exemple, le célèbre boudin noir et autres charcuteries du pays. Un peu plus loin, se succèdent des hôtels particuliers tels que l’Hôtel de Fontenay édifié sous Louis XV ou la Maison dite d’Henri IV. L’Eglise Notre Dame mérite elle aussi le détour pour ses vitraux historiques et son style flamboyant, ainsi que la Crypte Saint André avec sa belle salle gothique. La Chapelle du Couvent Saint François est également un joyau avec sa charpente lambrissée en berceau brisé et à l’étage un ensemble exceptionnel de peintures et de boiseries. Derrière une magnifique grille surmontée d’armoires, on apprend enfin que Marguerite de Lorraine venait y entendre la messe. A l’extérieur, le cloitre est tout aussi ravissant. En revenant sur la place Notre Dame, poussez la porte de l’ancienne laiterie de Mortagne pour déguster une glace chez Herdis Paesen.

      

 

    

 

The Good House, comme une maison de famille

« Dans la famille Painvin, je demande le fils Guillaume ». Digne successeur de sa maman, la célèbre Catherine Painvin, Guillaume, Anna et leurs enfants nous accueillent comme à la maison. A vol d’oiseau de Ceton, au bout d’un chemin boisé, je découvre la maison de Guillaume et ses encorbellements élégants, symboles du Perche. La magie opère immédiatement : envie de poser mes valises et de me laisser aller. C’est tout ce que propose Guillaume qui a acheté cette maison XIXème alors qu’il était encore en Chine. Chez les Painvin, les idées et les ambitions sont nombreuses, festives et joyeuses. Je m’installe au deuxième étage où ont été aménagées quatre suites et des salons pour mon plus grand confort. Dans ma chambre où trône un beau baldaquin blanc, tartans bleus riment avec vases de Chine, tandis que l’un des salons adjacents est capitonné d’une belle variation d’écossais rouges. Je retrouve Guillaume un peu plus tard qui m’explique le principe de The Good House : « On peut y accueillir jusqu’à neuf personnes pour une grande fête de famille ou un week-end entre amis. Le service est personnalisé, je me mets aux cuisines, Anna à la pâtisserie et vos désirs prennent réalité ».

 

 

 


Il est vrai que la propriété s’y prête avec bois, étang, verger, potager et poulailler. Dans les communs qui accueilleront quatre chambres supplémentaires en septembre, un salon africain a vu le jour sorti de l’imagination de Catherine Painvin. Car, le tandem mère -fils fonctionne toujours aussi merveilleusement et nous transporte ici et ailleurs au gré de leurs coups de cœur. Des décors éphémères qui sont la griffe de la famille Painvin et ont fait son succès. Dans le jardin, on retrouve par exemple plusieurs tables nappées de cuirs "chinés chez le fourmnisseur d'Hermès", comme me le confie Catherine, et d’immenses bouquets de fleurs sauvages. Mais, Guillaume voit plus loin. « Dans les nouvelles chambres qui seront prêtes début août, pas d’électricité : bougies et poêles à bois pour exacerber la carte de l’authenticité ». Dans le Manoir du Grand Mont Gâteau que sa maman vient d’acheter, et qui se trouve en face des communs, sont en construction « un appartement pour maman, un espace d’expositions et une grande boutique ». Des chantiers que Guillaume mène de concert et qui le font sourire. C’est la vie chez les Painvin où les mots fête et qualité de service vont de pair !

 

 

 

 

Château du Lude, porte d’entrée des châteaux de la Loire

Le lendemain, je poursuis ma route dans le Perche : Je quitte l’Orne pour la Sarthe et je change de décor en rejoignant le Château du Lude. Demeure privée et habitée par la famille de Nicolaÿ depuis 270 ans, c’est une visite incontournable. Avec ses quatre façades différentes, le château témoigne de l’évolution de l’architecture française depuis le Moyen-Âge jusqu’au XIXème. Admirons les tours, les douves souterrains, l’éperon défensif qui rappellent les rivalités entre seigneurs. La Renaissance italienne s’exprime sur la façade sud avec ses fenêtres à meneaux et ses magnifiques médaillons. Enfin, la cour d’honneur illustre la Renaissance française. L’intérieur est tout aussi spectaculaire et illustre l’art de vivre à la française. Ne manquez surtout pas le très beau studiolo ou cabinet de peinture daté du XVIème. La famille poursuit les rénovations du château en ouvrant cette année de nouvelles pièces au premier étage avant d’inaugurer l’année prochains l’étage des domestiques.

 


Au sous-sol, dans les anciennes cuisines voûtées sont encore conservés fourneaux à bois, batterie des cuivres, barattes et moules à gâteaux. Les cuisines sont en service depuis le XVème siècle et on y prépare maintenant les confitures de saison lors des Journées gourmandes. Aux abords du château, en allant vers les jardins, les communs de la même époque abritent les écuries, la sellerie et le grenier à blé doté d’une admirable charpente. Parmi les nombreuses animations proposées au Château du Lude, notez dans votre agenda le 27 août où vous pourrez applaudir la pièce de théâtre Le Souper (pensez à réserver !), ou la Fête des Jardiniers les 12 et 13 septembre prochains.

 



L’Art de vivre à la Française au Château du Grand Lucé

Après la majesté du Lude, le choix d’un hôtel de prestige s’impose. A trente minutes du Mans, je m’installe dans l’Hôtel Château du Grand Lucé. Situé dans le joli village éponyme, le Château incarne l’un des plus beaux exemples de l’architecture néoclassique française du XVIIIème. C’est au Baron Jacques Pineau de Viennay que l’on doit le dessin actuel de 1764, un palais d’été inspiré des hôtels particuliers aristocratiques du Faubourg Saint-Germain de Paris. Côté ville, un portique monumental sépare la cour d’honneur de la place du village. Au rez-de-chaussée, se trouvaient bien sûr les appartements du Baron et de la Baronne transformés aujourd’hui en somptueux salons pour prendre le thé ou lire. A l’extérieur, deux hémicycles relient le château à la ville et abritent aujourd’hui le Spa, les anciennes écuries et l’orangerie. D’une superficie de 4000 m2, Le Grand Lucé a été restauré par Paul et Shannon Wehsener de Paul Allen Design, dans le respect du raffinement voulu par le Baron Pineau de Viennay. Il faut admirer dans l’ancien salon privé du Baron des chinoiseries, peintures exceptionnelles réalisées par l’artiste Jean‐Baptiste Pillement que l’on retrouve seulement au Petit Trianon chez Marie‐Antoinette. Chaque élément a été choisi avec un goût exquis : murs ornés de boiseries, parquets d’origine, soies précieuses, lits surmontés d’un baldaquin, mobiliers d’époque Louis XV, objets d’art soigneusement chinés, papiers peints de la maison Pierre Frey, Manuel Canovas, Zuber ou Jean-Paul Gautier, des douches en marbre et baignoires sur pieds.

 


En haut des marches, je suis accueillie par Laurine et par Ludovic, le Directeur. Pas de formalités d’enregistrement, nous bavardons en empruntant l’escalier monumental qui mène à la chambre N°5 « Suite du Grand Lucé ». Cette chambre toute bleue avec son lit réalisé en cannage doré offre une vue imprenable sur le jardin et sa géométrie à la française. Dans la salle de bains, j’ai le choix entre une douche et une baignoire à la robinetterie vintage, et de merveilleux produits de beauté de la Maison Buly 1803. Sur une table, m’attendent des gourmandises dans un joli panier : délices de la boulangerie du village, confiture maison à la rhubarbe et une bouteille de vin de Loir. Quelle jolie attention ! Pas de télévision, pas de minibar, l’eau est en carafe en cristal, … En 2021, cinq chambres viendront s’ajouter aux dix actuelles : Parions qu’elles viendront encore honorer la vision originale du baron pour le Château tout en proposant le confort des temps modernes.

    


20 heures, c’est l’heure du dîner

Récemment ouvert, le restaurant Le Lucé propose une carte qui évolue selon les saisons et le potager suivan le concept de « la ferme à la table ». C’est le parti pris du Chef Maxime Thomas : Né en Normandie, il a fait ses classes à Lausanne, en Nouvelle Zélande et ces 3 dernières années au restaurant gastronomique du Château Belmont à Tours. A la carte, trois entrées, trois plats, trois desserts et des fournisseurs locaux. Parmi les produits préférés du Chef, citons le turbot, le veau, le dashi, l’anguille fumée et les légumes avec pas moins de 25 variétés et une préférence pour la culture des betteraves ou des carottes.  Dans le verger, on trouve des pommiers, des poiriers ou encore des abricotiers, mais aussi des fraisiers, des framboisiers, … Pensez à goûter au bord de la piscine la glace aux fraises qui est un pur délice. Les plus gourmands eux préféreront l’assiette de charcuterie servie en terrasse vers 17 heures accompagnée d’une tartelette fine aux pommes.

Parmi les autres terrains de jeux du Chef, il y a encore le Jack Pine’s. Construit dans l’ancienne chapelle privée du Baron Jacques Pineau de Viennay, le lieu est composé de deux comptoirs de bar placés sous des vitraux, des sols en tomettes d’origine, de nombreux sièges rembourrés en velours vert, une touche de tissu moderne par Jean-Paul Gaultier, le tout sous un plafond en voûte peint en bleu nuit avec un motif étoile dorée. Ici, le Chef Maxime Thomas propose une carte bistrot avec, par exemple, un burger de bœuf, magret fumé, cornichons et un fromage de vache baptisé refrain. Bon appétit !

 

 

 

 

Dans l’après -midi, je rejoins Céline et Katia, paysagistes et jardiniers, en charge des jardins du Château. Entourés du mur médiéval d’origine, les parterres et jardins privés du Grand-Lucé nous transportent dans le royaume de la beauté. Fidèles au classicisme français, ils sont inspirés des jardins de Versailles conçus selon un axe nord‑sud, alors que les parterres sont progressivement moins structurés à l’approche du boisé. L’allée centrale, les massifs de buis taillés avec précision, les superbes topiaires et les pelouses parfaitement entretenues sont tout à fait extraordinaires. Dans le potager, poussent des plantes vivaces et annuels qui composent une palette de fleurs de toutes les couleurs. C’est le domaine de Céline qui veille à son entretien et suggère d’ajouter des citrouilles, des radis, des courges, des poivrons, … A un niveau légèrement plus bas entouré de murs pour le protéger du vent, apparait un jardin plus exotique confié à Katia. Ici, se mêlent des hydrangéas, dahlias, agapanthes, acanthes, coreopsis, … qui jouxtent la piscine et les serres d’origine toujours fonctionnelles ainsi que l’orangerie.

Au Château du Grand Lucé, laissez-vous transporter par l’élégance et la noblesse d’un hôtel unique.

www.thegoodhouse.fr

www.chateaugrandluce.com

www.ot-mortagneauperche.fr

www.parc-naturel-perche.fr

www.manoirdelormarin.fr

www.lelude.com