Envie de 150 kilomètres de plages de sable blanc, d’une température moyenne de vingt degrés et de culture ? Fuerteventura est l’île à découvrir. A quatre heures de vol de Paris, dans l’océan Atlantique et au large du Maroc, elle est la plus orientale des Canaries, et appartient à l’Espagne. Surnommée l’africaine pour ses paysages volcaniques et arides, elle offre aussi des incontournables à voir ou à vivre. En vous éloignant des grands sites balnéaires trop rapidement construits dans les années 1970, vous vous imprégnerez de la vie locale et rendrez vos escapades insolites et séduisantes. Faites vos valises avec Attitude Luxe !


 
  


Une île de paysages

Formée il y a environ vingt millions d’années par des éruptions volcaniques, Fuerteventura est la plus ancienne des îles Canaries au nombre de sept : Lanzarote, Grande Canarie, Tenerife, La Gomera, La Palma, El Hierro et Fuerteventura. Elle se caractérise par des côtes escarpées, de petites montagnes héritières des anciens volcans, des terres arides sombres, rouges ou blondes et quelques agaves, cactus, palmiers et oliviers ici et là. Une scénique un peu lunaire propice à observer l’infini et le bleu de la mer. Le tour de l’île se fait facilement en voiture et permet de suivre la course du soleil.
Au sud, dans la localité de Costa Palma, la partie la plus étroite de l’île, c’est un isthme aux eaux cristallines ! En vous arrêtant devant le ravin des Canarios, vous embrasserez l’une des plus belles plages de Fuerteventura. Baptisée Playa de la Barca, elle est le royaume du surf et du kitesurf tandis que les baigneurs peuvent profiter d’un lagon peu profond aux fonds blancs.
En rejoignant le centre, changement de visage. Vous traversez la Réserve du Malpaís Grande et le monument naturel de Cuchillos de Vigán. Imaginez des coulées de lave qui ont taillé et dessiné ce panorama grandiose et un peu désarticulé. Impressionnant ! En remontant vers Betancuria, l’ancienne capitale de l’île, arrêtez-vous au Belvédère de Morro Velosa pour admirer les étoiles. Le haut de la montagne est un observatoire naturel où vous apercevrez peut-être la constellation de Cassiopée.

     

Sur la route du nord, nous avons retenu deux belles balades : les Grottes d’Ajuy qui, selon les géologues, sont le site le plus ancien de l’archipel (cent millions d’années). C’est à une promenade d’environ trente minutes que je vous invite : cheveux au vent, en longeant un sentier constitué de restes de sédiments et de fossiles, on arrive à une grotte. Au retour, promenez-vous dans ce charmant village de pêcheurs aux maisons blanches et profitez de la belle plage de sable noir.
Et puis, le Parc Naturel des Dunes de Corralejo : prenez du temps pour marcher pieds nus dans les dunes blanches et admirez ce paysage somptueux et apaisant.
Tous ces sites naturels remarquables ont valu à l’île d’être reconnue le 26 mai 2009 « réserve de biosphère » par l'Unesco.

     


Des plages de sable blanc et noir

A chaque jour son maillot de bain,… à chaque jour sa plage ! Après avoir découvert la Playa de la Barca au sud et son magnifique lagon, partons explorer la plage de Cofete. Plus confidentielle et plus sauvage, accessible par une route en pierres, elle se mérite. Mais, le spectacle est grandiose ! Interminable plage de sable blanc de
Au nord, à côté du ravissant village de El Cotillo, s’étend la plage La Concha. De la forme d’une coquille, c’est une baie enchantée et très populaire pour sa beauté, sa tranquillité et sa propreté. Une mer de rochers entoure les baies et le sable clair, l'eau turquoise et la pierre de lave noire ajoutent une touche de rugosité à l'environnement. Comme elle n’est pas profonde, c’est le lieu idéal pour faire du paddle ou pour passer une journée en famille.
Et pour terminer, retournons aux Dunes de Corallejo avec ses dix-huit kilomètre de plage de sable blanc qui offre une vue magnifique sur l’île de Lobos et Lanzarote !

     

Une gastronomie savoureuse

Ne pas se fier aux apparences, dit-on ? Fuerteventura en témoigne. Sur cette terre noire et aride poussent pourtant des oliviers, des manguiers et des champs d’ananas. On aperçoit aussi quelques serres à tomates même si leur production est en baisse car l’agriculture ne rivalise pas avec le développement du tourisme. Dans les moulins qui parsèment le paysage, les habitants fabriquent le gofio, une farine dont l’origine remonte à la nuit des temps. Consommé de de multiples manières, dans le lait tels des flacons d’avoine, en entrée sous forme d’une masse cuite relevée de menthe, en dessert confit dans du sucre de canne de Canaries comme une pâte de coing, le gofio accompagne les espagnols dans tous leurs repas. Sur la route, vous croiserez des troupeaux de chèvres dont le lait sert à la production du fameux fromage majorero. Une autre spécialité est en train de se développer : el jamon de cabrito particulièrement goûteux.
Fuerteventura propose une grande variété de spécialités qui ont le goût du sel, de la mer et de la viande de chèvre de l’île. Au restaurant El Horno, dans le village de Villaverde, il faut goûter le Carpaccio de poulpes et le cabrito al horno servi avec de délicieuses petites pommes de terre salées.  Dans le centre de l’île, près de Betancuria, je vous recommande la Casa Santa María, magnifique demeure rénovée du XVIIème siècle qui a été plusieurs fois citée dans le Guide Michelin comme le plus beau restaurant de l’île. Enfin, La Casa de la Naturaleza se situe au cœur de l’un des paysages naturels les plus spectaculaires de Fuerteventura, près du petit village de Vega de Rio Palmas.

   


Un peu d’histoire

Plongeons-nous maintenant dans l’histoire de Fuerteventura et des majoreros. On pense que les premiers habitants sont venus d'Afrique du Nord et qu’ils étaient très proches des Berbères. Suivent des invasions de phéniciens, de grecs, de romains,… avant l’arrivée des normands et du conquérant Jean de Béthencourt qui, en 1404, fonde la ville de Santa María de Betancuria, considérée comme la première capitale des Canaries. Du XVe au XIXe siècle, l’île de Fuerteventura est une seigneurie dépendant des Rois Catholiques jusqu’à ce qu’elle soit rattachée à la province espagnole des Canaries. Avec la guerre entre la Grande Bretagne et l’Espagne, en 1739, l’île fut souvent attaquée par les corsaires anglais qui furent finalement vaincus en 1740, comme le raconte chaque année la reconstitution historique du Débarquement des Corsaires sur la plage de Gran Tarajal. En 1860, la capitale fut transférée de Betancuria à Puerto Cabral rebaptisée plus tard Puerto del Rosario. L’île suivit alors le même développement que les autres îles Canaries et sa principale ressource devint le tourisme.

Quelques sites culturels

Après avoir regardé les paysages, une visite s’impose dans plusieurs lieux remarquables pour découvrir la culture de l’île et la vie quotidienne des majoreros. Première étape aux Salinas del Carmen qui sont les uniques salines encore en fonctionnement sur Fuerteventura. Choisissez si possible une visite guidée pour comprendre le travail du salinier et la récolte d’un sel très pur appelé « sel d’écume de mer ». Grâce au procédé du Saltadero, le vent pousse les vagues contre les rochers et l’impact forme une écume de très grande qualité et riche en oligoéléments.
Autre récolte, celle de l’aloe vera. Rendez-vous dans la ferme Verdeaurora. Bio Farm issue de la troisième génération de la famille Mesa, sa terre est dédiée à la culture écologique de l’aloe vera, des oliviers et des fruits et légumes traditionnels, dans le cadre de la certification écologique du CRAE. Un projet différent sur l’île de Fuerteventura, qui allie agriculture écologique, hébergement rural durable et activités écotouristiques sur 30 hectares.
Parmi les villages traditionnels, ne manquez pas Betancuria bien sûr. Il faut se promener dans ses ruelles et pénétrer dans la cathédrale Santa Maria. Construite en 1404 par Jean de Béthencourt et élevée au rang de capitale, elle a fêté ses 600 ans. A quelques kilomètres, L’Ermitage de Notre Dame de la Peña vaut le détour. Dédié à la patronne de Fuerteventura, le pélerinage du mois de septembre est un des grands moments religieux de l’île.
Pour terminer notre circuit culturel, je vous recommande d’arriver tôt le matin à El Cotillo. Joli village de pêcheurs, il est très pittoresque avec ses rues piétonnes qui forment un réseau labyrinthique blanc et bleu. Sur le port, la vente des poissons frais vient de commencer.

     

 

      


Une offre hôtelière en devenir

Laissez- moi tout d’abord vous raconter une petite histoire. Fin 1972, Willy Brandt, alors Chancelier fédéral d’Allemagne, souffre d’un cancer de la gorge. Les médecins lui conseillent d’aller se reposer à Grande Canarie. Trouvant l’ile trop touristique, il décide de se rendre à Fuerteventura dont le bon air le guérit rapidement. Commence alors une histoire d’amour entre l’Allemagne – heureuse que Fuerteventura ait guéri son chancelier, prix Nobel de la paix – et Fuerteventura. En mars 1973, l’île accueille son premier charter allemand et encore aujourd’hui, plus d’un million d’allemands la visitent. Ce développement touristique rapide et mal encadré a eu des conséquences dramatiques en matière d’urbanisation. Aujourd’hui, comme me l’explique Monsieur Moises Jorge Naranjo, Directeur de l’Office de Tourisme de Fuerteventura, les autorités ont interdit toute nouvelle construction d’hôtels et cherchent à embellir les anciens sites balnéaires. Au sud, le R2 Rio Calma Hotel & Spa se trouve sur la très belle Costa Calma. Venez y prendre un verre pour admirer la vue sur l'Atlantique, ses beaux jardins ou profitez de son Spa.
Au nord, près du Parc Naturel des Dunes de Corralejo, le Gran Hotel Atlantis Bahia Real illustre ce renouveau hôtelier. Posé au bord d’une plage aux eaux turquoise, il propose 242 chambres et suites dont la plupart ont une vue mer.  Pour le plaisir de nos palais, six restaurants servent une grande variété de recettes internationales, espagnoles, japonaises avec une mention spéciale pour la table gastronomique La Cúpula supervisée par le prestigieux chef étoilé Carles Gaig et distingué d’un Sol Repsol. L’hôtel réserve également des attentions très haut de gamme au Spa et au Coco Bahia, l’endroit idéal pour chiller et prendre un verre.

     

 

      


Fuerteventura voit aussi fleurir des initiatives hôtelières plus confidentielles comme les maisons d’hôtes. A l’image de cet hôtel rural Era de la Corte à Antigua dans le centre. Construite en 1890 dans le plus pur style majorero en pierre et en bois, la maison s’enroule autour d’un adorable patio fleuri. Chacune des 11 chambres est installée dans les anciennes étables et reflète le caractère familial de la maison. Une seconde maison vient aussi d’ouvrir à Villaverde. Casa Marcos et promet de devenir rapidement une charmante maison d’hôtes, d’autant qu’elle accueille une table recommandée par le guide Michelin.

Nous vous souhaitons de belles vacances à Fuerteventura !
 
     


www.spain.info

www.visitfuerteventura.es

www.verdeaurora.com

www.museosalinasdelcarmen.es

www.atlantisbahiareal.com

www.eradelacorte.com

Maison d’hôtes Casa Marcos, Carretera General 94, Villaverde

www.r2hotels.com/hotel/r2-rio-calma-hotel-spa-conference/ 

www.vueling.com