Posé sur la plage de Saint-Jean-de-Luz, le Grand Hôtel, impressionnante bâtisse Art Déco rose et blanche, respire l’élégance. Scrutant le large depuis plus d’un siècle, le cinq étoiles, rafraîchi par huit mois de travaux, conserve son ambiance Belle Epoque. Mais les couleurs ont été éclaircies, les tentures allégées et les espaces remodelés, conjuguant tradition et modernité. Même atmosphère lumineuse et cosy dans les chambres, où l’on s’endort bercé par le ressac.

Accessible par un ascenseur direct, la thalassothérapie, la plus petite de la Côte basque, mêle voûtes à croisées d’ogives, ardoises, galets, éclairages bleutés, bassins. La piscine d’eau de mer chauffée et les deux cabines de balnéothérapie sont dotées de baies vitrées sans tain avec vue sur l’océan. Un cocon chic et intime, où la quarantaine de clients quotidiens est choyée par un personnel attentionné.

L’objectif de la cure anti-stress/sommeil est de retrouver une parfaite harmonie entre le corps et l’esprit. Son originalité est de proposer trois rituels souvent oubliés en thalassothérapie. D’abord la séance d’acupuncture destinée à régulariser la circulation du flux énergétique (Qi) par la puncture (piqûre) de points précis sur les méridiens. Après un interrogatoire minutieux pour connaître mes habitudes de vie, l’acupunctrice observe ma morphologie, mon teint, ma langue. Puis elle me prend le pouls aux deux poignets pour apprécier l’état de mes viscères et établir une stratégie thérapeutique. Même si elles semblent peu engageantes, les dix aiguilles, qui resteront en place 25mn, ne sont pas des instruments de torture. Je ne ressens qu’un léger picotement lors de la puncture. Les aiguilles stériles, à usage unique, sont constituées d’un manche en cuivre en forme de spirale tressée et d’une pointe en acier à peine plus épaisse qu´un cheveu. Insérées dans la peau, elles deviennent un dipôle comme une petite pile électrique. A l’image d’un paratonnerre, leur pointe va drainer une charge électrique et stimuler le méridien désiré. Pour en amplifier les effets, la thérapeute les chauffe légèrement à l’armoise, une à une, et effectue un petit mouvement de rotation complètement indolore. Une impression de légèreté et de bien-être m’envahit peu à peu.

Autre pratique pour traquer le stress : la réflexologie plantaire qui permet au corps de s’autoréguler via les zones réflexes des pieds. Chacun d’eux est doté de 7200 terminaisons nerveuses. A chaque point correspond un organe, une glande, une partie du corps. En stimulant un point sensible, la réflexologue peut soulager un dysfonctionnement à l’origine des tensions qui entravent le Qi. Pour détecter mes blocages, elle parcourt d’abord le pied gauche pour me détendre et déloger un maximum de toxines. Puis elle entame une série de reptations (technique qui rappelle la progression de la chenille), pressions, lissage avec les pouces ou les poings sur la voûte plantaire, les côtés, les orteils et le dessus du pied. Vient ensuite le tour du pied droit, siège des troubles profonds et chroniques. Ces manœuvres permettent d’améliorer la fonction de l’organe déficient et de remettre d’aplomb l’organisme entier. La séance s’achève par une courte la réflexologie faciale, qui détend muscles peauciers et fascias et stimule les terminaisons nerveuses du cuir chevelu et du visage. Les systèmes sanguin, lymphatique et énergétique ont été boostés, la production d’endorphines favorisée. Je n’ai ressenti aucun point douloureux lors des diverses pressions; ce qui démontre qu’un éventuel organe en souffrance a pu être apaisé par l'action conjuguée de l’acupuncture et de la relaxation coréenne.