A une heure de Paris en train, Amiens, ville d’art et de culture, est la destination idéale pour s’évader et se laisser conter des histoires.
Regards sur la ville, sa Cathédrale, la maison de Jules Verne, l’architecture Perret et la rénovation du Musée de Picardie. Sans oublier les gourmandises picardes. Départ pour la métropole Amiens, au cœur des Hauts de France.

Amiens la culturelle

A peine franchie l’enceinte de la gare, la Tour Perret se dessine sous un ciel blanc. Construite en 1952 par le grand architecte Auguste Perret, elle illustre un projet de reconstruction de la gare à la suite des destructions de la seconde guerre mondiale. Tel un phare, nous la verrons s’illuminer dans la soirée, parée de couleurs chaudes et prendre des airs de building New-Yorkais. Il neige et le centre-ville se réveille joyeusement. Nous remontons la rue des Trois Cailloux et sommes frappés par la beauté des façades Art Déco qui se serrent les unes à côté des autres. Nous dépassons la pendule Dewailly que les amiénois ont baptisé Marie-sans-chemise. Conçue dans un style rococo par l'architecte Riquier, elle comporte 3 cadrans et un bronze représentant une femme quasiment nue évoquant une déesse du printemps.

       
 


Puis, c’est la Cathédrale Notre-Dame qui s’impose à nous. Construite au XIIIème siècle, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle est le plus vaste édifice gothique de France (145m de long et 70m de large) avec la plus haute nef du monde. Elle pourrait, dit-on, contenir deux fois Notre Dame de Paris. Nos yeux n’en finissent pas de détailler les portails et leur statuaire d’exception, les deux tours mises en beauté chaque été et pendant les fêtes de Noël grâce à un spectacle Chroma. Une expérience monumentale qui exalte les couleurs et rappelle la polychromie de l’art au Moyen-Âge. A l’intérieur, le spectacle est tout aussi éblouissant. Dans une remarquable unité architecturale, on peut admirer les nombreux piliers, la grande rose, l'orgue, le labyrinthe long de 234m, les gisants de bronze ou encore le haut relief de Saint-Firmin, premier évêque d’Amiens. Mais, ce sont les cent dix stalles en bois de chêne réalisées au début du XVIème et l’Ange pleureur qui nous émeuvent le plus. Enfin, dans la salle du Trésor, est précieusement conservé le Chef de Saint-Jean Baptiste, relique rapportée de Constantinople.

    


Dirigeons-nous à présent vers la Rue de la République où trône le Musée de Picardie. Construit entre 1855 et 1867, l’ancien musée Napoléon porte encore sur sa façade les initiales de ses célèbres parrains Napoléon III et Eugénie. Laure Dalon, sa Directrice, nous y accueille et rappelle tout de suite la vocation du musée qui doit représenter une ville et un territoire : « un musée à hauteur d’homme, un musée incarné, l’humain au cœur du projet ». Nous traversons ensemble plusieurs salles, casque de chantier vissé sur la tête, et découvrons les restaurations en cours de la salle de la Société des Antiquaires (à l’origine de ce musée), de la Rotonde de l’Impératrice, des parquets, des décors peints d’origine,.. Dirigés par Catherine Frenak et Béatrice Jullien, architectes et muséographes, les travaux seront terminés fin 2019 et comprendront aussi la restructuration du pavillon Maignan et l'installation de jardins. L’éclectisme et la richesse des collections du Musée de Picardie en font un héritier des principes encyclopédiques du XIXe siècle, un lieu dans lequel l’histoire de la civilisation occidentale peut se raconter en quelques pas. Régulièrement, des rencontres sont organisées entre le public et les différents corps de métier intervenant sur le chantier.

         

Amiens la voyageuse

Dans la famille des personnages célèbres, demandez Jules Verne. Il est un peu comme le héros ou le héraut de la ville. C’est à l’occasion du mariage d’un ami que Jules Verne rencontre sa future épouse Honorine en 1856. A partir de 1871, il s’installe à Amiens et y restera jusqu’à sa mort en 1905. La maison à la tour si singulière au 2 rue Charles Dubois, n’est louée qu’en 1882 et c’est ici qu’il écrit, sous l’encyclopédie Les Voyages Extraordinaires, certains de ses ouvrages les plus célèbres : Le rayon vert, Mathias Sandorf, l’étoile du sud, le château des Carpathes, …    Il faut suivre la grande carte à côté de son bureau où il dessine les itinéraires de ses héros ou à bord de son bateau Le Saint Michel. La Maison et son décor XIXème racontent comment les Verne organisent des bals, des soirées, comment Jules Verne se met au piano et compose des couplets fantaisistes. Même si l’homme aime ces distractions, il puise son vrai plaisir dans la rédaction : Imaginons le, au 2ème étage de la tour, dans son cabinet de travail (reconstruit à l’identique) en train d’écrire de 5 heures à midi tous les jours. On y retrouve aussi le fameux globe-terrestre annoté par l’écrivain, ainsi que son porte-mines et ses deux porte-plume utilisés à la fin de sa vie.
Au premier étage, le bureau de Pierre-Jules Hetzel, son éditeur, censeur, inspirateur est également un lieu émouvant qui explique comment il a inscrit Jules Verne dans un programme d’éducation et de récréation. On peut aussi admirer les éditions Hetzel dans leurs cartonnages illustrés.

         

La visite de la maison dans sa scénographie de 2005 nous plonge également dans l’imagination de l’écrivain et dans une collection de sept cents œuvres provenant d’un fond de plus de trente mille pièces issues pour la plupart de la collection de Piero Gondollo della Riva : dessins, gravures, photographies, services en porcelaine, globe terrestre, notes de lecture, écritoire de voyage, …ayant tous appartenu à Jules Verne.

A-t-on besoin de rappeler que Jules Verne est l’écrivain le plus traduit au monde avec soixante deux Voyages Extraordinaires ?

Enfin, les amoureux des cimetières paysagers ne manqueront pas le Cimetière de la Madeleine où l’écrivain repose : levant le bras et regardant vers le ciel, après avoir brisé sa pierre tombale, il est éternellement vivant.


Amiens la délicieuse

Dans le quartier Saint Leu, sur le Quai Bellu par exemple, les échoppes se succèdent et les ruelles invitent à la flânerie. On y vient déguster une ficelle, délicieuse crêpe garnie de jambon, de champignons et d’échalotes ou le fameux pâté de canard. Les becs sucrés ont le choix entre les macarons (amandes, fruits et miel) concoctés dans la boutique Jean Trogneux en plein centre-ville où la recette du macaron n’a pas changé depuis 1872. Autres spécialités réalisées dans les cuisines du nouveau salon de thé Le Petit Poucet : les Merveilleux, Solférino ou Chiboust sont toujours pris d’assaut à l’heure du thé ou avec quelques bulles de champagne confortablement installés dans ce très bel hôtel particulier.

Pour le déjeuner, le restaurant L’Ail des Ours est une adresse qui monte. Autour d’un menu qui change chaque semaine, venez- vous régaler en ce moment d’un filet d’aiglefin accompagné de choux de Bruxelles, romanesco et pommes de terre, et d’un succulent dessert à la pomme sur son sablé de sarrazin. Une cuisine bistronomique française, un accueil très cordial dans un cadre chic : Attention, pensez à réserver car il y a peu de tables et elles sont toutes très convoitées !

Rendez- vous encore en été pour visiter les Hortillonnages. Appelés les jardins flottants, ils s’étendent sur 300 hectares et petits îlots et sillonnés par 65km de canaux. La Venise du Nord n’en finira de vous surprendre. A moins que vous ne préfériez un tour au Cirque Jules Verne et ses prestigieux spectacles. Et en 2020, Amiens célèbrera les 800 ans de la Cathédrale !

www.amiens-tourisme.com

Guide conférencier : ot@amiens-metropole.com

 

 Restaurant L’Ail des Ours

11, Rue Sire Firmin Leroux, 80000 Amiens

03 22 48 35 40

 

Salon de thé Le Petit Poucet

www.le-petit-poucet.fr