Le ton est léger. Les répliques fusent. Les situations cocasses et totalement burlesques s’enchaînent. Adaptant le roman fantasque de David Foenkinos, Sophie Accard s’amuse avec espièglerie et signe un spectacle agréable, touchant, qui séduit par sa fraîcheur malgré quelques petites baisses de régime. Une friandise théâtrale parfaite pour une rentrée divertissante tout en douceur.

Collectionneur addictif et compulsionnel, Hector (évanescent Léonard Boissier) ne va pas très bien. Sa passion le ronge et la seule solution à son problème semble être un suicide spectaculaire en se jetant sous une rame de métro. Pataud et gauche, il va lamentablement rater sa sortie en s’évanouissant bien avant d’atteindre le quai. À partir de ce point de départ, un peu glauque, mais totalement burlesque, David Foenkinos imagine une histoire de famille et d’amour complétement déjantée sur fond de fantasmes débridés, de discussions abracadabrantesques et de situations plus délirantes les unes que les autres. 
 
Avec beaucoup de malice, Sophie Accard et son complice Léonard Prain s’emparent du texte du romancier français et en tirent un spectacle drôle, touchant et burlesque qui séduit par sa légèreté joviale, sa candeur hilarante. Bien que la part narrative soit omniprésente, l’enchaînement de saynètes toutes plus barrées les unes que les autres emportent l’adhésion. 
Soulignant avec ingéniosité les personnalités singulières, croquées par David Foenkinos, Sophie Accard dresse une galerie truculente de portraits allant de la mère neurasthénique à la championne de ping-pong nymphomane, en passant par le sportif raté complétement débile et le frère aux sentences toute faites. Malgré quelques longueurs et une distribution disparate, où émerge le talent comique de Benjamin Lhommas et les inénarrables pantomimes d’Anaïs Mérienne, l’ensemble a le charme des friandises acidulées qui font pétiller les papilles et chatouiller les zygomatiques. Une pièce à voir pour se détendre et oublier la morosité des temps.
 
Informations pratiques : 
D’après Le potentiel érotique de ma femme de David Foenkinos, édité aux Editions Grasset
jusqu’au 7 octobre 2018
du mardi au samedi à 20h & le dimanche à 16h
relâche le lundi ainsi que les dimanches 2 et 9 septembre 2018
durée 1h20 sans entracte


 
Générique : 
mise en scène de Sophie Accard
Adaptation de Sophie Accard et de Léonard Prain
Avec Sophie Accard, Léonard Boissier, Jacques Dupont, Benjamin Lhommas, Anaïs Merienne & Léonard Prain
Scénographie de Blandine Vieillot
Lumières de Sébastien Lanoue
 Costumes d’Atossa,
Musique de Cascadeur

Lieu : 
Théâtre 13 – Jardin
103 A, boulevard Auguste-Blanqui
75013 Paris

Comment y aller ?
Métro : station glacière ligne 6
Bus : arrêt Glacière-Blanqui ligne 21 ou arrêt Vergniaud ligne 62

Pour réserver :
par téléphone au 01 45 88 62 22 (du lundi au vendredi de 14h à 19h et en période de représentation le samedi le 14h à 19h et le dimanche de 14h à 15h)
par internet sur le site du théâtre 13

crédit photos : Fabienne Rappeneau