Pour de nombreux parisiens et quelques touristes avertis, le dimanche - au delà de l’infatigable balade dans le quartier du Marais - c’est aux puces de Saint-Ouen que cela se passe. Aux portes de Paris, rendez-vous avec un des plus vieux métier du monde : l’antiquaire, ce marchand de meubles et objets d’art aux 1001 trésors...

Porte de Clignancourt, il est un des rendez-vous à ne pas rater de passage à Paris, à un quart d’heure du centre de la capitale : les puces de Saint Ouen. Les puces, les brocantes, vous me direz : jusque-là rien de nouveau. Ces puces là sont loin d'être le coin des affaires dominicales à trois francs six sous, c’est le point de rendez-vous de tous les spécialistes de l’objet d’art, de l’amateur au marchand professionnel.


Antiquités, mobiliers d’époque, objets d’art en tous genres, vintage, collection couture, bijoux anciens, mercerie, linge de maison, design… Les puces de Saint-Ouen réunissent à elles-seules toute la diversité du milieu du marché de l’art en ce qu’il comporte de plus ancien et traditionnel, jusqu’à la dernière tendance vintage. Miroirs en stuc doré, commode Louis XVI, fauteuils Empire, chinoiseries, argenterie, foulard Hermès, robe Christian Dior, nature morte hollandaise, Baccarat, Lalique, vase Gallé, perles de corail, tabouret tamtam, table en formicat et canapé Knoll… Il y en a pour tous les goûts, tous les styles, toutes les époques et tous les portefeuilles.

En bref : 7 hectares, 14 marchés, 1700 marchands (dont 1400 antiquaires), un espace classé en 2001 comme “zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager”. Ce n’est pas seulement un marché aux puces comme tant d’autres, c’est la référence mondiale sur le marché. Une véritable institution dont les stands ressemblent parfois bien plus à un musée ou une galerie d’art, plutôt qu’à l’étalage d’un marchand. Cette collection, la plus grande d’objets d’art au monde, est aussi le lieu d’une économie particulière : 4ème site touristique en France accueillant chaque année plus de 5 millions de visiteurs, le marché a su évoluer avec son temps. En 2016, il est devenu le lieu de la chine branchée, référence chic et “bobo” où les célébrités se croisent entre les allées et parmi les adresses les plus prisées du lieu, comme le restaurant Ma Cocotte, imaginé par Philippe Starck.
 

Au-delà de ce carrefour des tendances actuelles, comment est né ce lieu atypique ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’a pas toujours été le fief des brocanteurs. Vers 1870, ce sont les chiffonniers qui investissent l’espace en premier lieu. Ils s’installent sur un terrain de 300 mètres à Malassis, cette zone de non-droit échappant aux réglementations de la capitale marchande. Peu après, les roulottes de gitans se grefferont aux vendeurs de chiffons, suivis par les biffins, crochetiers, fripiers, chineurs puis, enfin, les brocanteurs et les antiquaires. Aujourd’hui c’est cette histoire presque de l’ordre de la généalogie du métier de marchand des rues, qui fait toute la particularité du lieu : une adresse où l’on rencontre une marchandise profondément hétéroclite, de l’œuvre d’art d’époque à l’objet insolite.

C’est au marché Vernaison que l’histoire des puces de Saint-Ouen est née. Le berceau historique du lieu regroupe près de 9000m² d’espace pour abriter plus de 300 marchands dans une ambiance authentique faisant toute sa renommée : Saint-Ouen c’est aussi un village. Parmi les entités phares du lieu, le marché Paul Bert Serpette quand à lui présente un lieu d’avant-garde : artistes méconnus, tendances design, art tribal, archéologie… la surprise est au rendez-vous ! Quand le marché Biron se révèle par sa grande variété prestigieuse, le plus grand des espaces, le marché Dauphine nous rencarde avec le mobilier haut de gamme. Le bâtiment, inspiré par le style du fameux Pavillon Baltard, accueille également les bouquinistes et les restaurateurs d’art, à notre service.

Véritable carrefour des arts et de ses nombreuses histoires, le marché aux Puces de Saint-Ouen se visite comme un monument où l’on s’entiche de la chine et où l’on aiguise son propre regard d’expert, à la recherche de cette perle rare dont on n’oubliera l’histoire pour rien au monde.

Les marchés sont ouverts :
Samedi 9h à 18h - Dimanche 10h à 18h
Activité réduite du 1er au 15 août
Lundi 11h à 17h
M° Porte de Clignancourt (ligne 4) / Garibaldi (ligne 13)
Lien vers le site du Marché aux puces

Crédits photographiques: 
Stand au marché Paul Bert ©Ooh! Collective
Le marché aux puces de Saint Ouen ©Art Luxury experience
Instagram ©esphoto
Antiquités aux puces de Saint Ouen ©Clara Giraud